Rouge et noir

Un roman sous forme de scénario. La surprise passée, ça marche. La structure est rapide, dynamique, on passe d’un endroit à l’autre, d’un personnage à l’autre, sans se soucier de descriptions inutiles. Et puis l’écriture est immédiate, proche du quotidien sans folklore facile. C’est de l’écrit parlé, aurait dit Queneau.

Et l’histoire ? Elle prend parfois l’allure d’un mélo, avec ses cadavres. D’un boulevard avec les différentes religions qu’embrasse tour à tour Nasserdin. Mais c’est, pour Malek et le lecteur, une vraie quête de la vérité. Comment assumer l’héritage paternel, s’en séparer, trouver sa voie, parvenir à créer ? Et puis c’est aussi une galerie de personnages plus vrais que nature, Belges de souche, Beurs, Polonais, mêlés dans une grande farandole qui apporte du bonheur malgré la présence rouge du sang de la boucherie et noire de la mort qui rôde.