Large soutien aux écoles multilingues à Bruxelles
L’ULB et la VUB veulent ouvrir en 2020 une école secondaire où les cours se donneraient en français, néerlandais et anglais.


U n signal très fort » (Ecolo/Groen). « Nous voulons être commune pilote » (Ville de Bruxelles, PS, Ecolo, Défi). « Nous avons toujours soutenu cette idée » (SP.A). C’est peu dire que l’idée d’école multilingue lancée par les recteurs de l’ULB et de la VUB suscite un certain enthousiasme dans les milieux politiques.
La palme revient à Philippe Close, qui, dès 7 h 50, sur Matin Première a apporté son soutien au projet développé par Yvon Englert et Caroline Pauwels. Puis a proposé que la Ville de Bruxelles soit commune pilote. En clair, de mettre des moyens dans la création de l’établissement, sur le territoire (et dans le giron ?) communal. Dans la foulée, Ixelles a également fait offre de service.« Nous sommes l’une des communes les plus représentatives du caractère international de notre Région. Le collège est dès lors particulièrement enthousiaste à l’égard de ce projet », explique Christos Doulkeridis (Ecolo).
Pascal Smet, lui, rappelle que les écoles bilingues figurent dans le programme de one.brussels, adopté dimanche dernier ; les libéraux, francophones et néerlandophones, y sont également favorables. « Nous espérons que la présence d’universitaires issus des deux communautés permettra de dépasser les clivages communautaires », précise le MR.
Contourner les contraintes institutionnelles
Même ligne chez les verts, qui insistent plutôt sur l’ambition bilingue. « Le récent baromètre linguistique a montré que 90 % des Bruxellois sont en faveur d’écoles bilingues. Elles sont, du reste, le reflet de la réalité de la ville », insistent les têtes de liste Alain Maron (Ecolo) et Elke Van den Brandt (Groen). Lesquels pointent toutefois, comme le CDH, les difficultés constitutionnelles et légales, le fédéral étant pour l’heure compétent pour l’enseignement bilingue. « Raison pour laquelle une voie plus rapide pour arriver au concept, auquel nous sommes clairement favorables, est l’enseignement en immersion, qui permet de mettre en œuvre des écoles bilingues ou trilingues », explique Antoine de Borman, directeur du Cepess (et candidat).
En filigrane, ce constat que l’organisation actuelle de Bruxelles est pour le moins dépassée. Fracturer la ville selon le clivage linguistique ne résiste ni à la réalité – 184 nationalités, une vraie tour de Babel – ni aux besoins (parler plusieurs langues pour trouver une place dans la société, notamment sur le marché de l’emploi). Le sujet n’est plus tabou qu’auprès de celles et ceux qui refusent de voir l’évolution de la capitale. Chez les autres, la réflexion est en cours sur les moyens (détournés) de contourner les contraintes institutionnelles, à défaut de lancer un grand débat sur l’architecture bruxelloise. Parmi les idées, l’école multilingue.
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
Quelle excellente idée, mais pourquoi se limiter au seul secondaire ? Au plus un enfant commence tôt, au plus l'apprentissage des langues est facile, pour ne pas dire automatique !
Il y a un problème de taille que tous ces gens refusent de voir : ON MANQUE D'ENSEIGNANTS pour les langues germaniques!!! Qui va les enseigner dans le primaire? Il en manque déjà cruellement dans le secondaire??? Il est utopique de croire qu'une année supplémentaire pour les instituteurs va les rendre compétents pour "donner" les langues germaniques qui, osons l'avouer, sont difficiles!!Va-t-on demander à un quidam quelconque "baraguinant" une langue, quelle qu'elle soit de donner des cours? Donner un cours de langue sans maîtriser le français d'une part et n'importe quelle langue en profondeur d'autre part risque de faire des dégâts plus importants qu'un apprentissage reporté au secondaire! Il faut savoir qu'une langue apprise avec une mauvaise prononciation, avec des fautes en tout genre restera fixée à vie dans les cerveaux car, selon les neurosciences, le cerveau n'oublie jamais rien, il inhibe!!!De manière générale, il faut plus de temps pour"défaire" que pour "faire"!