En ville, créer son potager sur un mètre carré

Plantes aromatiques, fruits, radis ou encore champignons. D’ici 2020, 30 % des Bruxellois devront produire une part de leur alimentation. C’est l’un des objectifs de la stratégie « Good food » mise en place par la Région Bruxelles-Capitale. Pour y parvenir, le programme d’ateliers « Cultiver en ville » a été créé en 2017. Regroupant une dizaine de thématiques, il s’agit d’initier des citoyens à l’agriculture urbaine. Pas sur des champs, mais sur les petites surfaces qu’ils ont à disposition : un balcon, un coin de terrasse, plus rarement une langue de terre. Le bac potager d’un mètre carré y a toute sa place. Aux Jardins participatifs d’Etterbeek, une quinzaine de citoyens sont venus pour être initiés, en deux séances de deux heures, aux fondamentaux de la culture potagère. Si la plupart débutent de zéro, certains ont déjà franchi le pas, mais sans grand succès. L’un d’eux se joint à la petite troupe car rien ne pousse dans le bac potager qu’il a installé. Il veut comprendre où ça coince. [scald=26234597:sdl_editor_representation] Dans un petit local, jouxtant les parcelles communautaires, se donne la partie théorique. Ensuite, c’est en extérieur que l’on va observer les plantes. Il s’agit de voir concrètement comment se passe la mise en culture. Mais aussi d’apprendre à reconnaître certains végétaux et à distinguer une mauvaise herbe d’une plante comestible. Au terme de la séance, les participants pourront emporter des plantules de légumes à repiquer chez eux. « La forme que prend l’atelier dépend des infrastructures de la commune. Certaines, comme ce fut le cas à Molenbeek et à Woluwe-Saint-Pierre, nous ont mis à disposition un bac potager d’un mètre carré. Durant la première séance, on y a semé des graines de radis, de salades asiatiques et de carottes. On a également appris les bons gestes, comme le maniement des outils et le bon dosage pour l’arrosage : ni trop, ni trop peu. Lors de la seconde séance, on a observé ce qui avait poussé et on a appris à en faire l’entretien », explique Sophie Maerckx, formatrice au sein de Apis Bruoc Sella, l’ASBL qui coordonne le programme d’ateliers « Cultiver en ville ». Bien gérer les rotations Grâce aux connaissances acquises pour aménager et cultiver un potager de la façon la plus productive qui soit sur une petite surface, les citoyens peuvent espérer produire de deux à trois kilos de tomates et deux ou trois bottes de radis par an, ainsi que de quoi faire une salade folle par semaine. A condition, du moins, de bien gérer les rotations, c’est-à-dire de faire se succéder rapidement différentes variétés de légumes sur le même espace. Les Belges raffolent des tomates. Il est possible d’en placer un à deux plants dans le bac potager. « L’autoproduction de tomates peut avoir grand intérêt car on obtient des variétés, des saveurs, des couleurs et des formes introuvables dans le commerce, poursuit la formatrice. On encourage la culture de radis, car ils poussent vite. L’accent est aussi mis sur les légumes feuilles poussant facilement et rapidement, comme les laitues à couper, les roquettes, les salades asiatiques. Il y a un véritable intérêt à les faire pousser sur le pas de sa porte : à vous la petite salade folle croquante de fraîcheur ! » Aucune comparaison possible avec la salade pré-emballée du supermarché. [scald=26234598:sdl_editor_representation] Au-delà de l’aspect productif, faire son bac potager induit un plus grand respect pour l’alimentation. « Quand on voit parfois les difficultés qu’on rencontre pour faire pousser certains légumes, on va veiller à les manger et donc à ne pas les gaspiller et les jeter. » Signe du succès de ces ateliers : six mois après sa tenue, 60 à 70 % des participants ont démarré un petit potager. Environ 2.500 Bruxellois ont été initiés au jardinage depuis 2017. Et cette année, la demande est si forte que de nombreux ateliers affichent déjà complets.

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