Troia est une péninsule de 440 hectares située à trois quarts d’heure de voiture de Lisbonne. On y accède en prenant le ferry depuis la ville portuaire de Setubal pour une traversée d’une vingtaine de minutes.
Ce qui frappe le plus lorsqu’on y pose ses valises, c’est la tranquillité qui y règne. Mais on est aussi frappé par la préservation des lieux : 18 kilomètres de plages de sable blanc, des dunes, des forêts de pins, des ruines romaines (ils ont été vraiment partout ceux-là…) et même une mer dans laquelle il est possible d’apercevoir une famille de dauphins qui, aux dires des gens du coin, y a élu domicile depuis plusieurs années.
Dans les années 60, un plan d’aménagement avait été lancé sous le régime d’Antonio de Oliveira Salazar pour faire de Troia un lieu de vacances du futur, une sorte de « time-sharing » avant l’heure. Mais le projet fut abandonné après la révolution. Des constructions avaient été entamées, beaucoup ne furent jamais achevées.
Aujourd’hui, il ne reste de cette période que quatre tours qui abritent des appartements et des hôtels à la capacité limitée puisqu’on parle d’un total de 600 chambres. Pour le reste, Troia est jonchée de logements divers et discrets, disséminés à travers la presqu’île, d’une marina flanquée d’une zone commerciale et d’un terrain de golf construit dans les années 70. Véritable links construit en bord de mer, il est fréquenté toute l’année, principalement par une clientèle scandinave.
Préserver la beauté du site
A la fin des années 90, la péninsule fut rachetée par un certain Belmiro Azevedo, patron de Sonae, un groupe commercial originaire de Porto très connu au Portugal. Bien qu’un master-plan autorisait la construction de 16 tours, Azevedo voulut avant tout préserver la beauté et l’authenticité de Troia. Le plan d’aménagement prévoyait également 15.000 lits, soit 6 % du territoire. Aujourd’hui, Troia en compte 9.500 et il y a fort à parier que ce chiffre n’évoluera plus beaucoup.
Car ceux qui ont acheté un bout de terre sur Troia, parmi lesquels le célèbre entraîneur José Mourinho, originaire de Setubal, qui venait y passer ses vacances quand il était enfant (il y possède d’ailleurs une académie de football avec l’Allemand Ballack), sont convaincus d’une chose : cette langue de terre ne gardera son côté magique que si elle reste préservée.
Si Belmiro Azevedo a aujourd’hui revendu certaines parties de la péninsule, il en a gardé plusieurs autres sur lesquelles s’étale le Troia Resort, un projet immobilier fait de résidences secondaires lancé il y a dix ans. « La commercialisation a démarré en 2008, en plein début de la crise des subprimes aux USA. Pour le timing, c’était parfait ! », ironise Daniel Pereira Martins, directeur ventes et marketing chez Troia Resort. « Nous avons rencontré d’énormes difficultés car jusqu’en 2013-2014, le Portugal est resté bloqué, à l’arrêt. Depuis, nous avons redressé la tête, lentement mais sûrement. Aujourd’hui, le marché est en plein essor. »
Il aura donc fallu une décennie à Sonae pour voir son projet immobilier enfin porter ses fruits. Car le carnet de commandes est quasiment plein. A ce jour, 450 propriétés, soit 84 % du portefeuille, ont été vendues. « Il nous reste 13 appartements, 46 maisons, une villa et 30 terrains sur lesquels il est possible de construire 7 typologies différentes de villas à 2 étages », détaille Daniel Pereira Martins. « Tout sera vendu pour 2020 car le sens de l’urgence est désormais bien palpable au Portugal. Tout le monde sait que c’est maintenant qu’il faut acheter. »
Peu de Belges
Parmi la clientèle, on retrouve beaucoup de Portugais (la moitié des acheteurs) mais aussi 34 autres nationalités. Des Allemands, Anglais, Espagnols, Américains, Africains, des émissaires du Moyen-Orient voire du Vietnam et du Bangladesh. Quelques Belges aussi, mais pas assez. Responsable des ventes chez Troia Resort, Sonia Fragoso le regrette d’ailleurs amèrement. « J’ai eu beaucoup de visites de Belges ces deux dernières années mais aucune n’a débouché sur une signature », déclare-t-elle en nous faisant découvrir quelques-unes des 46 maisons encore en vente. « J’ai l’impression qu’ils recherchent des biens dans des endroits où se trouvent déjà d’autres Belges et qu’ils préfèrent le style des maisons plus traditionnelles. Pour cela, l’Algarve leur convient mieux. Mais je suis certaine que si j’arrive à en “pêcher” un, d’autres suivront », plaisante-t-elle tout en conduisant.
