La Brafa, «Old Lady» des foires d’art en Europe
Entre un focus sur les artistes Gilbert and George et la célébration du centenaire de l’association belge des antiquaires, la plus belle foire d’art généraliste de Belgique ouvre ses portes samedi.

Rencontre avec Harold t’Kint de Roodenbeke, président de la Brafa.
Vous présidez la Brafa depuis sept éditions, quels sont les changements dont vous êtes le plus fier ?
Pas de fausse ni de vraie modestie à ce titre ! Il n’était pas question de bouleverser ni de transfigurer une machine en bon état de fonctionnement. Le travail de développement a débuté il y a plus de 60 ans. La Brafa se targue d’être la « Old Lady » des foires d’art en Europe. Notre véritable tournant fut le déménagement vers Tour et Taxis il y a plus de dix ans, lorsque nous avons été enfin capables d’accueillir un nombre significatif d’exposants (aux alentours de 130), de quoi offrir de nouvelles perspectives. En arrivant, j’ai simplement restructuré et établi, et cela en bon accord avec le conseil et l’équipe, des procédures objectives quant à la sélection des exposants tout en développant la communication internationale.
D’aucuns reprochent à la Brafa son virage vers l’art du XXe siècle et vers l’art contemporain au détriment des antiquités classiques…
Je suis persuadé que, sans l’art contemporain, nous ne serions pas à ce niveau de qualité. L’idée est venue naturellement quand, il y a quatre ans, l’on m’a questionné pour savoir si toutes les époques étaient représentées sur la foire. En étant parfaitement honnête, le premier marché
Les invités d’honneur de cette édition sont un couple d’artistes de légende…
Ma connaissance lacunaire de leur œuvre se limitait à une image gentiment provocatrice. Je trouvais néanmoins que leur attitude et leur côté décalé un brin surréaliste collaient parfaitement à l’idée qu’on peut se faire de notre bonne Belgique. Après une semaine de vacances à étudier leur travail, j’ai découvert une profonde réflexion sur notre société et ses déviances. Témoins privilégiés de notre temps, telle une sculpture vivante, Gilbert and George tentent de forcer notre réflexion sur les grands thèmes sociopolitiques inhérents au monde moderne. Leur quête, leur combat reste un partage axé sur leurs émotions et au travers desquelles ils délivrent des messages, pour un monde plus juste et sans frontières. À la fois touchants et provocateurs, ils sont de véritables icônes de l’art contemporain, à découvrir sans modération sur la foire au travers de leurs œuvres, et notamment à l’occasion d’une conférence sur le site de Tour et Taxis le jeudi 24 janvier.
Cette année est également l’occasion de fêter le centenaire de la Chambre royale belge des antiquaires…
Un centenaire, cela se fête ! Présentée sous forme d’un cabinet d’amateur modernisé, le visiteur pourra admirer une sélection d’œuvres rares, étonnantes ou simplement superbes. Ceci sans oublier la présentation de leur nouveau livre, la découverte d’une multitude d’anecdotes, d’histoires et d’objets qui ont jalonné 100 ans de vie de marchands d’art.
Vous travaillez sur plusieurs fronts. Vous essayez d’attirer des marchands de qualité, mais vous voulez également faire venir une clientèle d’acheteurs potentiels. Qu’est-ce qui est le plus difficile ?
Tout est intimement lié, pour faire venir de grands collectionneurs européens, il faut de quoi nourrir leur appétit d’œuvres. La qualité reste le maître choix en étoffant l’offre des galeries. Dans un marché concurrentiel, les clients sont sans cesse sollicités ; les déplacer au cœur de notre hiver bruxellois reste un défi que nous relevons chaque année.
La Brafa attire-t-elle des visiteurs d’autres continents ?
Notre ambition est avant tout de contrôler les pays limitrophes, plus faciles d’accès, par rayons de plus en plus larges. L’idée est de s’étendre progressivement en Europe, de maîtriser les marchés et leur clientèle. L’investissement pour déplacer des clients intercontinentaux est trop important alors qu’il reste un travail substantiel chez nous.
Comment souhaiteriez-vous encore améliorer le salon ?
Travailler dans la continuité, avec rigueur tout en étoffant notre offre dans des domaines qui restent incomplets ou manquants comme la photographie XIXe-XXe ou même le dessin ancien. Avis aux candidats !
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir0 Commentaire