Diables rouges: Roberto Martinez en mode bricolage

La première session des éliminatoires de l’Euro 2020 s’ouvre ce jeudi par la réception de la Russie, quart-de-finaliste de sa Coupe du monde, à Bruxelles. Avant un voyage, trois jours plus tard, à Chypre où les Diables rouges commencent à avoir leurs petites habitudes car c’est la troisième fois d’affilée que les Galanolefki figurent dans la poule qualificative des Belges pour un grand tournoi. Confronté à des questions concernant le (possible) manque de force mentale de ses joueurs après une surprenante sortie de route à Lucerne, en Nations League, Roberto Martinez a pris le pli de maintenir sa confiance en ceux qui constituent l’ossature de l’équipe nationale sous sa gouvernance. Avec un sacré bémol : plusieurs cadres manquent – ou risquent de manquer – à l’appel. Et toutes les lignes sont touchées par cette hécatombe, ce qui rend son approche de cette semaine inévitablement novatrice. S’esquissent ainsi diverses options traçant de manière théorique le onze de base que le coach fédéral sera amené à valider au moment de défier les Tsars de Tchertchessov. Le meilleur gardien du dernier Mondial a passé des semaines délicates à Madrid ; entre les tristes éliminations en Coupe du Roi et en Ligue des champions et le retour de Zinédine Zidane qui lui a coûté (provisoirement ?) son statut de titulaire à Bernabeu, il y a de quoi cogiter, grimacer. La parenthèse des Diables rouges apparaît dès lors comme une sacrée bouffée d’oxygène pour le longiligne gardien de but. Simon Mignolet, qui n’a disputé que deux rencontres cette saison avec Liverpool – dont la dernière le 7 janvier –, n’est pas en mesure de lui contester sa place de numéro un en sélection. Et Koen Casteels et Matz Sels ont toujours une bonne longueur de retard… [scald=26209225:sdl_editor_representation] Même privée de Vincent Kompany, la ligne arrière des Diables rouges dispose de pions solides et expérimentés. Après le fiasco de la Nations League – cinq buts encaissés en 60 minutes – le processus classique voudrait que Roberto Martinez se repose sur certaines certitudes, sur certains automatismes. Confiant quant au retour en (pleine) forme de Thomas Vermaelen, le T1 espagnol devrait miser sur le Barcelonais pour accompagner le duo londonien formé de Toby Alderweireld et de Jan Vertonghen dans son trois arrière. D’autant que les chiffres parlent en faveur de l’Anversois, qui n’a encore jamais perdu sous la direction de l’ex-manager d’Everton – 11 victoires et 2 partages. Et en cas de rechute – toujours possible quand on parle de Thomas Vermaelen… –, Dedryck Boyata et Jason Denayer se tiennent prêts à endosser son rôle de clé de voûte. Le vrai casse-tête de Roberto Martinez se nourrit des absences conjuguées d’Axel Witsel et de Kevin De Bruyne, une grande première depuis que le Catalan est en poste – le 3 août 2016. Sa ligne médiane est également frappée du forfait de Thomas Meunier, qui s’est blessé lors du Classique entre le PSG et l’OM, ce dimanche. Ce sont donc trois des quatre tauliers du secteur qui sont indisponibles – sans oublier que Mousa Dembélé, en délicatesse avec sa cheville, n’a pas rallié le Centre national de Tubize ce lundi… – et qui contraignent le sélectionneur à construire un entrejeu autour de Youri Tielemans – qui reste sur sept titularisations avec la Belgique – et à lancer des néophytes dans la bataille. Roberto Martinez n’a pas manqué de saluer la belle progression en club de Timothy Castagne et de Leander Dendoncker dans la presse, ce qui suppose que les deux éléments peuvent s’attendre à monter (temporairement) en grade, le premier dans un rôle de piston sur le côté droit, le second dans une position axiale de sentinelle. D’autres options centrales sont envisageables (Hans Vanaken et Dennis Praet) mais se veulent tout aussi inédites. L’avenir leur appartient et les circonstances ne font qu’accélérer ce processus d’intronisation. Reste à savoir comment ils peuvent gérer la pression inhérente à cette éclosion internationale : Leander Dendoncker, Timothy Castagne, Hans Vanaken et Dennis Praet ne comptabilisent que douze matches chez les Diables rouges à eux quatre ! Quant au flanc gauche, ils sont toujours trois, dans des styles différents, à le revendiquer : Nacer Chadli, Yannick Carrasco et Thorgan Hazard. Eden Hazard et Dries Mertens, habitués à soutenir l’attaquant de pointe dans un projet offensif basé sur la technique et la mobilité, sont « fits ». L’absence de Romelu Lukaku, meilleur buteur de l’histoire de la Belgique – 45 réalisations –, est une tuile supplémentaire. Touché au pied et absent du quart de finale de FA Cup perdu ce week-end par Manchester United, « Big Rom » est également forfait pour le match contre la Chypre. Deux options émergent : du poste pour poste pur et simple avec Michy Batshuayi – qui garde une longueur d’avance sur Christian Benteke – ou le passage à un faux numéro neuf avec Dries Mertens – ce qui avait fonctionné durant… 25 minutes en Suisse. Cette deuxième possibilité libère d’office une place à côté d’Eden Hazard, et là aussi les postulants sont multiples – YFC, Thorgan Hazard, Adnan Januzaj, Divock Origi et Leandro Trossard.

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