Esprit familial, sécurité, écologie: comment les petites stations font pour attirer les skieurs

Le grand avantage de la station de ski des Orres (on prononce « Or »), c’est d’être orienté Nord-Ouest et de se situer dans les Alpes-du-Sud à moins de trois heures de route de Marseille et d’Aix-en-Provence. Car le soleil méridional, s’il vous fait bronzer sans souci (300 jours d’ensoleillement), n’entame pas très vite la couche de neige qui permet de goûter au domaine skiable qui culmine à 2.720 mètres. [scald=26178072:sdl_editor_representation] Surtout la vallée s’ouvre sur le lac de Serre-Ponçon qui permet donc tous les sports nautiques à la belle saison. Du coup, tous les logements de la station sont disponibles non seulement en hiver, mais aussi le reste de l’année pour les randonneurs de montagne et les amoureux de l’eau douce. De quoi donner des idées non seulement à l’amateur de ski qui songe à passer de la location à l’acquisition d’une résidence secondaire, mais aussi aux investisseurs désireux de faire fructifier leur capital. D’autant que le principal obstacle, c’est-à-dire la distance qui sépare la station du lieu de résidence des propriétaires, est aisément contourné grâce aux agences qui s’occupent de l’entretien et de la location des lieux afin de débarrasser le proprio de tout souci. Le prix du mètre carré avoisine les 3.000 euros. Un appartement de 66 m2 se loue 3.000 euros la semaine sous la neige, mais toujours 1.500 euros en été pour profiter du lac et des promenades en montagne. « L’idée est de transformer davantage de lits tièdes en lits chauds », résume Emmanuelle Tahmazian, responsable de l’Office du Tourisme. En France, près du tiers des lits touristiques sont occupés seulement trois semaines par an. Les lits chauds sont largement occupés, les lits froids sont ceux des proprios qui skient trois semaines par an et qui hésitent à confier leur bien en location. La station, construite dans les années 70, a pris un petit coup de vieux que compense un large programme de rénovation. Et puis le bardage en bois de mélèze sur une série d’habitations résiste bien au temps, autant que ce bois imputrescible qui constitue l’essentiel des forêts de la station. Sur les 15.000 lits, 5.500 sont très chauds et 2.000 chauds, de quoi laisser une marge de progression. [scald=26176248:sdl_editor_representation] Ici, comme dans de nombreuses stations, l’idée principale est la montée en gamme. Impossible de rivaliser avec les stations géantes de Savoie, « où l’on consomme du ski comme un simple produit », explique Bruno Davier, promoteur du Domaine Le Loup Blanc qui combine 8 appartements avec terrasse, jardin et parking privatif, dans un chalet entièrement réaménagé et une douzaine de terrains qui permettent de construire son chalet selon ses besoins. « L’idée est de développer un esprit plus familial. Les Orres sont une station où les jeunes adultes reviennent avec leurs enfants parce qu’ils ont skié ici il y a quinze ou vingt ans. C’est un abord de la montagne plus respectueux, plus écologique, où l’on pense à la consommation d’énergie et à la préservation d’une ressource à long terme. Et s’il y a moyen de s’amuser sur les pistes, c’est aussi un endroit où l’on peut venir en famille en pleine sécurité. Mais il ne faut pas copier les stations de Haute Savoie ». [scald=26178071:sdl_editor_representation] Ici, les moniteurs de ski sont des enfants du pays, artisans, charpentiers, agriculteurs ou éleveurs. Ils racontent leur territoire avec passion et simplicité. Surprise, un vrai restaurant, le Zénith offre une carte de fruits de mer : déguster des oursins très iodés à 2.530 m d’altitude, c’est la surprise du chef. L’hiver prochain 13 chambres autonomes de forme géodésique, des « Cocons » que l’on pourra réserver dès le mois de mai 2019. La promesse d’un nouvel âge d’Orres ? ► Vercors, Charmousse, Tignes: le changement climatique frappe aux portes des stations de montagne. Reportage en montagne

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