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Theresa May avertit: les députés ont le choix entre «le projet d’accord, pas d’accord, ou pas de Brexit»

La Première ministre a défendu le projet d’accord conclu avec l’Union européenne devant les députés.

Temps de lecture: 3 min

Ebranlée par des démissions en série de son gouvernement, la Première ministre Theresa May a averti jeudi les députés britanniques qu’ils avaient le choix entre soutenir son projet d’accord de divorce conclu avec l’Union européenne ou risquer une sortie sans accord, voire pas de Brexit du tout.

«  Le choix est clair : nous pouvons choisir de partir sans accord, risquer qu’il n’y ait pas de Brexit du tout ou choisir de nous unir et soutenir le meilleur accord que nous pouvions négocier, cet accord », a dit Mme May, défendant le texte de près de 600 pages que quatre membres de son gouvernement ont refusé d’endosser, choisissant de claquer la porte.

L’hypothèse d’un non Brexit pourrait se concrétiser en cas de tenue d’un second référendum, dont l’idée a gagné du terrain ces derniers mois, et qui renverserait le résultat de la consultation de juin 2016. Mme May est fermement opposée à la tenue d’un tel référendum.

Le ministre du Brexit Dominic Raab, la secrétaire d’Etat du Brexit Suella Braverman, Shailesh Vara le secrétaire d’Etat à l’Irlande du Nord, province britannique dont le sort est au coeur du problème, ainsi que la ministre du Travail Esther McVey, ont démissionné jeudi avec fracas.

« Ce Brexit est une une menace très réelle pour l’intégrité du Royaume-Uni »

«  Je ne peux soutenir l’accord proposé pour deux raisons », liées notamment au futur statut de l’Irlande du Nord après le Brexit, s’est justifié l’eurosceptique Dominic Raab dans sa lettre de démission. Le compromis prévoit un « filet de sécurité » (« backstop » en anglais), solution de dernier recours prévoyant le maintien de l’ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE ainsi qu’un alignement réglementaire plus poussé pour l’Irlande du Nord, si aucun accord sur la future relation entre Bruxelles et Londres n’était conclu à l’issue d’une période de transition de 21 mois prévue après le Brexit, le 29 mars 2019, et prolongeable une fois. «  Le régime réglementaire proposé pour l’Irlande du Nord présente une menace très réelle pour l’intégrité du Royaume-Uni », a expliqué Dominic Raab, qui s’oppose également à un backstop « de durée indéfinie ».

Mais Mme May a fait valoir qu’aucun accord avec Bruxelles ne serait possible sans cette assurance. «  L’UE ne négociera aucun partenariat futur sans elle », a-elle dit aux députés.

Un vote de défiance serait en préparation

L’ex-chef du parti europhobe Nigel Farage, l’un des principaux artisans du Brexit, a salué la défection de M. Raab. « Bravo Dominic Raab, encore quelques autres (démissions) et nous serons débarrassés de cette hypocrite Première ministre », a-t-il twitté. Son départ risque en effet de conforter les partisans d’une sortie sans accord avec l’UE, qui seraient en train de rassembler leurs forces pour réclamer un vote de défiance contre Theresa May, selon les médias.

Le projet d’accord doit encore être voté en décembre par les parlementaires, une fois entériné lors d’un sommet européen le 25 novembre à Bruxelles. Une tâche loin d’être gagnée d’avance au vu des divisions de son Parti conservateur et des sévères réserves exprimées par son allié, le petit parti unioniste nord-irlandais DUP, dont l’appoint est indispensable pour avoir une majorité absolue. Quant au Parti travailliste, il a laissé entendre qu’il ne voterait pas le texte.

 

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5 Commentaires

  • Posté par Deckers Björn, jeudi 15 novembre 2018, 17:00

    Jean-Pierre Poels, je ne peux pas abonder dans votre sens et tout démocrate qui se respecte ne le pourra pas non plus. Imaginez vous un seul instant la complexité de tous les enjeux des élections législatives dans un pays. Prenez cinq minutes pour réfléchir à chaque département de service public (Emploi, économie, santé, Défense, retraite,....) et pourtant nous sommes invité tous les cinq ans à renouveler le parlement sur l'ensemble de ces enjeux là. Et vous voudriez que nous ne soyons pas capable de trancher sur une seule question? La ritournelle anti-référendaire ne fait du bien qu'à ceux qui en ont perdu un ou redoute de le perdre. Dans n'importe quel autre cas, si l'on considère que consulter le peuple est dangereux, il faut s'en remettre aux dictatures, même si l'on prétend faire appel au despotisme éclairé, cela reste une dictature. Oui les britanniques ont été trompés par le camp du Brexit qui a vendu des promesses intenables. Raison de plus pour utiliser encore une fois le référendum à l'issue du processus, maintenant que tous le monde a bien mieux pris consciences des enjeux des trois solutions.

  • Posté par Deckers Björn, jeudi 15 novembre 2018, 12:54

    Au risque de me répéter, je trouve cela assez inconséquent que seul les députés de la Chambre des communes soit consultés. A ce stade, et maintenant que sont enfin consommées les illusions vendues par la campagne de 2016 des pro-brexit, il serait tout de même plus conséquent de rendre la parole au peuple britannique. Un accord entre les travaillistes et les conservateurs pourrait permettre d'organiser une nouvelle consultation. A noter en effet qu'il y a désormais trois positions et non deux comme le laissait croire le référendum de 2016; le brexit sans accord, le brexit suivant l'accord, le remain. Idéalement, un référendum à deux tours pourrait permettre de sortir de l'impasse par le haut. Cela dit, comme le dit très bien l'éditorial du jour, du point de vue de l'UE27, l'accord est très correct.

  • Posté par Poels Jean-pierre, jeudi 15 novembre 2018, 14:27

    Ceci met en exergue les dangers des référendums et consultations populaires que certains réclament pour régler le sort de n'importe quel sujet.

  • Posté par Albert Poullet, jeudi 15 novembre 2018, 12:23

    Et pourquoi ne pas rester en Europe alord ?

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