Wallonie: le monde des drones en pleine ascension

On les voit de plus en plus dans le ciel wallon. Les drones sont aujourd’hui utilisés aussi bien par les pompiers pour photographier les restes d’un incendie et en déterminer l’origine que par un spécialiste en photogrammétrie pour réaliser des modèles 3D sur base de photos ou par un géomètre qui souhaite procéder au bornage d’un terrain. Et si l’utilisation de tels engins augmente, c’est parce qu’ils sont désormais équipés d’un GPS et/ou d’un gyroscope qui leur permettent d’être encore plus performants. [scald=26833108:sdl_editor_representation] « On n’en est encore qu’au début du drone », souligne Renaud Fraiture, le patron d’EspaceDrone, pionnier du secteur, à Corbais. « Les possibilités d’utilisation sont infinies. Je pense au gardiennage, à l’agriculture, à la surveillance de chantiers ou de voies de chemin de fer, mais aussi à la couverture d’événements sportifs ou culturels. Les universités s’y intéressent, tandis que des sociétés veulent en développer les aspects, comme le droneport en projet à Nivelles. Malheureusement, la Wallonie a déjà pris un peu de retard sur la Flandre. » Faire un métier d’une passion Ancien pilote d’ULM et d’hélicoptère, Renaud Fraiture s’est pris d’une réelle passion pour le drone après l’avoir découvert chez des amis en 2012. C’était l’époque où les vols étaient interdits puisqu’il n’existait aucune législation les autorisant. Le Brabançon wallon a néanmoins cru en leur essor puisqu’il a décidé d’en faire son métier, accompagné de son épouse Sandrine, en créant en 2014 le premier centre de formation de télépilotes professionnels en Belgique. C’était alors à Liernu. Et c’est avec les agents de la Direction générale du transport aérien (DGTA) qu’il a mis au point une formation, bien avant la sortie de l’Arrêté royal de 2016. Depuis, EspaceDrone a formé les pilotes de sociétés comme Elia, Infrabel, Médecins sans frontières, la Police fédérale ou la RTBF et RTL. Et d’autres écoles se sont ouvertes depuis, comme à Liège/Faimes ou à Nivelles/Courcelles. [scald=26833107:sdl_editor_representation] Aujourd’hui, EspaceDrone est devenu un groupe qui organise non seulement les formations depuis l’aérodrome de Namur, à Temploux – Nous avons 1.050 élèves chez EspaceDrone depuis sa création, dont une bonne partie a déjà obtenu son permis – mais aussi les Drone Days, le salon du drone à Bruxelles qui a attiré quelque 13.000 personnes lors de la dernière édition et les Drone Towers à Tour et Taxis avec 2.000 m2 qui sont dédiés aux engins et aux nouvelles technologies. Même une zone de tests Le groupe, qui emploie 16 indépendants dont 5 instructeurs agréés, a même reçu une licence fédérale, au même titre que Saint-Trond en Flandre, pour accueillir une zone de tests à Liernu. Une zone un peu particulière, baptisée EBR65, où l’on peut faire, sans demander de dérogations, tout ce qui est interdit ailleurs : des vols de nuit, des vols plus hauts que la norme, voire même du transport ou du largage d’objets. [scald=26833109:sdl_editor_representation] Mais où voler en Wallonie ? L’on distingue trois catégories de pilotes. Pour l’initiation et le récréatif, on peut utiliser son salon ou son jardin, dès 14 ans, du moment que le drone fasse moins d’un kilo et qu’on ne monte pas plus haut que dix mètres. Pour la Classe 2, dès 16 ans, le drone ne doit pas dépasser les 5 kilos et monter à plus de 45 mètres de haut. Le tout en dehors d’un espace aérien contrôlé et actif et à moins de 50 mètres d’une personne, d’un animal ou d’une habitation. Pour cela, il faut suivre une formation théorique et pratique, et passer un examen pratique. Enfin, pour la Classe 1, à partir de 18 ans, on peut monter jusqu’à 150 kilos et 91 mètres de haut (300 pieds), mais il faut passer un examen théorique et pratique et passer une visite médicale. Attention aux contrôles « Difficile de dire combien il y a de pilotes de drone en Wallonie, conclut Renaud Fraiture. Il s’agit, en effet, d’une compétence fédérale. Mais pour la Classe 1, l’on compte 1.100 licences belges, tandis que 590 personnes ont leur permis de Classe 2. Signalons encore que les pilotes peuvent être contrôlés à tout moment par la police, avec des amendes pouvant aller de 100 à 8.000 euros en cas d’infraction. Et nous-mêmes sommes contrôlés régulièrement par la DGTA. Quatre fois déjà pour ce qui me concerne. »

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