Gholizadeh fait un premier bilan avec Charleroi: «Mes statistiques en Iran étaient largement meilleures»

Votre premier but vous a libéré d’un poids ? C’est vrai que depuis que je suis arrivé, j’avais cette envie de marquer. Et puis, il y a eu ce passage avec l’équipe nationale lors duquel j’ai inscrit un but important qui m’a mis en confiance. Je suis rentré en me disant que c’était fait et que j’allais marquer tout de suite avec Charleroi. Maintenant, le but, c’est d’essayer d’être le plus efficace possible. Vous avez aussi délivré quatre passes décisives jusqu’ici. Vous êtes satisfait de vos statistiques personnelles ? Au départ, je suis surtout un donneur d’assists. Mes statistiques en Iran étaient largement meilleures que ça. Là, quatre, ce n’est pas mal, mais mon objectif, c’est d’arriver à dix le plus rapidement possible. Et en termes de buts ? Je ne me fixe pas d’objectif. La priorité, c’est de donner des passes décisives pour que l’équipe prenne des points. À Lokeren, votre assist pour Jérémy vous a donc fait autant plaisir que votre but ? Oui, même peut-être encore plus. Je prends du plaisir à donner des passes décisives, j’adore ça. Et à défendre ? Je suis en train de progresser. J’essaye de respecter les consignes du coach. Ce n’est pas encore du 100 % mais je pense avoir montré que je comprends mieux ce qu’on attend de moi, tout en essayant de garder mes qualités offensives. Comment avez-vous vécu le décalage entre votre manière de jouer et la manière dont on attendait que vous jouiez ici ? Quand tu changes de pays et que tu ne connais pas le football du championnat où tu débarques, tu as tendance à mettre plus en avant tes qualités individuelles. Mais, je comprends ce que les joueurs et le coach attendent de moi et je me sens de mieux en mieux dans l’équipe. En Iran, vous n’avez jamais appris à défendre ? L’équipe dans laquelle je jouais était une formation qui jouait le contre avec un schéma dans lequel les trois éléments offensifs restaient devant. On ne défendait pas mais on devait être prêt à partir rapidement. On a terminé troisième avec ce schéma-là. Cette différence de jeu vous a surpris en arrivant en Belgique ? En fait, la plus grosse différence se situe au niveau physique. Un peu au niveau de la rapidité d’exécution, aussi. Mais les deux championnats se valent, je pense. Beaucoup de joueurs iraniens auraient leur place ici. Kaveh Rezaei vous avait parlé de ces différences-là ? Kaveh m’a non seulement aidé quand j’étais encore en Iran et que je savais que Charleroi me suivait, mais il m’a aussi beaucoup aidé quand je suis arrivé et encore aujourd’hui, même si on n’évolue plus dans le même club, on se parle régulièrement et il essaye de me soutenir dans les moments difficiles. Comment avez-vous vécu son départ en août dernier ? J’étais content qu’un joueur iranien puisse aller jouer la Ligue des champions. Après, c’est vrai que c’était difficile car on était proche. Mais le temps est passé et j’ai réussi à me créer d’autres relations dans le vestiaire. Omid Noorafkan en fait forcément partie. Comment vivez-vous sa situation ? Évidemment, je suis déçu pour lui. Kaveh et moi parlons beaucoup avec lui. Il doit continuer à se battre pour qu’il puisse trouver sa place. C’était un des meilleurs talents en Iran. Qualitativement, il a le niveau pour jouer ici. Pourquoi ça coince ? Ce sont les choix du coach. Omid est arrivé avant moi en Belgique mais l’équipe avait un réel besoin à mon poste. Lui est confronté à une concurrence plus élevée. Après votre bon début de saison, la concurrence s’est intensifiée en fin de mercato. Comment l’avez-vous vécu ? J’ai pu compter sur Kaveh. Désormais, j’apprécie cette concurrence car elle permet de tirer l’équipe vers le haut. À moi de démontrer sur le terrain que je mérite ma place dans l’équipe. Mais je n’ai pas de crainte ni d’inquiétude à avoir. Je viens de marquer, j’ai donné une passe décisive mais si le coach décide de me mettre sur le banc au prochain match, je respecterai. Vous avez discuté avec Cristian Benavente, qui est sans doute le meilleur exemple, dans l’équipe, d’un joueur qui a su prendre de l’ampleur après avoir dû apprendre à défendre ? Kaveh m’avait parlé de cet exemple. Il a des qualités incroyables mais il a dû s’adapter. Quand je suis venu assister à un match la saison dernière, Cristian était sur le banc mais aujourd’hui, il est l’un des meilleurs joueurs de Charleroi, si pas l’un des meilleurs du pays. Comme Kaveh Rezaei à son arrivée, est-on déçu, au pays, que vous ne jouiez « que » à Charleroi, en Belgique ? La différence, c’est que Kaveh venait d’une des plus grosses écuries d’Iran. Moi, je venais d’une équipe de milieu de tableau. Et comme mon rêve était de venir en Europe, c’est la voie naturelle. Je me sens bien ici, l’état d’esprit me convient bien et je n’ai pas ces problèmes qu’avait eus Kaveh. Y a-t-il un club qui vous fait rêver en Europe ? Le football que je préfère en Europe et qui convient le mieux à mon style de jeu, c’est le football espagnol. Mais mon rêve absolu, ce serait de jouer à Arsenal, un club que j’ai toujours supporté. Pour clôturer : pourquoi avoir opté pour ce numéro 88 ? Quand je suis arrivé, on m’a demandé si je voulais un numéro, et j’ai dit le onze. J’ai cru qu’on allait me tirer dessus (rires) (NDLR : le numéro n’est plus attribué au Sporting depuis la fin de carrière de Dante Brogno). J’ai compris qu’il y avait un problème, du coup j’ai pris le 88 parce que c’est le numéro d’un joueur que j’apprécie en Iran mais dont je préfère taire le nom.

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