Des manifestants pro-Brexit se lamentent: «Nous devions quitter l’Europe aujourd’hui» (photos)

Qu’ils manifestent leur colère, fassent la fête pour se changer les idées ou prient pour l’avenir du pays, les Britanniques célèbrent vendredi le 29 mars, jour où le Brexit était censé avoir lieu.

«  Nous devrions partir aujourd’hui », se désolait auprès de l’AFP un homme de 57 ans, manifestant près de Trafaglar square, drapeau britannique à la main. «  Nous sommes mécontents parce que nos politiciens font n’importe quoi avec le Brexit ». Il y a deux ans jour pour jour, la Première ministre Theresa May activait l’article 50 du Traité de Lisbonne, enclenchant officiellement le processus de sortie de l’Union européenne qui devait aboutir le 29 mars 2019 à 23h, heure britannique.

Ras-le-bol général

Les participants d’une longue marche d’environ 450 kilomètres depuis le nord-est de l’Angleterre arrivaient à Londres pour participer à un rassemblement du mouvement europhobe Leave means Leave prévu devant Westminster. Très remontés contre la classe politique, ils réclament que le gouvernement mette en œuvre le résultat du référendum et que le pays se détache enfin de l’UE, quitte à partir sans accord.

«  Aujourd’hui, nous espérons rappeler aux parlementaires leurs promesses au peuple », a déclaré à l’AFP Richard Tice, entrepreneur de 54 ans et l’une des figures de Leave means Leave. Si le Royaume-Uni était sorti de l’Union européenne vendredi comme prévu, Jan Bowman aurait fait un «  feu d’artifice ». À la place, cette artiste de 63 ans défile vers Westminster en tenant une énorme banderole «  Respectez notre vote », qu’elle a peint elle-même. Elle accuse les députés d’avoir «  trahi le vote populaire ».

L’autre camp craint le pire

Dans l’autre camp, l’europhile maire de Londres, Sadiq Khan, a inauguré un bus frappé du slogan «  Nous sommes tous Londoniens », qui sillonnera la capitale pour informer les citoyens européens des procédures à effectuer pour rester au Royaume-Uni après le Brexit.

Le soir, des «  fêtes de départ » sur le thème du Brexit étaient organisées.

Le Working Men’s Club de Bethnal Green, à Londres, promet ainsi une «  soirée apocalyptique », avec les apparitions du « Monstre May » ou « Monsieur Farage », le député europhobe Nigel Farage. «  Donc faites votre demande de visa (achetez un billet) ou vous risquez d’être rejeté par les douanes – il est temps de faire la fête comme si c’était la fin du monde parce que, soyons honnête, c’est ce qui pourrait arriver », préviennent les organisateurs.