France: gauche et droite piégées par leurs médias
Le pouvoir médiatique français a largement contribué au décrochage de l’électorat d’avec une droite rabougrie et une gauche en folie. Conséquence : la politique française est désormais structurée sur un nouveau clivage : néocentrisme contre néofascisme.


Ces choses-là sont rudes.
Imaginez que les chrétiens découvrent qu’on leur a supprimé Dieu et le diable. Qu’à des cinéastes du cinéma en noir et blanc on ait interdit l’usage et du blanc et du noir ? Que sur les menus des restaurants on inscrive, désormais, « ni fromage ni dessert » ?
Car c’est ce qui vient de se passer en France : un pays que structurait, plus que dans tout autre pays, le clivage gauche-droite, vient de se réveiller sans droite ni gauche. Ou plutôt avec des droites et des gauches devenues fantomatiques. Le nouveau clivage : néocentrisme contre néofascisme. Une révolution ! Opposition pernicieuse, certes, mais qui restera structurelle tant que n’auront pas émergé, sur ces ruines, une nouvelle droite libérale et une nouvelle gauche républicaine. Hélas, ça n’en prend pas le chemin.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
La presse écrite a t-elle eu cette influence "non négligeable" dont vous traitez dans votre chronique? Je ne le crois pas. N'est-ce pas plutôt la stratégie des leaders des partis gauche-droite qui est à l'origine de la déconfiture de leur parti? A LR, L. Wauquiez a droitisé son discours espérant récupérer une partie de l'électorat du RN alors qu'il existe encore une droite libérale qui ne veut pas pactiser avec le RN. Idéologiquement, Macron est plus proche d'eux. A gauche, la fragmentation est telle qu'on ne sait plus très bien où aller. Chacun estimant qu'il détenait la vérité et qu'il voulait s'imposer comme leader de la pensée de "gauche". Nous assistons à une sorte de "bouillabaise" idéologique qui profite à Lrem et au RN. Et l'ancien clivage gauche-droite bascule vers ce que J-F KAHN appelle le néo-centrisme et le néo-fascisme. Brrr, cela fait froid dans le dos.
Il y a du vrai dans cette chronique mais certains détails ne "collent pas" avec le récit. Le Monde a grandement contribué à l'élection de Mr Macron et n'a jamais vraiment soutenu les "gilets jaunes". Mr Kahn demande-t-il ici au Monde plus de garanties d'un soutien ferme et "avec poing sur la table" à Mr Macron? A l'inverse, le Figaro a dans un premier temps fortement soutenu les gilets jaunes (qui espéraient-ils pousseraient Mr Macron à baisser les taxes), avant de retourner sa veste une fois le retour de l'ISF réclamé par le mouvement. Dans les 2 cas, il est intéressant de regarder à quel groupe/capitaine financier chacun des quotidiens est rattaché. Cela permet de mieux comprendre les postures éditoriales affichées. C'est l'indépendance réelle de la presse qui devrait être garantie, sous peine de la voir perdre tout crédit auprès de l'opinion. Les lobbies de tout bord ayant grandement à y perdre, peu de chance de voir ce dossier crucial aboutir. Un clou de plus dans le cercueil de la démocratie occidentale...