Le 11h02: «Ce serait une catastrophe que le patron de la sûreté nucléaire démissionne maintenant»
Dans une interview au Soir, Jan Bens a évoqué des faits de corruption au Kazakhstan. Xavier Counasse a répondu à vos questions.

Les faits de corruption au Kazakhstan évoqués par Jan Bens, patron de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), font débat. La question de la crédibilité d’un homme qui tient en bonne partie la destinée du nucléaire entre ses mains est désormais posée. Et le timing est fâcheux.
Quel est le rôle de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire en ce moment ? Xavier Counasse a répondu à vos questions.
Dans quel contexte a été réalisée l’interview à l’origine de la polémique ?
L’AFCN est sous les feux des projecteurs, elle doit donner le feu vert au projet de loi Marghem qui fait débat. C’est dans ce contexte que nous avons jugé opportun de réaliser le portrait du patron de l’agence pour évoquer sa carrière, son enfance, ses rêves… Nous avons évidemment évoqué d’autres points, qu’on creuse d’ailleurs peu, comme le Kazakhstan.
On a bien relu l’interview avant de la diffuser, le portrait a été relu et avalisé par le service de communication de l’AFCN.
Après cette espèce d’indignation massive, Bens, qui ne dément pas, a rectifié ne dément pas, a rectifié : la fameuse corruption dont tout le monde parle est une enveloppe donnée par Jan Bens à un médecin kazakh qui exigeait cet argent avant de traiter un de ses collègues qui s’était cassé la jambe.
Maintenant, Bens va devoir s’expliquer devant son Conseil d’administration, affaire à suivre.
Quelle crédibilité pour ce patron ?
L’étape prochaine, et c’est Jan Jambon qui a demandé ça, c’est que le Conseil d’administration se réunisse en urgence pour écouter les justifications de Bens. J’entends que certains soient vraiment indignés mais il faut laisser à Bens l’occasion de s’expliquer. Ce serait une catastrophe que le patron de l’AFCN démissionne maintenant alors qu’il a les dossiers les plus chauds en main.
Je pense que Bens n’a aucune idée que les propos qu’il a tenus pouvaient avoir un tel impact. On n’a pas du tout imaginé que le portrait qu’on a publié mardi pouvait prendre de telles proportions.
Peut-on avoir encore confiance dans le patron de la sécurité belge ?
C’est un problème un peu récurrent. À chaque fois que Bens fait une interview, il se prend une déferlante de critiques. Il est très rigoureux sur les propos techniques mais beaucoup plus spontané sur les autres sujets, sans forcément le réaliser.
Je trouve la théorie du hara-kiri complètement insensée : il tient à sa place. À l’AFCN, quels que soient les problèmes de communication, il est unanimement reconnu pour sa compétence. Certains disent que l’AFCN fait de l’anti-Electrabel, d’autres qu’elle est acquise à la cause d’Electrabel. Si on entend tout et son contraire c’est qu’il ne doit pas faire mal son travail.
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