La dernière fois que nous avions rencontré Jan Jambon, c’était dans son bureau de vice-Premier, rue de la Loi, dans un décor très vieille Belgique. Ce jeudi, nous le retrouvons, « simple » député dans le local de réception exigu du groupe N-VA à la chambre, où veillent deux lions flamands sur banderole jaune et noir.
Vous êtes déçu ?
Si je me focalise sur le cabinet et sur le boulot qu’il reste encore à faire là-bas, oui, je suis déçu. Mais quand je regarde l’image globale, il est clair que nous avons mené notre politique et gardé notre ligne. Cette ligne, j’étais avec Bart De Wever quand on l’a définie et je suis content qu’on l’ait conservée. Mais pour le boulot, à l’Intérieur, il y a pas mal de projets qu’on ne pourra pas voir aboutir, malgré tout le travail des membres de mon cabinet. C’est dommage. Pas seulement pour moi. Les émotions que j’ai vécues, ces derniers jours, c’était presque la fin d’un camp scout, la même « ambiance ». Nous formions une équipe très soudée. Des collaborateurs ont comparé cela avec le fait de quitter une famille. Beaucoup d’émotion.
C’était inévitable ?
Oui. Par le choix des autres partis. A l’origine, nous voulions voter contre le pacte. Puis j’ai fait une proposition au Premier ministre : l’abstention. Pour nous cela pouvait marcher, pour que le gouvernement tienne.
Mais une abstention, ça signifiait que la Belgique n’approuvait pas le pacte. Cela valait un refus.
Non, car si trois possibilités existent – oui, non, abstention –, elles ont toutes trois leurs conséquences. Une abstention pouvait être assortie d’une déclaration disant que nous faisions telle ou telle interprétation du pacte. Pour moi, c’était acceptable. Nous avons fait un pas vers les autres : passer du non vers l’abstention. Mais il fallait que les autres passent du oui vers l’abstention. A ce moment-là, le gouvernement pouvait rester en place. Mais jeudi dernier, j’ai compris que ce serait impossible, quand j’ai vu l’hystérie au Parlement, après une déclaration franche et courageuse du Premier ministre.
Mais pas très claire.
Oui, mais dans ce genre de moments, c’est comme cela que ça fonctionne. Il a indiqué qu’il respecterait la Constitution. Il admettait donc qu’il faut un consensus au gouvernement.
Vous analysez cela comme une ouverture au compromis ?
Comme une volonté de ne pas aller à la rupture à ce moment, oui. Si les autres partis n’avaient pas réagi comme ils l’ont fait, cela nous donnait encore quelques jours entre Marrakech et New York (lieu de la signature définitive, NDLR) pour voir si on pouvait encore évoluer. Mais avec cette hystérie, le VLD et le CD&V ont vraiment cassé cette tentative du Premier ministre d’arriver à un compromis. Et c’est vraiment regrettable. Un gouvernement avec un tiers des voix à la chambre, c’est très difficile.
Mais durant deux ans, la N-VA n’a pas opposé d’objection au pacte. Même Bart De Wever dit que la N-VA aurait dû faire connaître ses objections plus tôt.
C’est vrai et ce n’est pas vrai. La tradition de ces grands pactes ou accords internationaux, c’est que cela se règle entre des fonctionnaires, des ambassadeurs, des conseillers diplomatiques et des membres de cabinets. L’esprit, c’est qu’on ne marque pas son désaccord frontalement. On peut essayer d’amender le texte. Cela s’est fait plusieurs fois à notre demande. Le texte a alors évolué, c’est vrai, mais à un certain moment, nous aurions dû être plus durs, on a un peu laissé passer les choses. Mais pour moi, avant le vote final, il est toujours possible de changer de position. Dans plusieurs dossiers, les partenaires de la coalition l’ont fait aussi.
Lesquels ?
Les visites domiciliaires. C’est passé deux fois au gouvernement. Et en deuxième lecture, le projet avait été envoyé au Parlement. Et le MR a changé de position. Nous aurions pu en faire un problème majeur.
Et donc vous avez fait une concession, c’est cela que vous voulez dire.
Oui, et ce n’est pas la seule. Le CD&V avait demandé quelque chose sur la justice fiscale. Ni le MR, ni le VLD, ni nous ne le voulions. Mais pour maintenir la cohésion du gouvernement, nous avons pris en compte la position d’un des quatre partis. Ici, c’était la même chose : c’était infaisable pour nous de voter oui sur ce pacte. Les autres ont fait le choix de mettre le gouvernement en difficulté énorme.
C’était pour conserver la crédibilité internationale, plaident-ils.
Mais chaque jour, avant Marrakech, il y avait de nouveaux pays qui se retiraient. Des pays d’accueil tels que l’Australie, les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont refusé le pacte. Les pays qui envoient des migrants, eux, acceptent le pacte et cela ne m’étonne pas, ils n’en tirent que des avantages.
On dit que c’est à cause des élections communales que la N-VA a été ferme sur ce dossier. Que la concurrence du Vlaams Belang vous inquiète.
C’est trop facile comme explication. Si on regarde notre politique de migration, celle que Theo a menée en quatre ans et celle que nous voulons à la N-VA, Theo a toujours été enserré dans des lois internationales, des pactes, des accords. Sur certains points, on ne pouvait pas bouger en raison de ces accords. Et là, on allait mettre une nouvelle couche. Si nous avions signé ce pacte, on nous aurait dit : « Vous dites blanc, mais vous signez noir ». Si c’était une contradiction sur un élément de détail, on pouvait vivre avec. Mais ici, c’était vraiment fondamental. Et par rapport au Vlaams Belang, notre vision de la migration est tout à fait différente. Il est clair que la migration a une place dans la société du XXIe siècle. Mais elle doit être contrôlée, organisée, les gens qui arrivent ici doivent pouvoir contribuer à quelque chose dans notre société. La migration ainsi conçue, il serait idiot de la refuser. Elle a donc une place dans notre société, dans notre vie. Pour le Vlaams Belang, c’est « pas de migration », « on renvoie tout le monde », etc. C’est une vision tout à fait différente. Notre position n’a donc pas été influencée par le Vlaams Belang. Quand on a vu que plusieurs pays européens avaient un problème avec le pacte, on s’est dit qu’il fallait que nous l’analysions plus en profondeur. Et c’est cela qui a fait basculer les choses.
Mais c’était quand même la Hongrie, l’Autriche… Pas très fréquentables.
C’est ennuyeux. Mais ce n’est pas cela qui devait nous faire dévier de notre point de vue. Si cela avait été la Hongrie seule, cela aurait été problématique. Mais l’Autriche, c’est une démocratie, avec un parti d’extrême droite, je sais, mais aussi avec un Premier ministre d’un parti équivalent au CD&V ou au CDH. Et c’est tout ce gouvernement qui a dit que ça n’allait pas.
Il y a eu cette campagne de communication de la N-VA, quand même…
C’était inacceptable.
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Nos services internes font l’analyse. Et vont surtout voir comment on peut éviter cela à l’avenir. Il y a une dernière vérification qui n’a pas été faite. C’est une erreur grave. Bart l’a dit. Moi aussi. J’ai tout de suite pris mes distances. Que vous posiez la question, c’est normal, il est intellectuellement malhonnête de la part des autres partis de revenir sans cesse sur cette campagne alors que nous l’avons retirée. C’était la pire publication qu’on puisse imaginer, mais ce n’était pas une campagne de la N-VA. Nous nous sommes excusés.
Depuis que la N-VA n’est plus au gouvernement, votre parti parle de « coalition Marrakech. » On entend des critiques trouvant le terme stigmatisant pour le Maroc, les Marocains, l’immigration.
Si on disait pacte d’Anvers, de Charleroi, ce serait stigmatisant ?
Non mais coalition Marrakech ?
C’est une coalition qui s’est soudée autour du pacte de Marrakech. C’est un peu long, alors on le dit en plus court : coalition Marrakech. C’est tout.
C’est un slogan. Pourquoi pas coalition New York, puisque le pacte doit être signé à New York ?
Parce qu’on a dit que la N-VA ne ferait pas partie d’un gouvernement qui s’accorderait pour partir signer le pacte migratoire à Marrakech. Donc si cela avait été le pacte d’Helsinki, on aurait dit coalition Helsinki. Le conseil se réunit à Marrakech. Voilà. Si ça, c’est stigmatisant… Je ne comprends pas.
Depuis ces événements, le Premier ministre a poursuivi avec un gouvernement minoritaire. Vous insistez pour qu’il demande la confiance. Vous voulez des élections anticipées ?
On voulait continuer avec ce gouvernement. On voulait finaliser les dossiers. Alors, on ne veut pas les élections, mais on ne les craint pas.
Certains pensent que vous avez intérêt à provoquer ces élections.
Mais alors pourquoi aurais-je fait tous ces efforts, moi-même, avec le soutien de mon parti, pour essayer de trouver une solution ? Laisser tomber le gouvernement, c’est facile. Mais pendant des semaines, nous avons tenté de voir si une solution était possible. Si mon agenda avait été de laisser tomber le gouvernement, pourquoi y aurait-il eu tous ces feuilletons ? Non. Honnêtement, on voulait aller jusqu’en avril avec ce gouvernement. Et engranger tous les résultats des projets que nous avons lancés. Nous n’avons jamais eu l’intention de laisser tomber tout cela avant les élections.
Mais à présent, vous voulez des élections ?
