Dutch Spring Un petit miracle

En 2005, bien avant que les Van Campen commencent à entrevoir une possible réunion de famille, les salles des extensions des Musées royaux des Beaux-Arts étaient fermées temporairement pour une série de travaux commençant par une vaste opération de désamiantage. On n’imaginait pas à l’époque que l’impossibilité d’utiliser ces salles se prolongerait jusqu’en… 2019. Quatorze ans plus tard, donc, un petit miracle peut être célébré : dix des salles jadis condamnées viennent de rouvrir leurs portes. Une paille, certes, par rapport au nombre d’autres salles qui attendent toujours d’être totalement rénovées. Mais un vrai bonheur quand on découvre les 75 œuvres de la collection de peinture hollandaise du XVIIe siècle qu’elles abritent désormais à l’occasion d’un « Dutch Spring » (Printemps hollandais) regroupant ce parcours permanent, l’exposition Frans Hals et celle des dessins du XVIIIe. Lorsque l’événement Frans Hals se terminera, une vingtaine de toiles supplémentaires rejoindront ce parcours permanent. [scald=26137805:sdl_editor_representation] Rembrandt, « Portrait de Nicolaes van Bambeeck ». Sobrement aménagées les dix salles baignent dans une lumière douce convenant parfaitement à la peinture de cette époque. Avant même de pénétrer dans la première, les portes vitrées permettent d’apercevoir, face à l’entrée, le magnifique « Portrait de Nicolaes van Bambeeck » de Rembrandt. Le seul tableau de l’artiste actuellement exposé en Belgique. À ses côtés, un petit mais superbe « Portrait de Willem van Heythuysen » par Frans Hals. Dans cette première salle consacrée aux portraits, on découvre aussi celui, très impressionnant, d’une « Vieille femme inconnue sur son lit de mort » attribué à Jan Lievens. [scald=26137807:sdl_editor_representation] Ludolf Backhuysen, « Bateau pris dans une tempête près d’une côte montagneuse ». Chaque salle est consacrée à un thème : paysages, scènes de guerre, natures mortes… Partout, des œuvres magnifiques dont la plupart restaient dans les réserves depuis des années par manque d’espace d’exposition. Voici donc une auberge par Jacob van Ruysdael, un Bateau pris dans une tempête près d’une côte montagneuse par Ludolf Backhuysen, Le moulin à eau de Meindert Hobbema, Les lingères de Quiringh van Brekenlenkam… [scald=26137808:sdl_editor_representation] Maerten Boeleman de Stomme, « Nature morte à la cruche à tête barbue et coupe nautile » (1644). « Nous avons fait de vraies découvertes en fouillant nos réserves, confie Liesbeth De Belie, conservatrice de la peinture hollandaise du XVIIe siècle. À côté de Rembrandt, Hals, Van Ruysdael, Nicolas Maes, Pieter de Hooch, il y a des noms moins connus mais leurs œuvres sont superbes et méritaient d’être mises en valeur. D’autant que depuis vingt-cinq ans, à raison d’une ou deux toiles par an, nous avons restauré une cinquantaine de tableaux . » Le résultat de cette restauration est époustouflant et justifie à lui seul la visite de ce nouveau parcours que les visiteurs belges auraient bien tort d’abandonner aux seuls touristes étrangers. Jusqu’au 19 mai aux Musées royaux des Beaux-Arts (Bruxelles).

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