La magicienne Oz

Pour Julie Oz, qui emportait sous le nom de Julie LaRousse le Franc’Off en 2008, sa participation à l’édition 2019 du festival est comme un retour en terre connue. Mais sept ans après son premier EP en français, c’est en anglais cette fois que la Dinantaise de naissance mais Bruxelloise d’adoption nous revient, avec l’EP I Don’t Want Your Help . « Mais ce n’est pas de la provocation car à Spa, je chanterai au moins cinq chansons en français. Il y en aura d’ailleurs beaucoup en français dans mon prochain album, qui paraîtra l’an prochain », nous a confié Julie. [scald=26742497:sdl_editor_representation] Ce nouvel EP très groovy en anglais est né de sa rencontre avec quelqu’un qui est pourtant connu pour être un des maîtres de la chanson française : un certain Art Mengo, qui cosigne ici chansons et réalisation. Tout commence en 2011, quand Julie participe aux Rencontres d’Astaffort : « Ce n’est pas là que j’ai rencontré Michel – le véritable prénom d’Art Mengo, NDLR – mais bien l’animateur de France Inter, Laurent Lavige, qui lui a envoyé mes chansons. Michel les a aimées et, en 2013, je faisais ses premières parties. De fil en aiguille, on a commencé à travailler ensemble. Astaffort est une très bonne école, non seulement en raison de la bienveillance de Francis Cabrel qui est là tous les jours, mais aussi du parrain, Michel Jonasz. Avec lui, j’ai pris une claque… » De Toulouse à Jodoigne Aujourd’hui, Julie et Michel ne se quittent plus. Les sept chansons de I Don’t Want Your Help ont été enregistrées à Toulouse, dans le homestudio d’Art Mengo, l’artiste que Julie a ramené dans ses valises à Jodoigne – où elle enseigne la philo – avant d’envisager une installation bruxelloise : « Michel m’a beaucoup apporté, j’écris mes propres chansons, mais en autodidacte. Il s’en est emparé en les arrangeant. C’est quelqu’un de très consciencieux. Le plaisir partagé était de faire de la musique ensemble. On partage la scène aussi. Même si, parallèlement, j’ai aussi mon trio avec qui je tourne. » Julie est autrice alors qu’Art Mengo a toujours fait appel à Patrice Guirao, Marie Nimier ou Marc Estève pour ses textes : « C’est une erreur de croire que Michel n’est pas un auteur. Il écrit de plus en plus de textes même s’il reste plus un musicien. Il avait écrit pour moi au départ, mais ça ne me convenait pas car j’ai besoin de créer. Je voulais revenir à l’anglais que j’ai souvent chanté dans d’autres groupes, des projets de cover bands ou non. J’écoute la musique afro-américaine depuis que je suis toute petite. J’adore ça. Je me sens à l’aise dans les deux langues en fait. Et Michel, sa musique est très groovy, donc il n’était pas désorienté. Il est tout de même bassiste à la base. » Plutôt que d’attendre qu’une hypothétique firme de disque se décide à la produire, Julie publie son EP en digital dans un premier temps (disponible sur toutes les plateformes), tournant aussi bien en France et en Belgique, avec ou sans Art Mengo. Les textes de Julie sont « le reflet de ses mouvances intérieures », comme elle dit, de son cheminement en tant que femme, notamment dans Chrysalis : « Le thème de la chrysalide, de la transformation de la femme, est très présent chez moi. J’aime parler de la transformation des différentes figures de la femme au fil du temps. S’il y a tant de nouvelles chanteuses passionnantes aujourd’hui, c’est, je crois, parce qu’elles osent plus depuis les récents mouvements féministes. Il y a sans doute moins ce manque de considération. C’est moins difficile pour elles, peut-être. Je me rends compte que j’écoute beaucoup de femmes engagées, comme Nina Simone par exemple… » Julie Oz sera ce dimanche 21 à 19 heures au Piétonnier Gourmand. EP I Don’t Want Your Help.

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