Une première en Belgique: la bouteille faite avec des bouteilles

C’est une première en Belgique. Désormais, les bouteilles contenant l’eau minérale Valvert seront produites à 100 % à partir de PET recyclé. Seules les bouteilles de 1,5 litre sont pour l’instant concernées. Les bouteilles de 50 cl, produites avec 50 % de « rPET » passeront à 100 % à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine, indique Michel Mersch, CEO de Nestlé Belgique-Luxembourg. Captée à une profondeur de 40 mètres à partir d’un « impluvium » de 35 km2, situé sur le territoire de la petite commune gaumaise d’Etalle, Valvert représente une part infime de la production d’eau de Nestlé : 15 millions de litres. En comparaison, les trois sites vosgiens de Contrexéville, Hépar et Vittel produisent ensemble 1,5 milliard de litres par an. Avec sa nouvelle bouteille, Nestlé innove mais la plupart des minéraliers continuent de progresser. Spa, Evian, Coca-Cola accroissent tous la part de PET recyclé dans leurs bouteilles. Evian arrivera à 100 % d’ici 2025, a promis le PDG de Danone. Spa suit la même route : 50 % actuellement. Les bouteilles de Coca-Cola ne sont actuellement constituées que de 26 % de matériau recyclé. L’objectif est d’arriver à au moins 50 % en 2025. [scald=26726621:sdl_editor_representation] Un premier pas En Belgique, Nestlé, le leader mondial de l’eau en bouteille s’est engagé à utiliser au moins 50 % de PET recyclé dans tous ses emballages de boisson d’ici 2025 (35 % au niveau mondial). L’eau minérale Valvert est donc un premier pas. Ce n’est pas la seule boisson que la marque commercialise chez nous. Même à Etalle, la marque à l’ours ne représente que 10 % du volume embouteillé par l’usine Valvert, le reste est une eau de source commercialisée sous l’étiquette « Nestlé pure Life ». Chez nous, Nestlé commercialise également Vittel, Contrexéville, Hépar, Perrier, San Pellegrino… Avantage du PET recyclé : il ne nécessite pas de pétrole (ce qui est le cas pour le PET vierge) et il reste recyclable. Pourquoi commencer en Belgique ? « Valvert est une petite production, cela permet d’assurer un bon niveau de qualité », explique Michel Mersch. « Par ailleurs, la naturalité fait partie de l’ADN de la marque. » [scald=26726620:sdl_editor_representation] Le passage au rPET a un coût – 30 % d’augmentation du prix de la bouteille – mais il ne sera pas répercuté sur le consommateur, promet Nestlé. Pourquoi ne pas aller plus vite dans le passage au plastique recyclé ? « Il faut disposer de la ressource de base, du PET recyclé de qualité alimentaire », indique Emmanuel Gruffat, directeur général de Nestlé Waters Benelux. « Actuellement, l’offre ne suit pas la demande. Le taux de collecte des bouteilles est très élevé en Belgique – 87,7 %, avec un engagement de Fost Plus d’arriver à 90 % en 2022. Mais il faut, qu’une fois collecté, le matériau soit trié correctement et transformé en granulés qui deviendront des nouvelles bouteilles. Pour l’instant, aucune usine belge n’est capable d’opérer cette transformation : Valvert se fournit donc dans le nord de la France. « Nous voulons contribuer à l’économie circulaire et nous envoyons un signal dans ce sens », plaide Gruffat. « Les investisseurs savent qu’il y a une demande pour du PET recyclé. Cela devrait les rassurer et les encourager à installer des usines de transformation chez nous. » Changer d’image Tout cela ne suffira pas à régler la problématique de la pollution par le plastique, reconnaissent les responsables de Nestlé. Pour les industriels, l’inquiétude suscitée au sein du public par les images de pollution pousse à des remises en question plus fondamentales et à des actions plus radicales. Faire disparaître leurs produits des océans et des décharges à ciel ouvert est primordial. La piste du PET recyclé n’est d’ailleurs pas la seule suivie par le géant de l’agroalimentaire. Celui-ci insiste sur l’éducation du consommateur et l’apprentissage des « bons gestes » de tri. La société a également créé en 2018 un centre de recherche sur les nouveaux emballages (papiers de nouvelle génération, emballages « biodégradables » ou compostables) et fait partie d’une alliance internationale qui développe des plastiques biosourcés (à partir notamment de copeaux de bois)… Vu la perte de matière, il faut d’ailleurs cinq bouteilles de PET pour en faire quatre à partir de plastique recyclé. « Nous envisageons de compenser la perte avec du plastique biosourcé », souligne Michel Mersch. [scald=26726619:sdl_editor_representation]

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