La Belgique, pion essentiel pour Redevco
Stratégie.

Thierry Cahierre est ingénieur. Il a commencé sa carrière chez Bouygues dans le nord de la France comme ingénieur de travaux. Après quelques années, « il botte son casque » et fait un petit passage à la Caisse de dépôt et conciliation dans le nord de la France. Il travaille ensuite pour le développeur Apsys en Pologne et en France avant de rejoindre la Fnac en tant que directeur technique et immobilier. En 2011, il est recruté par Redevco pour prendre la direction de la France. Aujourd’hui, il intègre la direction des investissements. Un nouveau challenge.
Redevco vous a nommé ainsi que Marrit Laning à la tête de son activité de gestion d’investissements. En quoi consiste votre nouvelle fonction ?
Elle consiste à intégrer la direction des investissements pour assurer la direction d’un fonds retail parks basé majoritairement en Belgique. Je travaille avec l’équipe belge qui elle-même est dirigée par Kristof Restiau.
Plusieurs parcs ont subi une rénovation profonde. Y a-t-il une stratégie sous-jacente ?
Nous travaillons sur l’ancien patrimoine de GIB Immo que Redevco a acquis il y a 17 ans. C’est un patrimoine fabuleux qui a eu cette chance de suivre les évolutions du commerce et urbaines. Un des premiers chantiers a été de se mettre autour d’une table avec l’équipe belge pour se poser la question suivante : aujourd’hui, quelle est notre vision à long terme ? C’est ce que nous sommes en train de finaliser. Nous devrions bientôt aboutir à une vision consolidée sur la connaissance du marché et du retail park. Nous avons aussi un service études qui nous assiste pour essayer de comprendre les tendances du marché.
La manière de consommer change-t-elle fortement avec l’arrivée notamment des nouvelles technologies ?
Les attentes des consommateurs changent mais aussi l’organisation des villes et des territoires. Il y avait auparavant des zones en périphérie qui sont devenues des quartiers de ville. Les modes de transport ont aussi changé. Aujourd’hui, les gens ne vont plus vers les commerces par besoin mais par envie et les lieux de commerce doivent avoir plusieurs destinations.
En France, certaines enseignes ont-elles déjà valorisé leur patrimoine autrement en y associant d’autres fonctions ?
Oui, évidemment. La valorisation notamment de lieux de renom est influencée par internet. Il faut aussi penser aux nouveaux moyens de transport, aux nouvelles habitudes de travail (prévoir des zones de coworking), des espaces réservés à la restauration. Les magasins deviennent eux-mêmes des lieux de loisirs. On appelle cela le retailtainment. Il y a également d’autres activités de développement personnel, sportif… On n’est plus dans le mono-usage mais dans le multi-usage.
En France, vous vous êtes notamment occupés de l’aménagement de la Promenade Sainte-Catherine à Bordeaux…
On a réalisé en hyper centre-ville un chantier difficile parce qu’historique. Et on a construit ce site avec une centaine de logements, 20.000 m2 de commerce à ciel ouvert, une place, une fontaine. Nous avons repensé le commerce en centre-ville en y intégrant de la mixité d’usage pour créer un site qui fonctionne très bien. En 2011, il y avait 2 millions de visiteurs. En 2015, on est passé à 5 millions.
Un tel modèle pourrait-il être transplanté ailleurs ?
Un projet commercial ne s’impose pas mais se greffe. Il faut comprendre la ville, l’architecture, l’urbanisme, le dynamisme commercial avant de s’intégrer. Nous sommes en train de réaliser un super projet à Lille, « le 31 » rue de Béthune, aux anciennes Galeries Lafayette. Nous avons réalisé une mixité d’usage en créant un hôtel et des bureaux et souhaitons redimensionner les commerces. C’est à chaque fois une greffe urbaine.
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir0 Commentaire