Patrimoine wallon: malgré les préavis d’actions, le ministre Collin reste confiant

Quinze jours avant les Journées du Patrimoine programmées pour ces 8 et 9 septembre, des membres du personnel de l’Agence wallonne du patrimoine (Awap), soutenus par les syndicats CGSP et CSC, ont signifié au ministre-président Willy Borsus (MR) un préavis d’actions programmées pour le mois de septembre. L’information a été révélée par L’Avenir, et fait état de problèmes liés aux moyens humains et informatiques, à la grande tension qu’a représentée la constitution même de l’Awap, à l’absence de certaines procédures internes, aux différences de statut entre personnels venus d’horizons différents. Les problèmes de ressources humaines ont par ailleurs retardé les opérations comptables et les règlements de fournisseurs. La direction de l’Awap, incarnée par l’inspecteur général-expert Jean Plumier, reconnaît les difficultés organisationnelles mais rassure le personnel en évoquant l’arrivée de nouveaux directeurs et la mise en place d’un plan concerté avec les syndicats. Digérer une double révolution Petit rappel des éléments essentiels de ce dossier : le patrimoine mobilier est une compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles (communautaire), le patrimoine immobilier – ou immeuble par destination – est une compétence de la Wallonie (régionale). Sous les deux gouvernements de la dernière législature, d’abord sous tutelle de Maxime Prévot (CDH) dans le gouvernement PS-CDH puis sous la tutelle de René Collin (CDH) dans le gouvernement MR-CDH, la gestion du patrimoine immeuble par la Wallonie (en gros les bâtiments classés, opérations archéologiques, formations professionnelles et sensibilisation du public) a connu une double révolution. [scald=26818945:sdl_editor_representation] Afin de simplifier, rationaliser, accélérer les procédures, la Wallonie a commencé par modifier l’administration en charge de ces matières. Une fusion et une réorganisation a été programmée entre l’ancienne administration du patrimoine du Service public Wallonie (SPW) et ce qui était encore en 2017 l’Institut du patrimoine wallon (IPW) créé au siècle dernier. Un arrêté de novembre 2017 organise la disparition de l’IPW, la création d’une Agence wallonne du patrimoine (Awap), et le transfert dans l’Awap de trois types de personnels qui, tous, « conservent leurs qualité, grade, leurs anciennetés administratives et pécuniaire ». Une fois que l’administration nouvelle a été créée (au 1er janvier 2018), un nouveau Code wallon du patrimoine a été voté et est entré en application ce 1er juin. Une fusion très complexe « La création de l’Awap était un travail extrêmement complexe », souligne le ministre du Patrimoine René Collin (CDH). « Ce n’était pas une mince affaire, même si la hiérarchie a essayé de satisfaire les uns et les autres, a tenté de tenir compte des desiderata de l’ensemble des agents en programmant des rendez-vous individuels et des réunions de l’ensemble du personnel où j’ai moi-même été présent, etc. Bref, même s’il y a eu cet exercice participatif, il reste çà et là une série de personnes qui ont encore des difficultés avec la nouvelle organisation », note le ministre. « Il a aussi fallu – à la fois par les arrêtés d’exécution et dans toute une série de mesures de management – affiner et finaliser tous les processus administratifs internes » de cette nouvelle administration. « Je peux concevoir qu’il y a encore toute une série de choses qui doivent être achevées voire améliorées. » [scald=26818936:sdl_editor_representation] Nouveau Code du patrimoine, nouvelles procédures Même si la constitution de cette nouvelle administration a été le principal point de tension, l’adoption d’un nouveau Code wallon du patrimoine a lui aussi pesé dans la balance : « Un des objectifs majeurs du code est de rendre au patrimoine toute sa place », défend René Collin. « Ce code a demandé des adaptations au niveau des procédures de travail, pas seulement dans le chef de l’Awap mais aussi dans le chef des administrations communales. Nous avons d’ailleurs assuré – avec l’Union des villes et communes – toute une série de formations pour l’ensemble des administrations communales, en les décentralisant par provinces. » Le passif s’explique donc par le double passé, mais le ministre ne veut pas s’alarmer : « Moi, j’attends évidemment du management qu’il y ait une phase intense et rapide de concertation avec les agents pour lister une série de points sur lesquels on doit pouvoir améliorer les choses, sachant qu’il y a aussi des recrutements qui ont été décidés et qui sont en cours. J’espère que tout cela va renouer avec la sérénité, dans la mesure où je suis assez content d’affirmer qu’en cinq ans, on a renforcé les budgets liés au patrimoine, années après années, à la fois dans le chef de Maxime Prévot puis ensuite dans mon chef. J’espère que les problèmes et malentendus trouveront des solutions très rapidement dans la concertation. » Du nouveau personnel a été recruté, des directeurs ont été désignés récemment, « entre gens de bonne volonté, tout cela devrait bientôt se normaliser ».

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