Novak Djokovic: «Je me méfie de David Goffin sur gazon»

Ils ne sont plus que huit à pouvoir espérer remporter ce Wimbledon 2019, mais il est évident que les cinq autres, Kei Nishikori, Roberto Bautista-Agut, Guido Pella, Sam Querrey et… David Goffin, vont devoir s’accrocher comme jamais au gazon londonien ! En début de tournoi, on évoquait la concurrence possible de la toute jeune génération, fougueuse à souhait (les Zverev, Tsitsipas, Coric, Khachanov, Medvedev, Auger-Aliassime, Shapovalov, etc.), on est très loin du compte… « Je n’ai pas vraiment une explication les concernant », commente Novak Djokovic dans un premier temps. « En ce qui concerne Roger, Rafa et moi, tout ce dont je suis certain, c’est que nous bossons dur pour en arriver là, aux entraînements, à la récupération, en compétition. Et avec les années, l’expérience, la confiance et la constance dans les résultats font que nous nous sentons dans notre élément aux grandes occasions. On a déjà tous les trois vécus ces grands moments et nos adversaires sentent ça… Mais ça n’arrive pas par hasard, c’est un vrai style de vie, une dévotion totale à notre sport. Ensuite, il faut reconnaître que notre rivalité nous a chacun rendu plus forts. C’est une vraie bénédiction et un honneur d’appartenir à cette ère de tennis, en compagnie de Roger et Rafa. Si j’en suis là, aujourd’hui, c’est aussi grâce à eux. On n’est pas là juste pour l’amusement ou pour faire partie du circuit, on est là pour être les meilleurs, tout simplement ! Le jour arrivera où la jeune génération finira par nous renverser, mais j’espère encore que ce n’arrivera pas trop tôt… » À 28 ans, David Goffin n’appartient plus vraiment à cette jeune génération, mais au même titre qu’un Dominic Thiem ou qu’un Kei Nishikori, par exemple, il fait partie de ces « beaux » joueurs capables, dans un grand jour, de créer la surprise face à ceux qui semblent intouchables, surtout dans les Grands Chelems. Il a d’ailleurs déjà battu Djokovic dans un… quart de finale, c’était à Monte-Carlo en 2016. « Je connais très bien David, car en plus de s’affronter (NDLR : c’est 5-1 pour le Serbe dans les duels antérieurs), on s’entraîne beaucoup ensemble. On s’entend très bien et on se respecte beaucoup. Tout le monde respecte David sur le circuit ! Mais je ne l’ai jamais joué sur gazon et je me méfie de lui sur cette surface. Ça convient très bien à son tennis visiblement, vu ses derniers résultats à Halle et ici même. Ça ne m’étonne pas trop car David est un des joueurs du circuit qui se déplace le plus rapidement et qui arrive à trouver un superbe équilibre pour assurer ses frappes. C’est un joueur très propre, très technique. Ce n’est plus un novice, non plus. Il a l’expérience et sait ce que c’est, désormais, de jouer sur les grands courts, dans les grands tournois. Je vais bien devoir analyser son jeu sur gazon et bien me préparer. Car en quarts de finale de Grand Chelem, on ne rencontre que des joueurs de qualité, et ça devient de plus en plus dur… » Sur sa route actuelle à Londres, Novak Djokovic n’a laissé traîner qu’un set (pour deux à Goffin), c’était au 3e tour contre le jeune Polonais Hubert Hurkacz (7-5, 6-7, 6-1, 6-4). Sinon, il n’a fait qu’une bouchée de ses autres adversaires (Kohlschreiber, Kudla et… Humbert, ce lundi). Avec tout le respect qu’on doit à ses opposants (si on compare avec le tableau de Nadal, par exemple), le nº1 mondial qui s’est offert, ici, les services de Goran Ivanisevic (vainqueur du tournoi en 2001), n’a pas encore vraiment été testé. Ce qui pourrait être un avantage pour David Goffin au niveau du rythme. Mais à ce niveau, et avec un tel joueur, ça ne peut pas faire toute la différence… Ne comptez en tout cas pas sur le Serbe pour se croire déjà arrivé, dans ce qui pourrait être la conquête de son cinquième Wimbledon, après ses sacres de 2011, 2014, 2015 et 2018 ! « David, rejoue très bien en ce moment. Il a sans aucun doute retrouvé son meilleur niveau après avoir enduré les conséquences d’une blessure au coude. C’est très dur à surmonter, et je sais de quoi je parle (NDLR : Djokovic a pratiquement « perdu » deux saisons, entre Roland-Garros 2016 et Roland-Garros 2018, en devant soigner, entre autres, un coude finalement opéré). Goffin a, en plus, désormais à ses côtés un Thomas Johansson, ancien vainqueur en Grand Chelem. Oui, c’est clair, je devrai être prêt, ce mercredi ! »

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