Le climatologue van Ypersel sur le rapport du Giec: «Il est grand temps de se réveiller»
Selon le rapport du Giec, nos techniques agricoles et nos habitudes alimentaires contribueraient largement à la dégradation de notre planète alors que la population pourrait dépasser 11 milliards d’individus à la fin du siècle.

Le climatologue Jean-Pascal van Ypersel était l’invité ce vendredi sur La Première. Face aux conclusions inquiétantes du rapport du Giec, le scientifique tire la sonnette d’alarme. Nos techniques agricoles et nos habitudes alimentaires contribueraient largement à la dégradation de notre planète alors que la population pourrait dépasser 11 milliards d’individus à la fin du siècle, avertissent les experts de l’ONU.
Il y a donc urgence. Or, le temps est compté puisque le réchauffement des terres émergées atteint déjà 1,53ºC, le double de la hausse globale (océans compris).
Pour Jean-Pascal van Ypersel, il n’est pas trop tard pour agir, « nous avons les moyens » de lutter contre le réchauffement climatique. « Il est grand temps de se réveiller et de mettre en œuvre les pistes présentées par le Giec », lance le scientifique au micro de la Première ce vendredi matin.
Le climatologue admet que l’agriculture « fait à la fois partie du problème et des solutions », mais qu’il est toutefois possible de concilier la lutte contre le réchauffement climatique et le respect des normes environnementales.
« La prise de conscience est là : les agriculteurs se rendent de plus en plus compte de la gravité des événements extrêmes et des effets du changement climatique sur la vie quotidienne, la santé, l’agriculture… Cette dernière fait à la fois partie des problèmes et des solutions. Il faut se mettre autour de la table pour voir comment l’agriculture pourrait contribuer à cette lutte contre le réchauffement en respectant les objectifs de développement durable », a déclaré l’ancien vice-président du Giec.
« Climat et sécurité alimentaire sont intiment liés »
Le rapport spécial souligne qu’il faut modifier, à l’échelle mondiale, la façon dont sont utilisées et cultivées les terres, et ce en vue de nourrir les 10 milliards d’humains que comptera la Terre en 2050. « Climat et sécurité alimentaire, les deux sont intimement liés. Le Giec répète ces messages depuis si longtemps », regrette le spécialiste.
M. van Ypersel pointe également « les évolutions préoccupantes », « en particulière, en Amazonie. » Il se veut toutefois optimiste et souligne la prise de conscience actuelle. En un an, la dévastation de la plus grande forêt tropicale du monde en territoire brésilien a augmenté de 258 %.
« La détermination des jeunes est très grande »
« La mobilisation en Belgique et en Europe montre que le public est très attentif à la manière dont le politique gère ces questions-là. Si des programmes tièdes sont annoncés, la population continuera de manifester. La détermination des jeunes est très grande et d’autres manifestations sont déjà planifiées pour l’an prochain », a encore ajouté le professeur actuellement à Lausanne pour le sommet des grèves du climat, rappelant l’appel à la mobilisation générale du 20 septembre.
Quant aux climatosceptiques et critiques des mouvements écologistes initiés par certains jeunes, Jean-Pascal van Ypersele estime le combat « indécent ». « Ce sont des personnes qui préfèrent qu’on reste dans l’inaction climatique, avec des arguments déplacés pour essayer de justifier leur absence d’action. Ecoutons les jeunes et essayons de voir ce qu’il est possible de faire. Leur message premier est ’écoutez les scientifiques’, je ne peux qu’approuver », a conclu M. van Ypersele.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir22 Commentaires
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Posté par Van Obberghen Paul, vendredi 9 août 2019, 16:17
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Posté par Petitjean Marie-rose, vendredi 9 août 2019, 17:36
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Posté par Van Obberghen Paul, vendredi 9 août 2019, 12:18
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Posté par Petitjean Marie-rose, vendredi 9 août 2019, 13:36
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Posté par Van Obberghen Paul, vendredi 9 août 2019, 12:12
Plus de commentaires@ Marie-Rose Petitjean : Il n'est pas question de confiance aveugle. Il est question de donner la priorité à l'initiative individuelle comme vecteur de progrès de la société humaine dans sa globalité. Et par progrès, je ne pense pas qu'au progrès économique, loin de là. Evidemment, il reste nécessaire d'imposer certaines règles mais elles ne doivent venir qu'en dernier ressort. On parle de limitations de vitesses, par exemple. Il n'y a pas de limitations de vitesses sur les autoroutes allemandes (à quelques exceptions près), mais les routes et les voitures allemandes sont parmi les plus sures du monde. Parce qu'il n'y a pas de limites de vitesses, les conducteurs sont responsabilisés (et non infentilisés) et savent comment et quand rouler vite en toute sécurité, et les routes sont en bonne état. Les constructeurs automobiles allemands ont développés et mis dans leur véhicules des technologies améliorant grandement la sécurité avant tout le monde et AVANT qu'elles ne deviennent obligatoires, justement parce qu'il n'y avait pas de limites de vitesse sur les autobahns. Et ils se sont auto-imposés une limite de 250 km/h. Ça n'est qu'un exemple, mais l'idée est bien celle de commencer par faire confiance à l'individu, sa créativité et son sens des responsabilités, et si ça ne marche pas (et ça ne marche pas forcément dans tous les cas) alors réglementer. Mais réglementer d'emblée, imposer des règles souvent peu cohérentes entraîne 3 choses: 1) une déresponsabilisation des individus (qui ne réfléchissent pas/plus aux raisons de la règle qui leur est imposée) 2) une défiance vis-à-vis de l'autorité (ce qui est interdit est transgressé uniquement parce que c'est interdit) et 3) un abandon de l'initiative personnelle (l'état est là pour prendre toutes les initiatives) qui entraîne une décroissance de la créativité ET de la résistance à l'adversité (on est supposément protégé de tout). A trop vouloir le protéger, le cagoler, le dorloter, le déresponsabilisé, penser et décider pour lui, l'Homme dégénère progressivement. Mais surtout, surtout, on le rend dépendant (au sens de la dépendance à une drogue) du système qui "prend soin de lui" et il devient redevable de ceux qui supposément le protègent, qui s'installent et accaparent le pouvoir. C'est l'essence du collectivisme. Et c'est pourquoi je suis libéral.
La longueur de la démonstration ne la rend pas plus convaincante. L'exemple choisi est un peu étonnant : "limite auto-imposée à 250 km/h" !
@ Marie-Rose Petitjean. "Attachons-nous plutôt à mettre en oeuvre les solutions qui sont à notre portée même si elles peuvent nous paraître dérisoires à notre échelle". Nous sommes pour une fois tout -à-fait d'accord, mais attention, vous faîtes-là une poussée de fièvre libérale!!! En cela que l'essence du libéralisme est de faire confiance en l'individu, sa créativité et... sa responsabilité! Liberté ET responsabilité, c'est le coeur du libéralisme.
Paul, votre parti pris ne cessera jamais de m'étonner ; la liberté comme la responsabilité sont des qualités que l'on trouve chez toute personne réellement adulte ; sauf à considérer que tout adulte est libéral, elles sont présentes dans tous les partis bien que pas chez chacun de leurs membres. Il me paraît en effet important de compter sur la responsabilité de chacun mais illusoire d'imaginer que cela sera suffisant, dans le domaine du climat comme dans n'importe quel autre. N'a-t-il pas fallu imposer le port de la ceinture de sécurité, l'interdiction de fumer dans les lieux publics pour ne prendre que deux petits exemples ? Ne faut-il pas des sanctions pour toute une série d'infractions à des règles qu'il serait pourtant responsable de respecter librement dans une société d'adultes ? J'ai une grande confiance dans l'être humain mais il serait assez puéril (et irresponsable pour le coup) de faire une confiance aveugle et universelle, à moins que ce ne soit cela votre libéralisme.
@ Philippe Pasman "...cette courbe exponentielle" La croissance de la population mondiale ralenti en fait. Elle continue d'augmenter mais elle ne progresse plus aussi vite qu'avant. Elle n'est donc pas exponentielle. Cela n'en reste pas moins un réel problème auquel il n'y a actuellement pas de réponse. Si ce n'est apocalyptique (guerre mondiale, pandémie,...).