Dix questions pour comprendre pourquoi le monde s’enflamme pour l’Amazonie
L’embrasement de la forêt amazonienne a suscité une énorme émotion, créé des tensions politiques, mobilisé les défenseurs de l’environnement. Si l’année 2019 n’est pas (encore ?) la pire, elle contribuera à la poursuite de la déforestation au Brésil.


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Quels sont les faits ?
Les données les plus fiables concernent le nombre de feux. Selon les derniers chiffres officiels, 82.285 incendies ont été enregistrés au Brésil depuis le début de cette année. Sur la seule journée de dimanche, 1.113 nouveaux incendies ont été recensés. Il est en revanche plus difficile d’évaluer la superficie brûlée. Des chiffres préliminaires évaluent à 9.250 km2 la surface calcinée entre janvier et août (un peu moins d’un tiers du territoire de la Belgique). Mais la saison sèche n’est pas terminée et en raison des fumées, les données ne sont pas faciles à récolter.
Sous la pression internationale, le gouvernement brésilien a envoyé l’armée combattre les incendies. Plus de 2.500 militaires sont mobilisés, soutenus par des moyens aériens. Plusieurs états du pays ont également sollicité l’armée.
Lundi à Biarritz, les pays du G7 ont offert 20 millions de dollars pour aider le Brésil à lutter contre les feux et proposé un plan de plus de 30 millions de dollars pour financer un programme à long terme de restauration de ses forêts. Cette offre a été dans un premier temps refusée par le gouvernement brésilien selon qui les feux sont « sous contrôle », puis son acceptation conditionnée au retrait des « insultes » qui auraient été proférées contre le président brésilien. Bolsonaro a finalement accepté l’aide financière mardi soir. Une réunion des chefs d’Etat de gouvernement sur la question régionale devrait avoir lieu le 6 septembre en Colombie.
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Quelle est l’origine des feux ?
Elle est indéniablement humaine. Des forêts sont brûlées pour faciliter l’activité minière, la plupart pour préparer le terrain à l’implantation d’élevage bovin, parfois suivi par des cultures de soja. Contrairement à d’autres forêts tropicales incendiées actuellement en Afrique notamment, il ne s’agit que marginalement de « culture sur brûlis » mais bien d’incendies destinés à ou complétant une déforestation préalable. On estime que l’élevage bovin – particulièrement lucratif – est responsable de 80 % de la déforestation en Amazonie brésilienne. On ignore à ce stade si les feux sont boutés par de grands propriétaires ou de petits exploitants. « En tout état de cause, tous ces feux sont illégaux, insiste Sébastien Snoeck, expert forêt chez Greenpeace Belgique. Le déclenchement volontaire d’un feu est soumis à une autorisation officielle et à des conditions drastiques. »
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Est-ce que les incendies de cette année sont pires qu’avant ?

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir4 Commentaires
...découvrir 1.742 nouvelles espèces sur une période de 16 ans, soit trois et demi par jour... On aura au moins appris que sur notre planète une année dure 109 jours!
Les incendies de forêts primaires sont beaucoup plus importants en Afrique sub-saharienne. Personne n'en parle. Alors ? Il s'agit donc d'un problème politique et non pas 'écologique'.
Absolument, c'est, me semble t-il, une évidence.
J'ai encore relu les commentaires de Greenpeace sur les incendies dans les bois du Sibérie et le dégel du permafrost. Comme, dans ce cas, il ne s'agit pas d'élevage de bovin qui pourrait concurencer la France il n'y a pas de problème pour le climat.....