Procès Nemmouche: Nacer Bendrer a «menti comme un arracheur de dents»

Nacer Bendrer, menton baissé, a écouté de son air bonhomme le ministère public prononcer son réquisitoire contre lui, mardi. Le procureur Bernard Michel s’est évertué à contrebalancer « les mensonges » du Marseillais, coupable selon l’accusation de complicité dans la commission des quatre assassinats à caractère terroriste au Musée juif de Belgique, en ayant fourni les armes du crime à Mehdi Nemmouche. [scald=26155541:sdl_editor_representation] Il a beaucoup été question de « mensonges » dans l’argumentaire du procureur fédéral. Pour commencer, le truand français mentirait sur son pedigree : « Nacer Bendrer a donné, depuis le début du procès, une bonne image de lui. Poli, souriant… Mais il n’est pas le gendre idéal, c’est un caïd du milieu marseillais. On est sur du “bon bandit”, ancré dans la violence, comme l’a déclaré un enquêteur français. Il n’est pas le gentil nounours qu’on a voulu nous dépeindre. » Pour preuve, les condamnations, parfois lourdes de plusieurs années de détention, infligées par les tribunaux français. Mentir, surtout, aux enquêteurs. Sur le fond. Pour masquer sa complicité et cacher la remise d’une kalachnikov et d’un revolver « Llama » à l’auteur de la tuerie ? C’est l’opinion « au-delà de tout doute raisonnable » du ministère public. [scald=26155361:sdl_editor_representation] Pourquoi Nacer Bendrer a bien fourni les armes Nacer Bendrer a menti « comme un arracheur de dents tout au long de l’enquête et encore dans cette salle », a dénoncé Bernard Michel. Comme tout bon criminel, « habitué au système judiciaire », le Marseillais aurait laissé les enquêteurs lui montrer ce qu’ils avaient sur son compte, avant d’adapter sa version au fur et à mesure. « Il n’est jamais passé d’un mensonge à la vérité en une fois. Non seulement il ment, mais quand on lui met le nez sur son mensonge, il s’adapte et propose un autre mensonge. » Il a fallu attendre la septième audition pour qu’il avoue connaître Mehdi Nemmouche. Et encore de nombreuses heures d’interrogatoire avant qu’il lâche l’avoir rencontré à Bruxelles au printemps 2014, plus de trois ans après leur rencontre à la prison de Salon-de-Provence. [scald=26155360:sdl_editor_representation] « Pourquoi mentir autant quand on n’a rien à se reprocher ? S’il n’a pas fourni d’armes, il n’avait pas à tourner autour du pot », a souligné Bernard Michel face au jury. Les mensonges du suspect renforceraient donc sa culpabilité. Comme lorsqu’il prétend ne rien connaître aux armes, alors qu’il a été appréhendé dans une planque qui en était remplie ; et sur lesquelles il avait laissé ses empreintes. La téléphonie a parlé Pour le ministère public, Bendrer a fourni à Nemmouche les armes ayant servi à tuer les époux Riva, Alexandre Strens et Dominique Sabrier. D’abord et surtout parce que Nemmouche était seul à son retour en Europe. Il n’a eu de contacts téléphoniques, peu avant l’attentat, qu’avec deux hommes : Mounir Attallah et… Nacer Bendrer. Le premier, deux fois seulement. Au début et à la fin de l’existence du numéro belge de Nemmouche, sans doute pour joindre son ex-codétenu. En 12 jours, Bendrer et Nemmouche échangeront 90 contacts – SMS et appels. L’analyse de cette téléphonie permet au ministère public de situer que Bendrer aurait annoncé au Roubaisien qu’il avait trouvé les armes recherchées le 22 avril, à minuit passé de 11 minutes. Ils parlent, cette nuit-là, près de 10 minutes. Leur plus long échange. Le lendemain ou le surlendemain, Nemmouche annonce au propriétaire de son appartement de Molenbeek-Saint-Jean qu’il doit partir quelques jours en France. Le 24 avril, Nemmouche débarque à Marseille. Il n’utilisera plus jamais son téléphone. « Pourquoi, après ces nombreux appels, partirait-il subitement à Marseille ? La seule réponse plausible est que Bendrer lui annonce que sa commande est prête. Tout était planifié », conclut le procureur. [scald=26155359:sdl_editor_representation] Le parquet fédéral a conclu son réquisitoire en demandant « un verdict de culpabilité » contre Mehdi Nemmouche, pour un quadruple assassinat dans un contexte terroriste, et pour complicité de ce crime pour Nacer Bendrer. La parole ira à la défense dès jeudi matin. Les plaidoiries des avocats des deux accusés doivent durer une journée pour chacun d’eux.

Votre compte

Procès Nemmouche: Nacer Bendrer a «menti comme un arracheur de dents»

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Société

Info « Le Soir » La Belgique va envoyer des laboratoires mobiles et des drones sous-marins à l’Ukraine

L’enfant «chouchou», mythe ou réalité?

Petite enfance: la Flandre est malade de ses crèches

«Honte», «fête gâchée», «mauvaise image»...: la presse choquée par les émeutes suite au match Belgique-Maroc

Policier tué à Schaerbeek: le passé carcéral du principal suspect, Yassine Mahi, se précise

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Trois jours de perturbations sur le rail, deux grèves en une

Coupe du monde: de violentes émeutes ternissent la victoire du Maroc

«Un désastre», «génération usée»: la presse internationale sévère après la défaite des Diables contre le Maroc

Analyse Coupe du monde: les Diables dans le rouge avant la Croatie

Manifestation de la police: les perturbations attendues à Bruxelles

Georges Gilkinet (Ecolo): «Il y a un partenaire, dans le chef de son président, qui a décidé de dépasser toutes les limites»

Près de huit entreprises sur dix sont prêtes à dégager un salaire "extra" pour recruter les futurs talents

Le Belge n'a jamais autant travaillé en temps plein

Accompagner des futurs indépendants et entrepreneurs dans leur projet

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel