Dans les coulisses du Tour de France 2019 à Bruxelles

Le contre-la-montre est lancé pour le team chargé d’assurer le bon déroulement des deux étapes bruxelloises du Tour de France 2019, les 6 et 7 juillet prochains. Un événement planétaire qui devrait attirer un million de visiteurs dans la capitale. De quoi donner le tournis et sans doute quelques palpitations à l’équipe d’Olivier Mees, le patron du Brussels major events (BME) qui gère les grands événements sur le territoire de la Ville. C’est cette ASBL qui est aussi l’interlocuteur unique d’ASO (Amaury sport organisation) qui pilote le Tour de France. « Comme prévu, nous montons en puissance dans la structure qui arrive quasiment au cadre, il nous manque encore 3 ou 4 profils, ce qui correspond à notre programme de recrutement ». ► Tour de France 2019: «Avoir deux étapes, tant mieux pour Bruxelles», se réjouit Eddy Merckx De 2 à 3.000 bénévoles A quatre mois du jour J, les troupes comptent 10 équivalents temps plein dont Anthony Fina, le coordinateur du Tour pour le BME. On avance aussi concernant les bénévoles qui seront nombreux sur nos routes, tant pour la sécurisation du parcours que pour l’information des visiteurs. « Pour couvrir un événement d’une telle envergure, il faut entre 2 et 3.000 bénévoles séparés en deux volets », précise Anthony Fina. Le premier concerne les signaleurs qui accompagneront le travail de police, notamment au niveau des sorties de garage. Ils seront présents sur tout le parcours traversant la Belgique. L’autre volet concerne les bénévoles chargés de l’information au grand public, lors des deux étapes bruxelloises. « Ils seront mobilisés dans les gares et dans le centre de Bruxelles pour accueillir les visiteurs principalement étrangers et leur indiquer, par exemple, comment rejoindre le plateau du Heysel (NDLR : où prendra fin le contre-la-montre) mais aussi leur expliquer le programme d’activités. Du côté du Tour de France, ils estiment que les Belges sont particulièrement accueillants, il est donc important de guider les gens tout en montrant que la Ville est très impliquée dans le projet. Ces bénévoles seront les premiers ambassadeurs de Bruxelles ». Du côté des signaleurs, les offres de candidature ne manquent pas. « Nous disposons d’une base de données de près de 2.000 signaleurs en Belgique et cet événement est bien évidemment des plus attirants pour les clubs, il faudra sans doute refuser du monde ». [scald=26174834:sdl_editor_representation] Pour les bénévoles/ambassadeurs, la campagne de recrutement a démarré en janvier au Salon de l’Auto. « Où nous avons enregistré 150 inscriptions et depuis, nous recevons régulièrement des candidatures via le site internet ». Dans quinze jours, une nouvelle campagne de promotion sera lancée, avance Marina Bresciani, responsable de la communication du BME. « Même chose à la mi-mai puis, juste avant le grand départ ». La semaine prochaine, les organisateurs vont également dévoiler le programme des activités qui démarreront à 100 jours du départ soit le 28 mars prochain. « Nous aurons deux grands rendez-vous l’un à 100 jours l’autre à 50 et nous sommes en train de finaliser cet aspect qui comprendra des manifestations à caractère festif sur l’espace public », reprend Olivier Mees avant de pointer ce qui sera probablement LE défi à relever, celui de la mobilité. « Il va falloir anticiper tous les problèmes de mobilité si nous voulons rendre cet événement agréable pour tout le monde. Nous avons des réunions croisées Ville/Région/police en permanence à ce sujet. Tout devrait donc bien se passer mais Bruxelles n’est pas une ville simple en la matière ». Reste qu’en juillet, la circulation devrait être moins dense. « La capitale est en pleine mutation positive, entre les chantiers des tunnels et la piétonnisation des boulevards du centre et nous sommes donc très attentifs à ce que chacun puisse circuler, nous allons lancer une énorme campagne d’incitation à utiliser les transports en commun. On a vu à la sortie des Plaisirs d’hiver qui a attiré 3 millions de personne combien il est important de préserver l’habitabilité de la Ville. Ça se passe bien mais cela nécessite une vigilance de tous les instants ». [scald=26174833:sdl_editor_representation] « Pas de travaux lourds » En termes d’infrastructures, plusieurs aménagements sont prévus en voirie mais rien de titanesque, précise-t-on au BME. « Nous avons étudié ce qu’ont fait les autres villes qui ont profité du Tour pour refaire des voiries. Mais les gens d’ASO sont assez ouverts, nous avons fait plusieurs fois l’étude technique du parcours et il ne faudra que trois réaménagements légers. Il n’y a aura en tout cas pas de travaux lourds. Le parcours s’adaptera aux chantiers en cours et aucune demande de clôture anticipée n’a été introduite ». « Pour les aménagements routiers, la route doit être remise en état sur la ligne d’arrivée de la première étape, au château de Laeken, dévoile Anthony Fina. Il n’y a pas de gros trous à cet endroit mais il s’agit d’un lieu où les coureurs partent en sprint massif et il faut éviter les chutes ». Même topo dans les environs de la gare du Nord « où un coin de trottoir est considéré comme dangereux et doit être aplani ». Pour la deuxième étape, seul un casse-vitesse sur l’avenue de Madrid pose problème. « Il est situé dans le dernier kilomètre avant l’arrivée ». Olivier Mees en est en tout cas persuadé, « l’achat de cet événement sportif (5 millions) qui est le 3e le plus suivi au monde et le premier récurrent est une très bonne chose pour Bruxelles ». Notamment en ce qui concerne les retombées économiques puisque pas moins d’un million de visiteurs sont attendus dans la première semaine de juillet. ASO a déjà pris option il y a plus d’un an sur les chambres d’hôtels nécessaire à ses équipes. De 15 à 20.000 nuitées sont prévues sur la semaine rien que pour l’organisation du Tour de France : des équipes cyclistes à la caravane publicitaire en passant par les 2.000 journalistes internationaux accrédités pour le Grand départ. Sans oublier la police française, présente en nombre dans la capitale. « Il y a une approche spécifique d’un point de vue sécuritaire. Il y a un partage de compétences entre la police française qui encadre le Tour et la police belge qui s’occupe du reste. Il y a aura donc des motards belges et des motards français ». Le vélo aussi pour se déplacer ! Pour attirer les spectateurs, l’organisme régional Visitbrussels a mené des actions de promotion à Noirmoutier (un départ en 2018) et à Paris lors de la dernière arrivée du Tour. De quoi drainer la toute grosse foule. « Nous nous attendons à être complet, indique Patrick Bontinck, le CEO. Et pas uniquement à Bruxelles, quand on voit le nombre de spectateurs annoncés par ASO, on aura également des nuitées à Anvers, Gand ou même à Namur. Les réservations des équipes ont déjà été lancées mais les réservations individuelles, elles, n’ont pas encore commencé, c’est un peu tôt », poursuit notre interlocuteur qui rappelle que Bruxelles souhaite également profiter du Tour pour mettre l’accent sur le vélo en tant que mode de déplacement. « C’est un des enjeux derrière le Tour de France, plusieurs actions sont prévues dans les 19 communes de manière à profiter de cette aubaine pour développer un message en termes d’alternatives pour la mobilité ». Le dernier Grand départ à Bruxelles date de 1958. Il y a dix ans, la capitale a accueilli un départ et une arrivée. On est rôdé ? « C’est une tout autre dimension aujourd’hui. Quand tu sais qu’ils repartent 24 heures après leur arrivée, tu es déjà beaucoup plus rassuré, rigole Olivier Mees. Ici, ils vont rester une semaine et pour deux étapes avec 2.500 véhicules et toute la presse internationale, on passe clairement à la vitesse supérieure mais nous, on trouve ça passionnant ». www.brusselsgranddepart.com

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