Nous ne les craignons pas. On verra. Mais le feuilleton qu’on a vu de nouveau mercredi à la Chambre, si cela doit se produire trois fois par semaine jusqu’en mai, ce n’est pas sérieux. Si un Premier ministre n’a pas le courage de venir devant un Parlement pour demander la confiance…
C’est parce qu’il sait que vous ne la lui donnerez pas.
Ce n’est pas dit. On peut parler. Cela dépend quelles sont ses intentions. Si Kris Peeters dit « Nous allons mettre d’autres accents parce que la N-VA est partie », ce sera non. Mais nous soutiendrons chaque projet qui s’insère dans l’accord de gouvernement de la suédoise. Nous ne sommes pas des idiots. Si on veut mettre d’autres accents, détruire ce que Theo a fait, on joue dans une autre pièce alors. Si on reste dans la philosophie de l’accord, c’est bon.
Donc c’est négociable.
Oui. C’est le choix que les partis du gouvernement doivent faire : est-ce qu’ils restent dans le cadre « suédois » ou quittent-ils ce cadre ? Charles Michel doit présenter son projet et nous verrons si ce projet reste dans l’esprit de l’accord de la suédoise. S’il le quitte, nous ne sommes plus liés avec qui que ce soit.
Et vous ne donnez pas la confiance.
Voilà.
Le PS propose les affaires courantes. Ce serait acceptable pour vous ?
Les affaires courantes, c’est un gouvernement qui ne peut plus gouverner. Le pays et la situation méritent un gouvernement qui peut gouverner, jusqu’au 26 mai. Et plus tard : s’il y a des élections anticipées et un gouvernement, c’est reparti pour cinq ans.
Vous pourriez gouverner une nouvelle fois avec le MR ?
Aucun problème. Ce sont deux partis différents, de deux communautés différentes, mais il n’y aura aucun problème à négocier avec eux.
Mais il faut d’abord sortir du pacte migratoire, comme dit Theo Francken ?
Je dois nuancer. Je l’ai dit, ce que nous avons vécu pendant cette période, c’est un cadre étriqué de pactes et autres lois internationales qui compliquent la politique migratoire que nous défendons. Nous pensons donc qu’il faut essayer d’apporter des changements dans cet amalgame de pacte, de lois, etc. Mais cela ne veut pas dire que nous exigeons de sortir du pacte de Marrakech pour entrer dans toute coalition. On ne veut pas faire ce cadeau-là aux autres partis. Sortir, c’est presque infaisable. Et dire « on n’entre pas dans une coalition si… », c’est faciliter les choses pour les autres partis.
Et avec le PS, vous pourriez gouverner ?
Pour faire le confédéralisme, oui. S’ils veulent gouverner avec nous sur le plan socio-économique, il faudrait qu’ils renoncent quasiment à tout leur programme…
Vous allez devenir ministre-président flamand ?
La première question, c’est de voir ce que Geert Bourgeois (le ministre-président flamand actuel, NDLR) veut faire. Et il n’a pas encore décidé je crois. Mais comme nationaliste flamand, est-ce que je veux faire ce job ? Oui. Et si vous le demandez à chaque parlementaire de mon parti, ils diront qu’ils s’y verraient bien aussi. Mais je ne pose pas ma candidature. Je ne suis pas politicien de carrière. Je suis là pour réaliser le programme du parti et j’irai où Bart a besoin de moi.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir8 Commentaires
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Posté par Deckers Björn, samedi 15 décembre 2018, 21:29
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Posté par Theys Jos, samedi 15 décembre 2018, 17:20
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Posté par Deckers Björn, samedi 15 décembre 2018, 15:32
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Posté par Van Obberghen Paul, samedi 15 décembre 2018, 16:08
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Posté par Van Obberghen Paul, samedi 15 décembre 2018, 14:00
Plus de commentairesPaul Van Obberghen, je n'en suis pas aussi sur que vous, je dirais même le contraire. Regardez donc les récentes élections communales et provinciales. Aucune alliance PS-PTB (le PTB était déjà en perte de vitesse lors de ces mêmes élections et va continuer à dévisser avec son panier vide des communales) et nombre d'alliance PS-MR. Le PS et le MR se sont en effet durement rudoyé l'un l'autre en 2014. Le premier en excluant une troisième fois le MR des régions, le second en concluant de manière fort cavalière et peu responsable une coalition fédérale suédoise largement sous représentée côté francophone. Et entre temps, il y a en effet eu le coup de Lutgen de débarquer le PS à Namur en faveur d'une très courte alliance MR-Cdh. Mais pour ce second coup, je pense que c'est surtout au Cdh que le PS nourrit l'ambition de faire la peau. Le PS et le MR se rendent bien compte qu'ils sont piégés. Soit ils sont affaiblis au fédéral et en division entre fédéral et régions, soit ils reprennent langue et enterre la hache de guerre. Le PS et le MR sont adversaire, non des ennemis. Les épousailles sont annoncées comme à Molenbeek, et je pense qu'une des raisons du PS de se tourner vers le MR sera justement notamment d'essayer de faire payer à Lutgen la trahison de 2017. Ce parti qui ne pèse plus rien et pourrait disparaître dès l'an prochain à Bxl avant qu'il creuse sa tombe en Wallonie n'avait aucune légitimité pour débarquer le premier parti Wallon. Des alliance PS-Ecolo sont possibles, mais si elles seraient déjà courtes dans les régions et encore plus au fédéral. Le MR et le PS vont évidemment faire campagne en promettant de ne pas s'allier à l'autre, mais les meilleurs ennemis savent que la meilleur hypothèse pour eux est de se retrouver. Jusqu'il y a peu, le MR comptait encore sur une éventuelle suédoise bis. Ils savent maintenant combien ils peuvent compter sur la NVA... pour leur planter un couteau dans le dos...
