Immobilier: l’Etat revoit son portefeuille

La Régie des bâtiments vient de recevoir le feu vert du fédéral pour entamer sa partie de Monopoly. Le bras immobilier de l’Etat lancera dans les prochaines semaines les premières opérations de son master plan bruxellois. Ces mesures permettront d’économiser 71 millions d’euros (loyers et dépenses énergétiques) d’ici 2023 et de réduire les surfaces de bureaux occupés par les agents de l’Etat de plus de 30 %. Soit passer d’environ 60.000 m2 à 40.000 m2 pour les services concernés. Ce remodelage du portefeuille immobilier de la Régie est une des missions principales assignées à son administrateur délégué, Laurent Vrijdaghs : se séparer des bâtiments obsolètes, favoriser les locations et alléger le portefeuille puisque la surface de bureau par employé est passée de 20 à 13,5 m2. Ce qui aura une conséquente importante sur le marché puisque la Régie ne louera plus à long terme que des grands bâtiments, bien localisés et efficaces en matière énergétique. De quoi faire grincer quelques dents auprès des investisseurs privés. « L’idée est de diminuer le taux d’occupation pour augmenter la flexibilité de l’utilisation du portefeuille, fait remarquer Laurent Vrijdaghs. Cette décision du conseil des ministres est très importante car, pour la première fois, des choix stratégiques ont été effectués à long terme pour le portefeuille immobilier de l’Etat. Ce plan stratégique à quinze ans est en fait un plan d’occupation pluriannuel des bâtiments. Et cette approbation est un positionnement clair, qui bouleverse les habitudes. C’est fini de prendre des mesurettes, comme par le passé. » Dans les faits, la première opération concernera les fonctionnaires de l’Etat du SPF Intérieur, de l’Office des étrangers et du Commissariat général aux apatrides qui quitteront d’ici à 2018 (date de fin du bail) la tour du WTC 2, située dans le quartier nord. Ces fonctionnaires rejoindront le bâtiment situé à proximité de la gare du Midi, dénommé « Eurostation ». Quant à l’ancien siège du Crédit communal au boulevard Pachéco (Jardin botanique), il hébergera les agents du SPF Santé publique (en provenance de la gare du Midi) et l’AFMPS (Agence fédérale des médicaments et des produits de santé), de quoi se rapprocher de l’Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire) et des services du SPF Sécurité sociale déjà installés dans le complexe de la tour des Finances, à proximité du bâtiment Pachéco. Le SPF Budget et Contrôle de gestion (actuellement rue Royale) et le SPF Personnel et Organisation (actuellement rue de la Loi), rejoindront quant à eux la Régie des bâtiments dans son immeuble de l’avenue de la Toison d’Or. « Ces opérations vont nous permettre d’effectuer d’importantes économies en matière de loyers sur la période 2016-2023 », précise Laurent Vrijdaghs. Ajoutons que des économies d’une dizaine de millions par an sont encore prévues par la suite, en lien avec ce plan. Ce remodelage aura également d’autres répercussions positives pour les finances de l’Etat. Par effet de domino. En s’installant dans l’immeuble Pachéco, la Régie valorisera le bien et fera grimper sa valeur de près de 45 millions. Vu que Belfius appartient à l’Etat, ce dernier fera donc coup double. Sans oublier qu’il s’agit d’un contrat de location à long terme. Ce dont raffolent les propriétaires. Et un type de contrat qui ne court plus vraiment les rues, à l’exception des instances européennes. [scald=628263:sdl_editor_representation] Enfin, ajoutons qu’une seconde phase du master plan bruxellois est en cours de concrétisation. Elle concerne les services des Affaires étrangères et de la Justice. Les économies seront moins importantes dans ce cas-ci, la rationalisation des espaces allant de pair avec une optimisation des bureaux de la Régie actuellement inutilisés. Une chose est sûre, l’époque où la Régie des Bâtiments était un locataire apprécié par le privé (et appréciable) semble révolue. « Il est clair que les locations seront moins importantes que par le passé, précise Laurent Vrijdaghs. Même s’il en restera toujours. Mais la priorité est d’abord de regarder le stock de bureaux que nous possédons, en fonction de nos besoins réels. Le privé sera servi ensuite. » 13 m2 par employé, est-ce encore de trop ? La surface de bureaux des fonctionnaires fédéraux a été rabotée de 20 à 13,5 m2 par employé en 2012. La Régie des Bâtiments applique désormais cette norme pour toute nouvelle location ou achat. Une surface qui peut sembler toutefois encore importante. Elle est à relativiser. « Il faut analyser cela dans un calcul global, précise Geoffroy Magnan, conseiller stratégie et gestion immobilière à la Régie. Ces 13,5 m2 sont par exemple définis par équivalent temps plein. Une personne qui travaille quatre jours à l’extérieur ne bénéficiera que d’un cinquième de la surface. Nous englobons également par exemple les salles de réunions, la cuisine, le coffee corner, les locaux archivages, la salle d’attente, etc. » Le calcul a été effectué en analysant le marché privé et public, en Belgique et à l’étranger. Une nouvelle évaluation de la norme d’occupation des services publics fédéraux sera effectuée dans les prochaines semaines. Elle sera à nouveau revue à la baisse, se rapprochant de la barre des 10 m2. « Nous voulons tendre vers une surface par travailleur qui soit à la fois mieux adaptée au « new way of working » mais où la qualité de travail n’est pas entravée. » A titre de comparaison, certaines banques appliquaient, en 2011, une norme de 9 m2, la Commission européenne 19 m2 et la Région flamande 15 m2.

Votre compte

Immobilier: l’Etat revoit son portefeuille

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Économie

Le salon Batibouw vise le zéro carbone

Hainaut: un charmant ensemble immobilier pour 2.150.000 euros (photos)

Pourquoi l’avenir des supermarchés passe par la livraison à domicile

Le Blanc Bleu Belge perd du terrain au profit de races alternatives

Congé de l’Ascension: quelles règles pour «faire le pont»?

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

David Goffin s’impose face à l’Américain Tiafoe en quatre sets et file au troisième tour de Roland-Garros

«Piqûres sauvages»: ce que l’on sait sur la vingtaine de cas suspects dans un festival en Flandre

Guerre en Ukraine: les combats dans l’est ont atteint une «intensité maximale», selon les autorités du pays

Grand format Svetlana Alexievitch, Nobel de littérature: «C’est du fascisme que je vois dans la Russie de Poutine»

Delhaize, Colruyt... voici ce qui est ouvert ou fermé ce jeudi

La vie privée est-elle mieux protégée grâce au RGPD? Oui mais...

“Le gouvernement a grandement besoin de l’expertise des personnes en situation de handicap”

Les technopédagogues diplômés, une espèce rare et recherchée

« Tout le monde peut être technicien en fibre optique »

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel