Médiatisation des procès d’assises: vers une justice à l’applaudimètre?

Le procès de Bernard Wesphael s’ouvrira dans quelques mois devant les assises du Hainaut. Un moment très attendu en raison de la personnalité de l’accusé, mais qui est aussi la conséquence d’un véritable phénomène : en l’espace de deux décennies, la place que la justice criminelle a prise dans les médias est devenue démesurée.

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Par Par Bruno Dayez Juriste et philosophe (UCL) Avocat au barreau de Bruxelles

Publié le 2/02/2016 à 09:13 Temps de lecture: 5 min

Bernard Wesphael a-t-il tué sa femme ? Si l’on vous pose la question (à la faveur d’un « micro-trottoir » ou d’une simple conversation entre amis), voici quelques propositions de réponse qui vous permettront de vous sortir d’embarras.

1. Ça ne me concerne pas. Cette réponse vous honore, car, de fait, ça ne vous concerne d’aucune manière. Vous faites donc bien de n’avoir aucune opinion sur le sujet, comme sur tant d’autres pour lesquels vous avouerez sans honte votre désintérêt. En un mot comme en cent, ce n’est pas votre problème. Non seulement vous ne serez jamais amené à juger l’accusé, mais vous ne voyez pas pourquoi vous devriez vous positionner sur le sujet. Le jour venu, l’annonce du verdict suscitera dans votre chef une brève curiosité, guère plus vive qu’à l’égard de n’importe quel fait divers dont les médias nous abreuvent quotidiennement.