Cédric Berthelin: «J’ai cru à une blague quand Karim Belhocine m’a contacté»

Cédric, quel a été votre ressenti en arrivant à Charleroi ? J’ai l’impression que ça fait longtemps que je suis là, en fait. Je n’ai pas le sentiment d’arriver et de tout découvrir. J’ai eu une impression très positive du club en lui-même en termes d’organisation et d’infrastructures. C’est d’un bon niveau. Comment se sont déroulées les négociations ? Ça a été très vite, je ne m’y attendais pas. Je pensais franchement faire la saison avec Courtrai. Ça a été réglé en deux jours. J’ai reçu un coup de fil, j’ai discuté un peu avec Mehdi et le lendemain, j’avais une proposition de contrat. J’ai fait ma dernière journée à Courtrai le lundi et le mardi matin, je commençais à Charleroi. Le premier coup de fil est venu de Karim, qui vous a connu à Courtrai ? Oui, il m’avait sondé un peu en fin de semaine. Comme on rigole bien ensemble, j’ai cru qu’il plaisantait. Puis il m’a dit : « Non, tu vas voir, Mehdi va t’appeler… » Et quand j’ai effectivement reçu ce coup de fil, je me suis dit que là, il fallait réfléchir sérieusement. Mais la décision a été prise assez rapidement. Même si ça a été difficile de partir de Courtrai, parce que j’ai plein de souvenirs là-bas et que ça se passait très bien avec le staff. Mais j’ai opté pour Charleroi et j’en suis très content. En quoi le défi carolo était-il plus intéressant ? Le fait que Karim soit là était un plus mais, même sans ça, le challenge aurait été tout aussi intéressant. Je pense que, dans la hiérarchie du football belge, Charleroi est un club plus prestigieux que Courtrai. C’est un club qui travaille très bien et, vu de l’extérieur, on peut voir que chaque année, ça progresse énormément. Et il y a ce projet de participer le plus souvent possible aux PO1 et de lorgner la Coupe de Belgique. Cette ambition m’a attiré. Et j’ai plus de chances d’arriver à de tels objectifs avec Charleroi. Ça vous a rapproché un peu de chez vous ? Pas du tout ! Je fais 260 kilomètres par jour. C’est bien la preuve que la motivation est là, sinon je ne le ferais pas. Je n’ai jamais déménagé (NDLR : il habite près de Lens), que ce soit quand j’ai joué à Dender, Mons et ailleurs. Mais la route ne me dérange pas et, à partir du moment où le travail est intéressant et où on se sent bien dans le club dans lequel on est, ça passe beaucoup plus facilement. Quelle est votre relation avec Karim Belhocine, que vous avez donc côtoyé à Courtrai ? On se connaissait déjà comme joueurs, même si on n’a pas évolué ensemble. On se croisait beaucoup sur les terrains. Puis on a commencé ensemble à Courtrai, il y a quatre ou cinq ans, quand lui était l’assistant de Johan Walem. On a tout de suite bien accroché, on avait une bonne relation. Et même quand il est parti, on est tout le temps resté en contact. C’est une relation professionnelle et un peu amicale, de temps en temps, où l’on peut se permettre de rigoler. Quels sont les grands principes de Karim en tant que coach ? Ne jamais rien lâcher. Vous allez le voir, sur le banc de touche, il va tout le temps pousser son équipe. Il veut imposer sa griffe, que ses joueurs n’abandonnent jamais et soient toujours à fond. Et si on est battu par plus fort, ça peut arriver, mais jamais sans tout donner. Vous avez remplacé un certain Michel Iannacone, qui faisait partie des meubles à Charleroi et qui a été votre entraîneur des gardiens à Mons. C’est difficile de lui succéder, alors qu’il a reçu un soutien important des supporters ? Bien sûr. J’étais d’ailleurs surpris que ce ne soit plus lui. Mais chacun a ses raisons et elles ne me regardent pas. J’ai eu Michel au téléphone, parce qu’on se connaît très bien. Quand je suis arrivé à Mons en 2004, c’est avec lui que j’ai fait mes premiers entraînements. Ça fait un bail qu’on se connaît et on a même passé nos diplômes d’entraîneur ensemble. Il y a un lien d’amitié entre nous et quand j’ai commencé à discuter avec Charleroi, j’ai appelé Michel pour lui dire qu’il n’y avait rien eu derrière son dos. Je lui ai exposé la chose et lui était très content que ce soit moi qui prenne sa succession. Dans votre manière de coacher, vous avez retenu et reproduit aussi certaines choses de lui ? Je me suis forcément inspiré d’un peu tout ce que j’ai vécu. Michel, c’était beaucoup de conseils qui m’ont aidé, et ce, alors que j’avais déjà pas mal d’expérience. Et sur le terrain, il était toujours attentif à ce qu’on se sente bien, qu’on soit bien dans la tête Il vous a poussé à accepter ? Oui, il m’a dit : « Tu as raison. Tu verras, c’est un bon club, familial, tu vas t’y plaire ».

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