Boris Johnson suspend le Parlement britannique: un «scandale constitutionnel», selon le président de l’assemblée
John Bercow affirme que cette décision a été prise pour « empêcher le Parlement de débattre du Brexit ».

La suspension du Parlement britannique jusqu’au 14 octobre, annoncée mercredi par Boris Johnson, est un «scandale constitutionnel» a déclaré le président de la Chambre des Communes John Bercow. «Il est absolument évident que l’objectif de la suspension est maintenant d’empêcher le Parlement de débattre du Brexit et de faire son devoir de définir une trajectoire pour le pays», a déclaré John Bercow, qualifiant la décision de «scandale constitutionnel».
Le gouvernement britannique a confirmé ce mercredi suspendre le Parlement jusqu’au 14 octobre, soit deux semaines avant la date prévue du Brexit. « Les députés auront amplement le temps de débattre », a souligné Boris Johnson dans une déclaration à la télévision Sky, alors que cette suspension a été dénoncée par l’opposition comme un moyen d’empêcher les députés de stopper un Brexit sans accord le 31 octobre.
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Le Premier ministre Boris Johnson confirme que la session parlementaire reprendra avec un discours de la Reine le 14 octobre. Cela rend improbable que les députés opposés à une sortie sans accord de l’Union européenne puissent faire voter des lois pour empêcher ce scénario d’arriver le 31 octobre.
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir21 Commentaires
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Posté par Halleux Pierre, mercredi 28 août 2019, 17:07
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Posté par Szabo Bertrand, mercredi 28 août 2019, 16:23
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Posté par Coets Jean-jacques, mercredi 28 août 2019, 18:44
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Posté par Lucas Danièle, mercredi 28 août 2019, 16:27
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Posté par Lucas Danièle, mercredi 28 août 2019, 16:05
Plus de commentairesBelle démocratie… vraiment.
Isabelle Eloy: John bercow a parlé d'un "constitutional outrage". Il existe bel et bien une constitution britannique, dite coutumière, faite d'un certain nombre de textes de référence, mais qui n'ont pas été réunis dans un texte unique comme en Belgique ou en France par exemple.
Ce n'est pas tout à fait exact ! La "constitution" britannique n'existe pas dans le sens où il n'y a pas de texte qui décrit l'ordre constitutionnel du pays. Il y a un ensemble de textes, au rang desquels on trouve des documents prestigieux comme la Magna Carta, l’Habeas Corpus ou le Bill of Rights, mais l'essentiel se base sur le précédent et la doctrine établie par certains éminents juristes (Thomas Erskine May, en premier) qui ont extrait des règles basées sur les précédents. Cependant, le Royaume-Uni connait bien entendu un ordre constitutionnel, parfois peu clair, qui régit le partage des pouvoirs. En l'occurrence, la pratique de la suspension du parlement en septembre est totalement constitutionnelle. Ce qui le serait moins, c'est sa longueur (5 semaines, soit la plus longue en 40 ans) mais aussi son but qui serait de priver le parlement de son rôle démocratique...mais là, on est dans le procès d'intention ! Il est néanmoins clair que cette façon de procéder serait qualifiée de "totalitariste" et anticonstitutionnelle dans la plupart des pays européens.
Hélas! et c'est bien là que le bât blesse...
Un ancien ministre de Magaret Thatcher (Michael Heseltine) vient de déclarer que 'Un gouvernement qui a peur du Parlement est un gouvernement qui a peur de la démocratie'! Lui aussi est aterré de la décision de Boris le Fou, et qui pourrait penser le contraire!?