Tout gouvernement minoritaire sera la marionette d'un parti d'opposition qui peut lui offrir une majorité ( PS ou nv-a). Le comble est que l'orange-blue a choisi cette situation tout en restant du bon coté de l'histoire.
Rien n'est pire que de vivre dans la peur. Les récentes élections provinciales et les derniers sondages l'ont démontré, la NVA n'est pas incontournable. Le MR a pris le risque d'accentuer la différenciation communautaire (Sud à gauche, nord à droite), il doit s'amender et changer son fusil d'épaule, sous peine de livrer le pays à son épilogue! Deux coalitions pourraient probablement être possibles sans la NVA (chrétiens-socialistes-libéraux ou socialistes-ecolo-libéraux). Arrêtons dès lors côté francophone de nous enfermer dans une fatalité NVA, il n'y a pas de fatalité NVA, il n'y en avait d'ailleurs pas en 2014, la coalition sortante (PS-SP-CD&V-MR-VLD-CDh) était alors majoritaire et dans chaque groupe linguistique. Il appartient au MR d'arrêter de diviser le pays et de respecter à nouveau sa promesse de 2014!
Je vois mal comment le PS pourrait encore jamais gouverner avec le MR, comme aucun parti de gauche côté francophone du reste. C'est devenu impossible depuis la suédoise et a fortiori après l'éviction du PS à la Région Wallonne. Et encore plus depuis cette crise, avec les noms d'oiseau qu'ils s'échangent. On peut s'attendre à ce que le CDh perde encore un peu. C'est le PTB et surtout Ecolo qui va raffler la mise.
Béatrice Delvaux ne fait que dire ce que je dis depuis longtemps: En entrant dans la coalition suédoise le MR s'est fait berner par la NVA. Le coup était monté: obligé le MR à mener une politique plus à droite qu'il n'est réellement l'affaiblit significativement et fait fuire ses électeurs centristes tout en horrifiant toute la gauche francophone, PS en tête, qui du coup se renforce rendant l'équation Nord/Droite + Sud/Gauche impossible à résoudre sans passer par la case confédéralisme, prélude à l'indépendance de la Flandre. On peut même supposer que le MR se soit laissé entraîner dans ce qui se révèle donc bien une aventure suicidaire de son plein gré et conscient des objectifs indépendantistes de la NVA, et cela dans le but d'avoir une et peut-être deux législatures sans le PS dans les pattes. Pour la 2e, apparement, on repassera. Je doute de la naïveté du MR, on ne peut donc conclure qu'à sa complicité. Aujourd'hui, le tour est joué. Enfin presque: il faut voir ce qu'il en sera du reste des partis flamands (hors Belang): Si ceux-là disent haut et fort qu'ils ne veulent pas du confédéralisme et donc pas de l'indépendance de la Flandre, la NVA se retrouvera isolée. Même en s'associant avec le Belang, elle n'aurait pas de majorité en Flandre et certainement pas de majorité des 2/3 pour plonger la Belgique dans le confédéralisme. Car il est plus que probable qu'il n'y ait pas de majorité citoyenne suffisante en Flandre pour soutenir l'idée d'une indépendance. On fait comme si la NVA allait sortir grande gagnante de cette nouvelle confrontation, mais rien n'est moins sure. Les nationalistes/indépendantistes flamands jouent depuis toujours sur la peur que les francophones ont toujours eues que la Flandre soit à deux doigts de claquer la porte de la Belgique et de ce fait, dans la panique de cette éventualité, ont cédé, cédé et encore cédé, et en masse encore bien lors de la 6e réforme de l'Etat. Les francophones doivent cesser de paniquer et comprendre qu'il n'y a pas de masse critique en Flandre pour une telle perspective. Entre parenthèse, de Bruxelles dans tout cela, et comme d'habitude, on ne parle pas.