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Les riches paient-ils trop peu d’impôts?

La proposition d’une élue démocrate américaine de taxer les hauts revenus à 70 % relance un débat qui préoccupe les économistes (et pas seulement eux) depuis très longtemps.

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Chroniqueur Temps de lecture: 4 min

Alexandria Ocasio-Cortez est une nouvelle star du firmament politique américain. Cette femme de 29 ans d’origine portoricaine a remporté un siège à la Chambre des représentants des États-Unis aux élections de novembre 2018 et est maintenant la plus jeune femme membre de cette illustre institution. Elle se fait entendre non seulement parce qu’elle entre dans son bureau en dansant, mais aussi par les propositions qu’elle a formulées.

Par exemple, elle a mis sur la table un plan visant à augmenter le taux d’imposition des revenus supérieurs à 10 millions de dollars, qui passerait de 40 % à 70 %. La réaction de beaucoup, pas seulement des républicains, est une réaction de dégoût et de consternation : «  C’est du pur communisme  ».

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22 Commentaires

  • Posté par Frere Marc, samedi 11 mai 2019, 9:48

    J'adore la phrase : "Si nous pouvons nous mettre d’accord sur le principe, nous pouvons également réfléchir à la manière dont nous pouvons appliquer ce principe à l’échelle internationale." Mais bon sang, mais c'est bien sur ! il suffit d'harmoniser la fiscalité au niveau international. Tout le monde est d'accord ?

  • Posté par Claudy Gilles, mercredi 9 janvier 2019, 16:23

    Une constatation : le ruissellement ne fonctionne pas du tout. Et nous faisons face au populisme/nationalisme et à un environnement pré-révolutionaire. Mais qui va s'attaquer à ces réformes? Nos politiques? Il faudrait qu'ils soient courageux et créatifs, 2 qualités dont ils sont pour la plupart totalement dénués.

  • Posté par Weissenberg André, mercredi 9 janvier 2019, 15:27

    Un taux marginal d'imposition structurellement élevé et permanent est-il utile à l'économie et ou à la société? Comme l'a souligné l'auteur de cette chronique, même les USA en ont fait usage. On ajoutera: même les USA en sont revenus! Outre la contextualisation défaillante dans cette chronique de l'affirmation de l'existence temporaire d'un taux marginal de taxation élevé, on peut citer d'autres exemples de mesures économiques qui se sont rapidement révélées être de fausses bonnes idées, à commencer par les 35 heures, ou encore précisément l'ISF! Comme d'autres intervenants l'ont rappelé, le gain - théorique - issu de ces mesures est en effet rapidement dilapidé, càd que ces mesures n'ont en fait aucun effet structurel à long terme. Au contraire, elles peuvent se révéler pénalisantes, notamment en se révélant constituer une barrière aux investissements. Comme on l'a vu (je me suis permis de rappeler le contexte) dans le cas du taux marginal américain de 91%, ce taux était conjoncturel: il procédait avant tout du passage de l'économie américaine à une économie de guerre dans la foulée de l'adoption de la loi "prêt-bail" - permettant aux USA de devenir l'arsenal de la démocratie, avant leur intervention directe sur tous les théâtres de guerre après décembre 1941. Quand Ronald Reagan redescend le taux marginal à 40%, après que l'administration Nixon l'ait déjà fait redescendre à 70%, c'est aussi et d'abord conjoncturel: la guerre du Vietnam est finie, la course à l'espace est terminée, et les renseignements américains sont enfin convaincus de la déliquescence de l'économie soviétique en état de quasi-faillite. La réorientation du complexe militaro-industriel est ordonnée, au profit de la guerre des étoiles, càd avant tout de l'investissement dans la recherche et dans l'innovation technologique, pour lesquelles on a besoin d'attirer des capitaux frais. C'est de là que résulteront les trois vagues technologiques de l'informatisation, de la miniaturisation et de la numérisation, qui nous ont apporté successivement, après le four à micro-ondes, le PC, le smartphone et la domotique. Pas question par conséquent de laisser en place un taux marginal aussi élevé et qui ne se justifie plus. Posons la question pour aujourd'hui: un taux marginal élevé se justifie-t-il d'une quelconque façon? Y-a-t-il le moindre projet économique - consensuel, s'entend - ou une nécessité qui justifierait une mesure temporaire de cette nature? Poser la question, c'est y répondre ...

  • Posté par Eric Lambot, mercredi 9 janvier 2019, 23:30

    "Y-a-t-il le moindre projet économique - consensuel, s'entend - ou une nécessité qui justifierait une mesure temporaire de cette nature?" : La transition de l'économie vers un modèle renouvelable ?

  • Posté par Weissenberg André, mercredi 9 janvier 2019, 10:37

    Il faudrait préciser, pour être totalement complet sur la question, le contexte! Le taux confiscatoire (taux marginal de 91%) avait été introduit, par FDR, Franklin Roosevelt himself, en 1941, pour financer l'effort de guerre à venir dans le contexte du passage, déjà en cours, à une économie de guerre. Il faut ajouter que, jusqu'en 1913, les USA ne connaissaient pas d'impôt sur le revenu, bien que Lincoln ait déjà tenté de l'introduire pour financer l'effort de guerre à l'occasion de la guerre de Sécession. D'autre part, avant 1941, le taux marginal était déjà hissé progressivement, depuis 1932, à 64% dans le contexte des mesures successives des programmes économiques "New Deal" 1 et 2, et du financement du "Welfare State" embryonnaire voulu par FDR. Il faudrait enfin préciser, que les critiques les plus sévères ont porté sur le rôle de l'État dans le déclenchement de la grande récession et dans son aggravation, et moins sur les mesures spécifiques et leurs paramètres, qui furent largement débattus et, en définitive, approuvés par un Congrès à majorité démocrate, ainsi que par l'électeur, puisque la majorité fut encore encore renforcée par la suite. Comme en 2008, c'est en effet le rôle de le FED dans le déclenchement de la crise et du secrétaire au Trésor dans sa réponse immédiate inappropriée, qui furent critiqués.

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