Footbelgate: Mogi Bayat libéré après 48 jours de détention

Il n’y a plus d’inculpés en détention préventive depuis mardi, dans le cadre de la vaste enquête sur des fraudes présumées dans le monde du football belge. La plus connue des personnes inquiétées, l’agent de joueurs Mogi Bayat, a passé la porte de la prison de Louvain dans le courant de l’après-midi. Dans la plus grande discrétion. Mogi Bayat, l’ancien avocat Laurent Denis et le directeur financier de Malines, Thierry Steemans, ont été libérés après le paiement d’une caution, a indiqué le parquet fédéral. Les trois hommes, inculpés dans le cadre de l’enquête sur des pratiques de fraude dans le milieu du football, devaient normalement comparaître vendredi devant la chambre du conseil de Tongres. Il n’en sera rien. Le juge d’instruction a décidé qu’il n’y avait plus lieu de maintenir les trois hommes plus longtemps derrière les barreaux. Cette liberté s’accompagne de conditions strictes et du paiement d’une caution : 150.000 euros pour Mogi Bayat, 10.000 pour Laurent Denis et 20.000 pour Thierry Steemans. Il n’était pas clair, mardi soir, si ce dernier s’était acquitté de cette somme. S’il ne le faisait pas, le Malinois devrait passer devant la chambre du conseil de Tongres. « Grande joie » La sortie de prison ne signifie pas la fin des ennuis. Les trois hommes restent inculpés dans cette affaire. Mogi Bayat est poursuivi pour blanchiment et participation à une organisation criminelle. Laurent Denis aurait utilisé son compte tiers pour prendre part au blanchiment et Thierry Steemans est soupçonné d’avoir corrompu le club de Waasland-Beveren pour tenter de sauver le sien, le FC Malinois. « C’est une grande, grande, grande joie », s’enthousiasme Jean-Philippe Mayence, l’avocat de Mogi Bayat. « Mon client est sorti effectivement de prison cet après-midi. On a pu organiser cette sortie discrètement. On ne voulait pas de la présence de journalistes, car M. Bayat a l’interdiction de parler à la presse. » « Cette libération est un point positif. Elle est le fruit d’une guerre que nous avons menée en assaillant le juge d’instruction de requêtes et d’informations allant dans ce sens », poursuit Me Mayence, qui défend le célèbre agent de joueurs avec son confrère Tom Bauwens. Détention assez longue Un autre agent de joueurs, Dejan Veljkovic, a été libéré sous conditions la semaine dernière après avoir signé avec le parquet fédéral un statut de « repenti ». Une première dans les annales judiciaires belges. Dejan Veljkovic est soupçonné (entre autres fraudes) d’avoir été la cheville ouvrière d’une tentative de trucage du championnat belge, pour tenter de sauver le FC Malines de la relégation en fin de saison dernière. [scald=25883968:sdl_editor_representation] « On s’aperçoit que Dejan Veljkovic n’a jamais travaillé avec Mogi Bayat, lance Me Mayence. Le rôle qu’on a voulu donner à M. Bayat n’est peut-être pas exactement celui qu’on avait annoncé... Le juge d’instruction a suivi notre dernière demande de libération, formulée deux jours plus tôt. Il a estimé, eut égard à la longueur de la détention, et le fait que M. Bayat n’avait plus été interrogé depuis 23 jours, qu’il n’y avait plus lieu de le maintenir en prison. » Ainsi, le juge d’instruction n’a pas attendu vendredi : il a sauté la case « chambre du conseil » pour ordonner dès ce mardi la libération des trois derniers inculpés emprisonnés. Une procédure « très rare », de l’aveu même du célèbre pénaliste. [scald=25883967:sdl_editor_representation] Il faut dire que la longueur de la détention préventive de certains inculpés commençait à faire jaser, dans le milieu judiciaire. Pas seulement dans le camp des conseils des inculpés dans le dossier. 48 jours d’emprisonnement (depuis le vaste coup de filet du 10 octobre) : une durée inhabituellement prolongée pour des présomptions de délits financiers. L’enquête se poursuit. Une des conditions des libérations décidées ces dernières semaines était d’ailleurs de se tenir à disposition des enquêteurs. Quatre limiers supplémentaires ont récemment été dépéchés sur ce dossier tentaculaire, relancé par la convention « repenti » signée entre Dejan Veljkovic et le parquet. L’agent serbe s’est engagé à tout déballer sur les petits et les grands secrets du foot belge, sous peine de retourner derrière les barreaux. Mogi Bayat et compagnie libres, on n’a pas fini d’entendre parler du « footbelgate »...

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