Tout au long de la visite, on reste impressionné par la qualité et le style des constructions. Dix ans ont passé, les biens n’ont jamais été habités, mais ils semblent comme neufs. « On a bien dû remettre une couche de peinture çà et là, mais pour le reste, tout est resté comme en 2008 », explique Sonia Fragoso avec l’entrain caractéristique des agents immobiliers. « Et comme vous pouvez le voir, le mobilier n’a pas vieilli non plus. »
Les maisons encore disponibles sont répertoriées dans l’« Ocean Village », une partie du resort proche de la plage et immergée dans la verdure. Il s’agit de maisons deux façades à l’allure contemporaine et « collées » les unes aux autres dans des bâtiments qui en comportent trois. Pour l’intimité, il faudra repasser. Mais elles proposent toutes deux chambres pour 200 m2 avec jardin. Les prix démarrent à 474.000 euros, sans piscine, les appartements à 239.000 euros. Quant aux terrains, ils proposent des surfaces entre 1.200 et 1.800 m2 pour des prix élevés puisqu’ils oscillent entre 419.000 et 699.000 euros. Dans le prix sont inclus les plans déjà existants de l’architecte (mais ils peuvent être modifiés).
Quant à la villa, elle a été vendue depuis notre passage à Troia. Son prix de vente affiché était de 1,5 million d’euros. « A ces prix, les acheteurs doivent ajouter les taxes, soit 7,3 % du prix d’achat, ainsi que les frais de notaire, entre 500 et 700 euros en fonction… du nombre de pages que comprend l’acte de vente », précise Sonia Fragoso. « A ne pas oublier non plus la taxe municipale, soit 0,38 % par an de la valeur fiscale du bien (NDLR : soit environ un tiers de sa valeur), et les frais de condominium. Pour une maison, comptez 3.000 euros/an. »
L’acheteur pourra évidemment mettre son bien en location, les meilleurs mois étant de juin à octobre. Mais les vacances de Pâques et le réveillon du Nouvel An attirent également du monde. « On peut louer soi-même son bien ou le faire via Troia Resort ou toute autre agence de location », conclut la responsable des ventes. « Le propriétaire peut tabler sur des rentrées locatives annuelles qui se chiffrent entre 3 et 5 % de la valeur du bien. »
La presqu’île de Troia se trouve sur l’océan Atlantique et fait face aux montagnes Arrábida. Le plus curieux, sans aucun doute, est d’y trouver un site archéologique de ruines romaines qu’il est possible de visiter avec un guide. Datant du premier siècle avant J.C., le site fut un haut lieu du commerce où étaient notamment stockés les poissons à peine pêchés. Des maisons y ont été construites par la suite et il est possible d’en imaginer les contours.
Certes, on n’est pas à Pompéi et la visite ne dure pas plus d’une demi-heure tant on a vite fait le tour du site, mais, de l’aveu des archéologues sur place, seule une infime partie a été mise à nu. Malheureusement, il y a fort à parier que les fouilles ne progresseront plus beaucoup car chaque coup de pelle fait apparaître de nombreux objets qu’il est ensuite difficile de stocker, faute de place.
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