Peut-on se faire débarquer d’un avion à cause de son enfant?
Le cas récent d’une maman canadienne interpelle. Vous qui allez bientôt partir en vacances en avion avec vos enfants, devez-vous craindre leur comportement ?


L’histoire est étonnante. Elle s’est déroulée aux Etats-Unis, le 27 mai dernier. Une chanteuse canadienne, Sarah Blackwood, et son enfant de deux ans montent à bord d’un avion de la United Airlines. L’appareil est paré à décoller. Il attend les ordres de la tour de contrôle. L’enfant de la chanteuse pleure, s’agite. Il refuse de s’asseoir sur son siège. Le commandant de bord estime qu’il y a un risque pour la sécurité des passagers. Et décide de ranger son avion et de débarquer la maman et le petit importun (qui, entre-temps, s’est endormi). « En dépit de plusieurs demandes, l’enfant n’était pas assis comme le stipulent les règlements fédéraux, et circulait dans le couloir » a justifié la compagnie, évoquant une décision « difficile mais appropriée ».
Ce n’est pas une première. Une histoire similaire s’est produite en août 2012. L’équipage d’un avion d’Air Corsica reliant Paris à Ajaccio a fait descendre une famille dont l’enfant de 4 ans était pris d’une crise de panique.
L’avion est devenu au fil du temps un moyen de transport de plus en plus utilisé par le grand public. Des milliers de familles l’empruntent chaque année pour rejoindre leur destination de vacances. Il n’est pas rare de voyager en présence d’un petit qui fait du bruit, ne tient pas en place. Que ce soit en tant que parent ou passager, la situation est inconfortable.
Mais faut-il en arriver à une telle solution ? « Je n’ai jamais entendu de cas où des enfants étaient exclus d’un avion », explique Geert Sciot, porte-parole de l’Association des compagnies aériennes européennes (AEA) et de Brussels Airlines. « Mais il faut rappeler une règle importante : le commandant est le seul responsable à bord. Lui seul décide. Selon la législation belge, les passagers sont tenus de suivre les ordres de l’équipage. Il faut toujours suivre les consignes de sécurité, que l’on soit un enfant ou un adulte ». Quand un ou plusieurs passagers ont des comportements qui mettent la sécurité en jeu et que le personnel de cabine ne parvient pas à les ramener au calme, le commandant de bord leur adresse généralement d’abord un « final warning », une sorte de carton jaune qui prend la forme d’un document signé par le pilote. « Dans la plupart des cas, cela suffit pour clore l’incident », précise Geert Sciot.
Les enfants turbulents ou effrayés représentent donc une faible part des cas de personnes débarquées d’un vol. « Les principaux problèmes émanent de la consommation d’alcool, des personnes qui fument dans les toilettes et des problèmes entre voisins de sièges », explique Geert Sciot. « Quand un passager n’est pas content parce qu’un enfant fait du bruit, le personnel de cabine tente de trouver une solution. On essaye de le changer de place, avec ses parents, en le plaçant idéalement au fond de la cabine. » Il pointe également la responsabilité des parents dans la gestion d’un voyage en avion avec des enfants : « Aujourd’hui, les compagnies aériennes mettent souvent à disposition des plus petits des jouets pour les occuper durant le vol. Mais les parents doivent aussi faire attention à leur comportement. Par exemple à ce qu’ils ne tapent pas avec leurs pieds dans le siège de la personne assise devant eux. Un avion est un petit monde dans un petit espace, avec des gens de bonne humeur parce qu’ils partent en vacances, mais aussi des personnes stressées par le vol ».
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