Associations cherchent colocations et habitations

Kologa est née après que Samuel Halen et ses colocataires ont accueilli chez eux un réfugié, Ahmad, en septembre 2017. Sam est devenu le responsable partenariat associatif de l’association, et Félix Mailleux, qui a aussi habité avec un réfugié, en est le responsable communication. Depuis, cinq colocations Kologa ont vu le jour, au total. Une à Etterbeek, Schaerbeek, Saint-Josse et deux à Ixelles. [scald=26103401:sdl_editor_representation] L’association est là pour accompagner, expliquer, rassurer. La procédure se passe en plusieurs étapes. Les responsables de Kologa rencontrent la colocation, qui est soit intéressée par le projet, soit à la recherche d’un colocataire et contactée par l’association. « On explique le projet, on éclaircit les doutes, on essaie de dresser le profil de la coloc, sa motivation, son emplacement, détaille Félix. Et en parallèle, on rencontre le réfugié pour savoir avec combien de personnes il veut bien vivre, connaître son niveau de français et lui expliquer la situation par rapport aux revenus du CPAS. » Vient alors le « matching », la rencontre, un repas le plus souvent, où les deux parties décident de vivre ou non ensemble. Si c’est oui, l’association aide à la rédaction du bail et peut servir de médiateur extérieur pour les premiers mois de cohabitation en cas de nécessité. Kologa s’adresse en particulier aux personnes ayant le statut de réfugié. « On ne veut pas d’hébergement comme la plate-forme citoyenne – qui fait un travail bien nécessaire – avant que le demandeur d’asile n’ait la réponse à sa demande, précise Félix. Eux, c’est l’étape avant dans la vie de la personne. Nous souhaitons miser sur l’intégration des personnes qui ont le statut de réfugié, qui sont protégées. Nous voulons garantir l’égalité entre les colocataires et donc, que la personne réfugiée paie son loyer dans la colocation. Et ce statut lui ouvre le droit au CPAS. » Réticences et discrimination Lorsque le réfugié obtient ce nouveau statut, il a entre deux et quatre mois pour quitter le centre d’accueil trouver un logement par lui-même, explique-t-on dans le milieu associatif. D’ailleurs, l’association Singa va lancer dès lundi sur le territoire bruxellois le programme « CALM – Comme à la maison », existant déjà en France où il a permis l’accueil de plus de 530 réfugiés depuis 2015. « L’objectif, a-t-elle expliqué hier dans un communiqué, est de créer des cohabitations temporaires entre des ménages bruxellois et des personnes réfugiées afin de permettre à ces dernières une immersion linguistique, sociale et culturelle et de leur laisser le temps de reconstruire leur vie après leur arrivée en Belgique. » À la différence de Kologa, cette cohabitation a une durée limitée : de trois à neuf mois. Un « tremplin » avant de pouvoir construire une vie durable en Belgique. D’autres associations belges interviennent aussi à ce stade-là de la vie des réfugiés. Comme Convivial, qui réalise des prêts pour la garantie locative ou le premier loyer, les héberge de manière temporaire et les aide à trouver un logement, tout en les accompagnant dans leurs démarches d’intégration. « Outre les partenariats avec les agences immobilières sociales, nous avons lancé l’idée des propriétaires solidaires, explique la responsable communication Sharon Geczynski. Des propriétaires qui louent en priorité leurs biens à des réfugiés et que Convivial cherche activement en permanence. » À Liège, Anvers et Gand, Caritas organise des « Housing Cafés » une fois par semaine, où des coachs bénévoles partent à la recherche d’un logement pour les réfugiés. « Parfois, on appelle vingt propriétaires différents avant de trouver quelqu’un qui veut bien nous rencontrer, explique la chargée de communication Julie Vanstallen. Mais cela rassure de savoir qu’il y a une organisation derrière. Certaines personnes sont réticentes parce qu’elles ont peur de ne pas être payées ou de ne pas avoir la garantie locative. » La difficulté vient aussi d’un cercle vicieux : le réfugié est sans revenus, donc sans logement, et sans logement, pas d’allocations sociales. Alors, les associations sont là pour aider dans toutes ces démarches administratives. Lors de cette phase cruciale, ces premiers pas dans leur vie de citoyens protégés en Belgique.

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