Le ministre en charge du Brexit, Dominic Raab, annonce sa démission
Il rejette le projet d’accord sur le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le ministre britannique chargé du Brexit, Dominic Raab, a annoncé jeudi avoir démissionné en raison de son opposition au projet d’accord sur le Brexit conclu sous l’égide de la Première ministre Theresa May avec l’Union européenne.
Ce départ est un coup dur pour la cheffe de l’exécutif qui avait dû batailler durant cinq heures la veille pour rallier ses ministres au compromis conclu entre négociateurs britanniques et européens et doit tenter à partir de jeudi de convaincre le Parlement, très divisé également.
Dominic Raab avait succédé en juillet au Brexiter David Davis, qui avait déjà claqué la porte du gouvernement car il jugeait trop douce la stratégie de Theresa May en matière de Brexit.
« Je ne peux soutenir l’accord proposé pour deux raisons », liées notamment au futur statut de l’Irlande du Nord après le Brexit, a expliqué M. Raab dans sa lettre de démission.
Cette annonce a fait chuter la livre, qui a perdu près de 1% face au dollar, effaçant les gains réalisés depuis mardi et l’annonce d’un projet d’accord avec l’UE. Vers 09H05 GMT, elle valait 1,2870 dollar, contre 1,2992 mercredi à 22H00 GMT.
Menace réelle
Le point le plus controversé du projet d’accord concerne les dispositions visant à empêcher le retour d’une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande voisine, membre de l’UE.
Le compromis prévoit un «filet de sécurité» («backstop» en anglais), solution de dernier recours prévoyant le maintien de l’ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE ainsi qu’un alignement réglementaire plus poussé pour l’Irlande du Nord, si aucun accord sur la future relation entre Bruxelles et Londres n’était conclu à l’issue d’une période de transition de 21 mois prévue après le Brexit, le 29 mars 2019, et prolongeable une fois.
«Je pense que le régime réglementaire proposé pour l’Irlande du Nord présente une menace très réelle pour l’intégrité du Royaume-Uni», a expliqué Dominic Raab, qui s’oppose également à un backstop «de durée indéfinie».
«Aucune nation démocratique n’a jamais consenti à être liée par un régime si extensif, imposé de l’extérieur sans aucun contrôle démocratique sur les lois qui seront appliquées», a-t-il ajouté.
Peu avant M. Raab, le secrétaire d’Etat chargé de l’Irlande du Nord, Shailesh Vara, avait également annoncé sa démission en raison de son désaccord avec le compromis, qui doit être entériné lors d’un sommet européen le 25 novembre à Bruxelles.
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La parole doit être rendu au peuple britannique. A l'évidence, la campagne des pro-brexit en 2016 était largement démago. Les britanniques mesurent sans doute mieux aujourd'hui et les enjeux et les impasses du brexit. Maintenant que les britanniques ont toutes les données, il faudrait faire une nouveau référendum, pourquoi pas avec trois propositions (deux tours) : le brexit hard sans accord, le brexit suivant l'accord entre Mme May et l'UE27 et le "remain". Une autre possibilité serait de convoquer des législatives anticipées mais cela manquerait de clarté tant les divisions qui traversent la société britannique traversent également ses principales formations politiques, le parti travailliste et la formation conservatrice.
Bye bye England ! Bon débarras
L'Angleterre (England) n'est qu'une des composantes du Royaume-Uni qui inclu aussi le Pays de Galles, l'Ecosse et donc, l'Irlande du Nord.