Médecine: la consultation numérique débarque en Belgique

On manque de médecins ? Les urgences hospitalières sont surchargées ? La solution réside peut-être dans la consultation numérique, qui rapproche instantanément le patient en demande d’un praticien disponible. La compagnie d’assurances Axa y croit et lance aujourd’hui la téléconsultation numérique sur le sol belge. Objectif : environ 2.000 consultations pour un demi-million de clients. Car, c’est une originalité supplémentaire, cette consultation innovante sera entièrement gratuite pour le patient. En tout cas pour ceux qui bénéficient d’une assurance hospitalisation chez l’assureur. [scald=26688488:sdl_editor_representation] Le cas typique est très clair : un enfant présentant des symptômes inquiétants lors d’un week-end ou d’un jour férié, ou en pleine nuit. Le balader jusqu’à un hôpital, au risque de patienter des heures dans des urgences encombrées et parfois pas très heureuses d’accueillir des consultations de « bobologie » ? La consultation numérique permet à un médecin d’analyser les symptômes. Il peut demander au malade de faire des gestes, voire d’utiliser des appareils d’auto-mesure (température, tension artérielle, test de glucose). « D’après l’expérience menée en France depuis deux ans, plus de 70 % des consultations sont menées avec satisfaction, via l’échange numérique. Dans les autres cas, il faut se tourner vers un autre médecin, vers un hôpital, voire recourir à une ambulance. Mais toutes les demandes sont jaugées par un vrai médecin, qui peut souvent se montrer rassurant face à des symptômes impressionnants mais bénins », explique Karel Coudré, Director Product Management Life & Health. Qui insiste : « On ne constate pas d’abus du service, de surusage, par exemple. Et 95 % des usagers se disent satisfaits du diagnostic posé, 90 % se disant prêts à utiliser ce service dans le futur. » [scald=26688506:sdl_editor_representation] Une prescription ? A vérifier ! Mais le médecin peut-il délivrer une prescription ? En France, l’état de la législation le permet. En Belgique, les responsables d’Axa admettent qu’on va procéder à des vérifications juridiques pour examiner la question de la responsabilité de la prescription. Car le médecin ne peut pas palper son patient, il ne peut pas entendre son souffle, ni prendre la tension. On peut penser aussi que les informations psycho-sociales dont dispose un généraliste en se rendant chez son patient manquent au « médecin numérique ». « Mais une étude prouve que 64 % des Belges sont ouverts à communiquer en ligne avec un médecin. » [scald=26688507:sdl_editor_representation] Il faut dire que l’offre de l’assureur est impressionnante, puisqu’elle promet un rendez-vous avec un médecin dans les 30 minutes au plus tard. Deux médecins ont été engagés pour offrir le service 7 jours sur 7 et 24h/24. Mais un recours à des médecins extérieurs est prévu en cas d’affluence. La compagnie s’appuie sur l’infrastructure d’Axa Assistance, notamment son centre d’appels professionnel. Car des initiatives d’offre de médecine à distance ont déjà fleuri dans le passé dans notre pays, mais à petite échelle, ce qui réduit les disponibilités horaires de l’offre. Améliorer l’état de santé des assurés ? L’assureur entend-il réduire ainsi le risque intrinsèque de son portefeuille d’assistance hospitalière ? « On ne le fait pas dans cet objectif et ce sera sans doute difficile à estimer. Nous le faisons parce qu’il existe une vraie demande de nos clients pour ce service. De plus en plus de gens travaillent avec des horaires décalés, ce qui rend compliqué l’accès à un médecin. Ceux-ci ne désirent pas non plus travailler de l’aube à la nuit tous les jours. En cas de soucis, notre offre sera donc complémentaire de l’offre existante », explique Karel Coudré. Mais cette consultation ne risque-t-elle pas de se faire « dans le dos » du médecin traitant habituel ? « Le contenu de la visite est enregistré dans le dossier médical global du patient, les autres médecins qui traitent ce patient en ont donc directement connaissance. Notre système a été conçu dès l’origine pour être intégré dans e-health. » [scald=26688508:sdl_editor_representation] « Nous sommes la première société d’assistance à développer ce service en Belgique. Nous voulons ainsi renforcer notre position de leader dans le secteur de la santé et de l’assistance médicale dans le pays et à l’étranger. Pour nous, il est essentiel de conserver une capacité d’anticiper les besoins et les tendances de la société en proposant des solutions innovantes », souligne Christophe Marius, directeur général de Axa Partners Belgium et Northern Europe. Il existe déjà en Belgique des entreprises qui proposent de telles consultations à distance, comme Vividoctors. Mais ce sont des expériences embryonnaires, et qui n’offrent jamais de telles plages horaires. Pour l’instant, ces consultations ne sont d’ailleurs pas remboursées par l’Inami. « Il faut vivre avec son temps et les médecins ont aussi une responsabilité sociétale dans la réduction des déplacements si cela est possible », commente Philippe Devos, président de l’Absym (Association belge des syndicats médicaux). « Si la télé-consultation se fait dans un cadre précis et que le patient est renvoyé si besoin chez un autre médecin pour un examen clinique complet, nous y sommes favorables », ajoute-t-il. « Là où nous avons plus de réticence, c’est dans la mise en place d’un service parallèle et gratuit, sans ticket modérateur, qui va créer une concurrence déloyale pour les médecins et un déséquilibre entre des patients qui peuvent profiter d’un tel service et d’autres pas. »

Votre compte

Médecine: la consultation numérique débarque en Belgique

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Ma Santé

La dénervation rénale bientôt dans l’arsenal thérapeutique de l’hypertension

L’algie vasculaire faciale, cette maladie neurologique qui plonge dans l’enfer de la douleur

Coup de frein à la frénectomie linguale chez les nouveau-nés

Santé: moins indemniser une dépression qu’une maladie physique est discriminatoire

Barbecue: les conseils pour éviter une intoxication alimentaire

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Fusillade aux États-Unis: le tireur avait annoncé son attaque sur Facebook

Fusillade dans une école primaire: les Etats-Unis malades de leurs armes

Jacques Folon (Ichec): «Après quatre ans de RGPD, le travail reste immense»

Vincent Kompany quitte officiellement Anderlecht, il devrait s’engager à Burnley

Guerre en Ukraine: la Commission veut mettre la main sur les avoirs «gelés» des oligarques russes

Entretien Les frères Dardenne: «Si notre film pouvait faire réfléchir les décideurs au niveau européen…»

“Le gouvernement a grandement besoin de l’expertise des personnes handicapées”

« Nos collaborateurs sont des empereurs, les clients sont rois »

6 Belges sur 10 sont de plus en plus sensibles à la politique climatique de leur emploi

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel