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Un domaine axé sur l’écotourisme

Situé à Bohan, le domaine des Dolimarts fut un haut lieu du tourisme social entre 1960 et 1980, avant de péricliter puis d’être abandonné pendant près de vingt ans. Deux privés travaillent à un projet : Thomas & Piron et les Cabanes de Rensiwez. Ils vont y proposer un hébergement dans des cabanes en bois haut de gamme.

Temps de lecture: 4 min

Prenez un baby-boomer (donc né entre 1945 et 1965). Il y a de grandes chances pour qu’il connaisse le domaine des Dolimarts et y ait passé des vacances dans sa jeunesse.

C’est que ce site, aménagé au début des années 50 par les Mutualités socialistes, était un exemple typique du tourisme social en vogue à l’époque. Au sommet d’une colline de la vallée de la Semois avait été posé un vaste bâtiment de 350 lits avec une rotonde. Sa terrasse offrait une vue imprenable sur le village de Bohan. Ce vaisseau était entouré de trois hôtels et d’un restaurant. Le tout avec bowling, lunapark, minigolf, plaine de jeux, etc.

Dans les années 60 furent ajoutés, un peu partout dans la forêt avoisinante, des bungalows en brique au design triangulaire. A son apogée, tout ce complexe pouvait héberger jusqu’à 1.200 vacanciers !

La suite fut moins heureuse. La fréquentation périclita avec les voyages en voiture. L’édifice central et les hôtels furent abattus dans les années 90. L’ASBL de gestion accusa des pertes. En 2001, les Mutualités revendirent le site à l’Etat fédéral qui était à la recherche de logements pour faire face à une vague de réfugiés. Leur accueil ne se concrétisera jamais. A la place, le domaine fut abandonné et connut pillages, incendies et destructions.

L’Etat finit par revendre les lieux. En 2005, le groupe de construction Thomas & Piron racheta la moitié du village. La Région wallonne, via son Commissariat général au tourisme (CGT), reprit l’autre partie du village ainsi que le domaine forestier (140 hectares). Des projets de relance touristique furent bien envisagés par la suite, mais tous restèrent lettre morte.

En juin de cette année, cependant, du concret survint. Avec l’aval du ministre wallon du Tourisme René Collin, une convention fut signée entre le CGT et la société Les Cabanes des Dolimarts, une coentreprise entre Thomas & Piron et Les Cabanes de Rensiwez, un domaine éco-touristique situé à Houffalize.

Le deal ? Le CGT octroie un droit de superficie pour vingt ans à ces acteurs sur la seconde moitié du village et sur une petite partie du massif forestier. A charge pour eux de développer un hébergement respectueux de l’environnement sur la parcelle en question, qui atteint au total 30 hectares.

Leur projet est d’implanter 50 cabanes en bois tout confort. Les partenaires ont trois ans pour obtenir les autorisations nécessaires et commencer les travaux. A l’issue de cette « période d’essai », ils devront verser une redevance annuelle au CGT de 25.000 euros. C’est la contrepartie du droit de superficie accordé. Au terme des vingt ans, une option d’achat de ladite parcelle pourra être levée pour un euro. La Région, elle, gardera la propriété sur les 110 hectares restants. Par ce contrat, les autorités ont donc voulu donner des facilités pour réussir la relance du site.

A l’origine, l’idée provient de l’exploitant des Cabanes de Rensiwez. A sa tête, on trouve Olivier Berghmans (dont la famille est actionnaire du groupe Lhoist). Après un premier métier dans la banque, celui-ci crée une société commercialisant des cabanes en bois massif auprès d’exploitants de parcs, principalement en France. En 2013, il se diversifie et se lance à son tour comme opérateur touristique. Il rachète ainsi une parcelle au sein du parc naturel des deux Ourthes à Houffalize (Le moulin de Rensiwez) et y aménage une vingtaine de chalets pour des locations de courte durée.

Ce type de tourisme, plus doux, a le vent en poupe. D’où son idée de décliner un projet similaire aux Dolimarts. Il en parle à Louis-Marie Piron, le CEO de Thomas & Piron, qui accepte une association. Le groupe de construction situé à Our-Paliseul apporte son savoir-faire pour monter un dossier. Pour la suite, il va s’occuper de réaliser les études techniques, d’introduire les permis, d’assurer la logistique des travaux ou encore de superviser la construction des cabanes.

« La première chose que notre coentreprise doit faire, c’est de nettoyer et remettre en ordre ce site des Dolimarts, explique Olivier Berghmans. Les derniers bungalows en brique seront rasés. Les alimentations en eau et en électricité seront refaites. Ensuite, nous implanterons 15 cabanes dans un premier temps. Notre volonté est, en effet, d’agir par étapes. Cela nous permettra de valider la démarche sur le plan commercial. Une fois que la location des premières cabanes aura été lancée, nous investirons alors dans les 15 suivantes, et ainsi de suite. Le financement par emprunt sera ainsi plus léger. »

Notons ici que les 15 premiers logements représentent un investissement de 1,5 million d’euros.

A quoi ressembleront ces cabanes ? « Elles disposeront d’une surface entre 20 et 30 m2 avec tout le confort nécessaire, haut de gamme. Chacune sera unique, avec sa propre personnalité. Elles seront dessinées en fonction de leur environnement immédiat. Les unes seront haut perchées pour profiter d’un point de vue, les autres resteront au ras du sol, d’autres encore se loveront autour d’un arbre ou seront ancrées au bord d’un étang… L’idée est de proposer à chaque fois des ambiances différentes. L’imagination tiendra une place importante… »

 

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