Salah Abdeslam au stade de France? Un scénario peu vraisemblable

Dans la soirée du 13 novembre, l’un des commandos terroristes a tenté vainement, à plusieurs reprises, de s’introduire dans l’enceinte du stade de France, à Saint-Denis, où 80.000 personnes assistaient au match amical France-Allemagne. Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste, de la brigade criminelle de Paris et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont désormais la conviction que Bilal Hadfi et deux ou trois autres hommes, dont l’un pourrait être Salah Abdeslam, avaient bien le projet de se faire exploser dans les tribunes, selon Le Figaro qui a eu accès à l’enquête. [scald=392107:sdl_editor_representation] Un témoin a évoqué « trois hommes chuchotant en arabe » qui s’étaient insinués dans la file d’attente de la porte N entre 20 h 30 et 20 h 45 avant de se faire refouler par le service d’ordre. Un vigile mentionne pour sa part un homme – Bilal Hadfi ? – qui aurait encore tenté à trois ou quatre reprises de se glisser, en rusant, à l’intérieur de l’enceinte, entre 21 h 05 et 21 h 25. Le conducteur de la Clio… A ce jour, un seul de ces hommes a pu être formellement identifié grâce à ses empreintes papillaires : Bilal Hadfi, qui se fait exploser à 21 h 53, rue de la Cockerie, en face d’un MacDo. Un autre, qui portait un passeport syrien au nom d’Ahmad al-Mohammad, active sa ceinture à 21 h 17, au niveau de la porte D. Un troisième, identifié comme étant Mohammad al-Mahmod – comme pour Ahmad al-Mohammad, les enquêteurs doutent toutefois qu’il s’agisse de sa véritable identité –, fait pareil juste après, aux abords de la porte H, au nord-est de l’enceinte. Ces deux derniers, qui pourraient être des frères, faisaient partie d’un groupe de 168 migrants débarqués le 3 octobre sur l’île grecque de Léros. Salah Abdeslam faisait-il, lui aussi, partie de ce commando ? Selon Le Figaro, un témoin l’a formellement identifié sur des clichés comme faisant partie des hommes qui tentaient, entre 20 h 30 et 20 h 45 donc, de resquiller dans la file de la porte N – le même témoin aurait, de la même façon, reconnu le soi-disant Ahmad al-Mohammad. « Salah Abdeslam, écrit Le Figaro, a selon toute vraisemblance conduit le commando en Renault Clio jusqu’à Saint-Denis. » … et celui de la Seat noire ? Mais Abdeslam est, aussi, le chauffeur présumé de la Seat noire immatriculée en Belgique d’où jailliront les tireurs qui, le même soir, ouvriront le feu sur des terrasses bondées dans le Xe et le XIe arrondissements, entre 21 h 20 et 21 h 40 – plus de 400 munitions tirées en vingt minutes, tantôt en rafales, tantôt au coup par coup. Un seul tireur a été formellement identifié : Brahim Abdeslam, le frère de Salah, qui se fera exploser au milieu de la terrasse du Comptoir Voltaire après s’être excusé « pour le bruit », raconte Le Figaro. Abdelhamid Abaaoud – l’homme aux baskets orange que les enquêteurs continuent de tenir pour l’instigateur des attentats – faisait très vraisemblablement partie du commando des terrasses.« Le conducteur de la Seat, qui pourrait quant à lui être Salah Abdeslam, a été décrit comme “très calme” et n’hésitant pas à s’acharner sur des blessés allongés au sol », écrit Le Figaro. Une attitude aux antipodes de celle rapportées aux enquêteurs belges par Hamza Attou et Mohamed Amri qui, lorsqu’ils récupèrent Salah à Paris, plusieurs heures plus tard, le trouvent dans un état de panique indescriptible : « Il pleurait et criait en racontant ce qui était arrivé, a raconté Attou. Il nous a dit qu’il avait commis les attentats de Paris, que lui était la dixième personne à accomplir ces attentats. » Salah ajoutait qu’il était le seul survivant, que son frère s’était fait exploser et qu’il avait abandonné une voiture mal stationnée dans laquelle il avait, disait-il, sciemment abandonné la carte d’identité de Brahim « pour imiter Koulibaly lors des attentats de Charlie Hebdo et du supermarché Casher » et faire en sorte que Brahim « soit connu du monde entier ». (Le Soir du 21 décembre). L’enquête a fait de Salah Abdeslam le logisticien des attentats de Paris. « Il aurait dû lui aussi mourir en martyr », écrit Le Figaro. Au lieu de quoi, il est devenu le fuyard le plus recherché d’Europe. Quelque chose ne se serait pas déroulé comme prévu, dans la soirée du 13 novembre. Amri et Attou ont raconté que, dans la voiture qui le ramenait en Belgique, Salah Abdeslam aurait annoncé à plusieurs reprises : « Je me vengerai ». De quoi ? Reprochait-il à quelqu’un la faillite d’un scénario dont ils étaient convenus avant leur mortelle randonnée ?

Votre compte

Salah Abdeslam au stade de France? Un scénario peu vraisemblable

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en France

Analyse France: l’infernale recherche d’une voie pour gouverner

Procès des attentats de Paris: de nombreuses promesses tenues, au milieu de questions sans réponses

France: Yaël Braun-Pivet, première femme élue à la présidence de l’Assemblée nationale

Une victime du Bataclan sur le procès: «Les accusés non plus ne sont pas sortis intacts»

France: la ministre de la Santé demande aux citoyens de remettre le masque dans les transports

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Otan: la Turquie soutient l’adhésion de la Suède et de la Finlande

Guerre en Ukraine: peut-on plafonner les prix du pétrole russe?

Assaut du Capitole: Trump a tenté de prendre le volant pour rejoindre ses partisans au Congrès

Attentats de Paris: certaines auditions ont «étonné» la juge belge Isabelle Panou

Bruxelles: les fusillades en augmentation

L’e-cigarette moins nocive que le tabac… pour les ex-fumeurs

Dépliants toutes boîtes : un vrai service à la clientèle

Les postes vacants en Belgique suscitent moins d'intérêt auprès des étrangers

Le contrôle technique d’Eupen se modernise et veut augmenter ses effectifs

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel