Une Bruxelles bon enfant accueille le Tour de France

Coup de sifflet strident d’un motard, des barrières Nadar jaunes, le klaxon de quelques voitures à l’arrêt… Quelques signes montrent qu’on approche. Et puis, on voit les premières casquettes à pois et quelques gamins en maillot. Une petite foule paisible et souriante a dressé une haie d’honneur sur la place Royale pour les 176 coureurs qui défileront ce jeudi à travers Bruxelles d’ici quelques minutes. Haie qui serpente le cœur de ville tout entier, au départ de la rue Montagne de la Cour, annoncée par une arche métallique de vélos jaunes. [scald=26709362:sdl_editor_representation] Le jaune n’a jamais été autant à la mode à Bruxelles. Le pois rouge et blanc non plus. Ce week-end, Bruxelles accueille le Tour de France pour la onzième fois. Et le Grand Départ pour la seconde fois, après celui de 1958. En l’année anniversaire, qui plus est, de la victoire d’Eddy Merckx au Tour voici cinquante ans. Alors, quoi de plus normal que les Belges accueillent cet événement et saluent les coureurs des 22 équipes comme ils savent si bien le faire. [scald=26709364:sdl_editor_representation] « Grâce au Monstre ! » Petit blond aux lunettes irisées, Clément, « quatorze ans dans un mois », et son cousin Augustin, « sept mois de moins », sont venus les voir tous : « Yoann (Offredo), Trentin, Bernal… », énumère Clément. « C’est le plus grand événement sportif et pour une fois qu’il démarre de Bruxelles… », sourit Augustin. « Et ça, c’est grâce au Monstre ! » Sa tante Nathalie lui souffle alors qu’elle était là, cette année-là, au bord de la route, quand Eddy Merckx roulait. Elle n’avait que six mois. « La chance », jalousent les garçons, nés dans une famille de mordus de la petite reine. « Bon, allez, les gars ! » Quelques mètres plus loin, un homme s’impatiente doucement. Luc travaille à deux pas de la place et a sauté sur l’occasion tandis que son ami Philippe est venu expressément de Péruwelz. Lui qui a déjà fait l’aller-retour en 24 heures vers le Sud de la France pour admirer le peloton, n’allait tout de même pas manquer son passage dans la capitale. « C’est toute l’ambiance autour », explique-t-il. « C’est comme un match de foot, à la télé ou au stade, ce n’est pas la même chose. » [scald=26709363:sdl_editor_representation] Autour d’eux, on entend parler français, anglais, espagnol, néerlandais. On se demande quand ils vont passer, si c’est le début ou la fin du parcours. Il y a les navetteurs et les touristes, qui essaient tant bien que mal de se déplacer. Les pressés et les embêtés – « Ils nous gâchent la mobilité pour ça ! », râle une voix dans la mêlée. Il y a les coursiers à vélo qui essaient de faire leur boulot, les cyclistes du quotidien qui tentent de rentrer chez eux et les amateurs, maillot, casque et lunettes comme les pros, dont la course est bloquée par leurs idoles. « Un alignement des planètes » Près de la place du Musée, lieu de briefing des sportifs, on retrouve les deux petits cousins de Namur et Chaumont-Gistoux. Ils viennent de dégoter l’autographe du Danois Jakob Fuglsang (Astana). « La patience, Clément, la patience », se félicite Augustin, tenant son carnet comme un trophée. Tout à coup, un coup de sifflet. L’équipe Wanty-Gobert se prépare et démarre sous quelques applaudissements distraits. La seconde, Katusha-Alpecin, suit quelques instants après. « Un peu plus lent », apprécie un spectateur. Rue Ravenstein, les ouvriers du chantier Montagne du Parc font un break pour les suivre depuis le deuxième étage du bâtiment éventré. A mesure que l’on s’approche des galeries royales Saint-Hubert, la foule se fait plus dense. Sous la voûte de verre qui éclabousse les murs de lumière dorée, un petit frisson parcourt les spectateurs à l’approche des équipes, puis devient cris et applaudissements, tandis que les boutiques de confiseries et de créateurs sont silencieuses et vides. Quand la rumeur arrive, les smartphones se lèvent pour capturer un visage, une couleur, un instant. Un coureur filme ce passage royal. Sur la Grand-Place aux bâtiments de dentelle retentit la voix de Rodrigo Benkens. Ils sont 75.000 massés là. Ceux qui sont venus pour le sport ovationnent Eddy Merckx, écoutent les interviews de Vincenzo Nibali, vainqueur du Tour en 2014, ou de Peter Sagan, l’homme aux onze victoires d’étapes, regardent leurs héros se dresser fièrement sur scène. Même ceux qui sont là un peu par hasard savourent l’événement, attablés en terrasse, sirotant une bière, écoutant distraitement. Tous ressentent la rareté de l’instant. « Etre ici dans la ville de celui qui symbolise le mieux le Tour de France, c’est un peu comme un alignement des planètes », observe le directeur du Tour Christian Prudhomme, songeant à ces 116 ans d’histoire. Autographes et selfies jusqu’au bout La fin du trajet est plus fluide. On y flâne. Les frères Borlée se prêtent au jeu de la photo sous le studio de la RTBF. Un Toms Skujins (Trek-Segafredo) amusé claque la main tendue d’un supporter tandis que le Belge Tim Wellens (Lotto-Soudal) s’arrête pour prendre un selfie avec un gamin aux anges. On se perd dans le Fan Park, ne trouvant pas l’arrivée, entre les stands de goodies, les bars, les boutiques de maillots et le manège pour enfants, jusqu’à rejoindre les souffles coupés et les rires des spectateurs d’une démo de freestyle au départ d’une planche posée sur le toit d’une camionnette. A la sortie, les rubans blancs et bleus de la police ont remplacé les barrières Nadar et le défilé des 176 coureurs s’arrêtent là, dans une rue semi-déserte, où les attendent leurs cars mais aussi leurs plus grands fans, ou les plus rusés du moins, pour voler une dernière photo. C’est un petit désordre, respectueux, presque silencieux qui règne là et surtout une ambiance décontractée et bon enfant. Belle et chaleureuse, c’est comme ça que Bruxelles accueille les équipes. C’est comme ça que la Belgique saluera le Grand Départ samedi. [scald=26709365:sdl_editor_representation]

Votre compte

Une Bruxelles bon enfant accueille le Tour de France

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Tour de France

Voici pourquoi Egan Bernal, lauréat du Tour de France 2019, va de nouveau être opéré après son accident

Le grand départ du Tour de France 2023 présenté: la chance des puncheurs

Wout van Aert visera le maillot vert au Tour de France: «Le rêve de le décrocher existe»

Chute massive au Tour de France: la spectatrice à la pancarte condamnée à une amende

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Elisabeth Borne nommée Première ministre: une «collaboratrice» pour Matignon

Le PS veut toucher à la loi de 1996 sur les salaires, tensions gouvernementales en vue

Russie: les raisons du départ de McDonald’s et de Renault

La Suède va demander son adhésion à l’Otan: De Croo espère «un processus rapide»

Disparition de Natacha de Crombrugghe: ses parents lancent un appel

Les sous-variants BA.4 et BA.5 d’omicron classés comme inquiétants

6 Belges sur 10 sont de plus en plus sensibles à la politique climatique de leur emploi

Pâques : les Belges se sont octroyés deux fois plus de jours de congé qu'en 2020

4 bonnes raisons d’avoir un animal de compagnie au bureau

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel