Dans la roue des Gardes républicains, anges gardiens du Tour de France, même en Belgique

Gendarme depuis 1985. 22 Tours de France au compteur. Plus de 8.000 kilomètres à moto lors de l’édition 2018. Le Major Philippe Soum a déployé samedi, sur la première étape du Tour, son expérience à nulle autre pareille de l’encadrement de l’événement. [scald=26714744:sdl_editor_representation] « La Garde républicaine encadre le Tour de France depuis 1952. On commence à avoir une certaine expérience en effet », constate le gradé, installé sur le siège passager de la Ford Galaxy clinquante de la Gendarmerie. De très bons souvenirs (sportifs) se bousculent dans sa tête, à l’entame de la première étape de cette édition 2019, comme « lorsque Richard Virenque, en 1995, m’a proposé sur les Champs Elysée d’échanger son vélo contre ma moto pour quelques mètres ». Le motocycliste de la Garde se souviendra très longtemps également lorsqu’il a escorté Laurent Fignon sur l’étape où il perdit le Tour pour 8 secondes, au profit de Greg LeMond. « Ce jour-là j’ai vu la détresse dans son regard. » Le Major Soum, avec la pilote de la voiture, Mélodie, et le policier fédéral belge qui joue le rôle d’officier de liaison, Xavier Simart, encadrent ce samedi la caravane publicitaire du Tour. « On démarre deux heures avant le départ fictif de la course, afin qu’il reste un écart de minimum 45 minutes sur la ligne d’arrivée entre la dernière caravane et les premiers coureurs », explique Philippe Soum, dont le véhicule ouvre la route. Par la vitre arrière, on aperçoit déjà le premier char publicitaire : celui de la banque LCL, tout en jaune. Identifier les « points critiques » Attentif à la foule sur le bas-côté (sans un regard pour la vue splendide sur le Mont-des-Arts après la ligne de départ), le gendarme poursuit : « Ce véhicule a un rôle de régulateur général pour le cortège de caravanes. Notre job est aussi de repérer les points critiques et de les transmettre aux organisateurs de la course ». [scald=26714726:sdl_editor_representation] Et des « points critiques », Philippe Soum en a connu de nombreux sur sa moto (et aujourd’hui à bord de la voiture). Des plus tragiques (« J’étais l’un des premiers à constater le décès de Fabio Casartelli dans le Portet-d’Aspet en 1995 »), aux plus fréquents : accident ou panne d’un véhicule, blessure d’un spectateur qu’il faut évacuer, blocage la route… « Les agriculteurs en colère sont notre hantise. Et depuis deux ou trois éditions on voit se multiplier les fumigènes et les drones. » [scald=26714743:sdl_editor_representation] Pour cette première étape, qui partait et revenait à Bruxelles, avec un crochet par le Mur de Grammont puis par Charleroi, le « coup de chaud » a eu lieu juste avant le départ de la caravane. Le Gendarme raconte : « 20 minutes avant, les organisateurs nous apprennent que des câbles de tramway et un pont de Bruxelles sont trop bas pour certains chars. Ce n’est pas banal de découvrir ça si tard. On a dû organiser une dérivation pour les plus grosses caravanes en extrême urgence. » « En Belgique, on a la cote ! » Et, effectivement, après une dizaine de bornes dans les rues de la capitale, les plus gros chars apparaissent à la droite de la route. Ils ont réussi à rejoindre le parcours en évitant les obstacles. Le Major ouvre la vitre passager et crie « bravo Kevin ! » au jeune motard qui a guidé le cortège de poids lourds. [scald=26714760:sdl_editor_representation] À part une grue surplombant la route dans le Hainaut et un pont de Villers-la-Ville mesuré plus bas qu’il n’est réellement dans le carnet de route, le trajet de la caravane se passe sans encombre. À l’arrière, le policier de la route bruxellois joue la courroie de transmission avec les forces belges par talkie-walkie. Chaque motard français est suivi comme son ombre par un deux-roues de la police fédérale. Ce sont les policiers belges qui, en droit, sont compétents sur leur territoire. « Mais comme ils connaissent le fonctionnement du Tour mieux que personne, on est heureux que les Gardes républicains fassent ce travail de régulation », reconnaît Xavier Simart. [scald=26714745:sdl_editor_representation] Philippe Soum envoie un joyeux coup de klaxon à une bande de supporters qui font de grands signes. « On a vraiment la cote en Belgique », sourit-il. Pour les Gardes républicains, Bruxelles a été le point de départ de trois nouvelles semaines… sportives.

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