Selon le dernier rapport du Bureau européen de la propriété intellectuelle (EUIPO), que nous avons pu consulter en primeur, le volume de marchandises pirates et de contrefaçons vendues en 2016 – dernières données disponibles – dans le monde aurait atteint… 509 milliards de dollars (environ 450 milliards d’euros). Soit 3,3 % du commerce mondial ! Et encore, pointe l’EUIPO, « ce montant ne comprend pas les contrefaçons et les marchandises pirates produites et consommées dans le marché intérieur ni les produits numériques ayant fait l’objet de piratage qui sont distribués sur la toile ».
Pour rappel, la précédente évaluation de cette ampleur menée par l’EUIPO remontait à 2013 et à l’époque, le marché de la contrefaçon ne pesait « que » 2,5 % du commerce mondial (461 milliards de dollars). L’augmentation du poids des « fausses » marchandises inquiète donc l’EUIPO, d’autant « qu’elle a été observée au cours d’une période pendant laquelle l’ensemble du commerce mondial connaissait un certain ralentissement ». Au signe de cette hausse, au niveau de la seule Union européenne, les importations de contrefaçons s’élèvent à 6,8 % du total des marchandises importées (soit 121 milliards d’euros), contre 5 % en 2013.
Sans réelle surprise, c’est vers l’est, et donc l’Asie, qu’il faut tourner son regard lorsque l’on cherche les principaux pays d’origine des contrefaçons. Plus de la moitié des marchandises pirates viennent de Chine (hors Hong Kong), et ce chiffre grimpe à plus de 75 % lorsqu’on ajoute l’ancienne colonie britannique.
Chez nous, une autre étude menée par l’EUIPO évaluait à 2,5 milliards d’euros les pertes de chiffre d’affaires des entreprises belges actives dans les treize principaux secteurs frappés par la contrefaçon (pharmacie, textile, cosmétiques, téléphonie…). Cela représentait en outre plus de 8.000 emplois perdus dans notre pays (et plus de 430.000 à l’échelle de l’Union européenne).
Vos réactions
Règles de bonne conduite / Un commentaire abusif? Alertez-nous