Gilets jaunes en France: 4 personnes gravement blessées à l’oeil par des LBD depuis novembre
Elles pourraient perdre leur oeil, a affirmé le ministre de l’Intérieur.

Quatre personnes ont été gravement blessées à l’oeil par des lanceurs de balle de défense (LBD) depuis le début du mouvement des «gilets jaunes», a affirmé Christophe Castaner mardi en évoquant les enquêtes ouvertes par la police des polices. Il a par ailleurs annoncé que les forces de sécurité qui utilisent des lanceurs de balles de défense seront équipées de caméras-piétons dès samedi pour la prochaine journée d’action du mouvement.
«Il y a eu quatre personnes qui ont eu des atteintes graves à la vision. Certains pouvant effectivement perdre un oeil», a affirmé le ministre de l’Intérieur, lors d’une audition devant les députés.
Le collectif militant «Désarmons-les» et le journaliste indépendant David Dufresne ont, eux, recensé 17 personnes ayant perdu un oeil à la suite d’interventions policières depuis le début du mouvement.
Des chiffres sont étayés avec détails sur les incidents et les victimes, photos et parfois vidéos à l’appui.
«Sur ces 81 enquêtes judiciaires au titre des projectiles tirés par LBD, il y a quatre pertes de vision. Aucune n’est acceptable mais toutes doivent faire l’objet d’une enquête pour déterminer les raisons avec lesquelles cela s’est produit et les conditions dans lesquelles cela s’est passé», a précisé le ministre.
M. Castaner a par ailleurs annoncé que les forces de sécurité qui utilisent des lanceurs de balles de défense (LBD), dénoncés par de nombreux «gilets jaunes», seront équipées de caméras-piétons dès samedi pour la prochaine journée d’action du mouvement.
Caméras-piétons pour les lanceurs
«Je souhaite qu’à partir de samedi prochain, l’ensemble de nos forces de sécurité qui utilisent des LBD soient équipées de système de caméras-piétons», a déclaré le ministre de l’Intérieur devant la commission des lois sur la proposition de loi anti-casseurs. Selon M. Castaner, les caméras-piétons devront être «systématiquement» activées «en conditions normales» mais pas «en cas d’agression» des forces de l’ordre.
L’usage de ce type d’armes de force intermédiaire de maintien de l’ordre lors des manifestations nourrit la colère des manifestants et a été décrié par plusieurs personnalités.
Le défenseur des droits, Jacques Toubon, a ainsi récemment redemandé leur «suspension», en raison de leur «dangerosité». La France insoumise veut elle faire interdire leur emploi. Mais M. Castaner a répliqué que sans le LBD, il y aurait encore «plus de blessés».
Le gouvernement déplore depuis la mi-novembre près de 2.000 blessés côtés manifestants, et 1.000 chez les forces de l’ordre, sans plus de précisions. Des sources s’alarment de «mutilations en série» inédites à ce rythme depuis des décennies en France.
Le LBD-40, successeur du «Flash-Ball» utilisé à partir des années 90 et destiné à neutraliser sans tuer, fait débat depuis plusieurs années en France.
Le patron de la police nationale, Éric Morvan, a rappelé il y a quelques jours dans une note à ses troupes que l’utilisation du LBD devait être proportionnée et que «le tireur ne doit viser exclusivement que le torse ainsi que les membres supérieurs ou inférieurs».
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