Genval: huit ans de combat pour ouvrir une école

Le stress est là. Normal quand on sait que cela fait depuis 2011 que des parents et des professeurs se mobilisent pour créer une école secondaire nouvelle, l’Ecole Plurielle, qui va finalement ouvrir ses portes ce lundi 2 septembre, rue de la Bruyère, à Genval. Déjà, du mobilier offert par la société pharmaceutique UCB a été disposé, tandis qu’un coup de peinture a été réalisé ici et là. De leur côté, des professeurs motivés concoctent déjà ensemble les matières à donner et la manière de les faire apprendre, tandis que des parents arrivent pour découvrir les lieux et inscrire leur enfant dans une école de type Freinet. Un enseignement qui a de plus en plus la cote en primaire mais pour lequel il manque encore trop de classes en secondaire. « C’est ce constat qui nous a poussés à réfléchir à la nécessité de nous lancer dans un tel projet, se rappelle Xavier Blondiau, de Chaumont-Gistoux, le coordinateur du pouvoir organisateur. Les enfants auxquels nous pensions venaient par exemple des Bruyères, à Louvain-la-Neuve, des Trois Pommiers (aujourd’hui fermés), à Court-Saint-Étienne, ou de l’Ecole ouverte, à Ohain. Mais en secondaire, à part deux écoles à pédagogie active, dont aucune de type Freinet, c’était le vide. Cela nous semblait dommage de faire entrer ces enfants dans un autre moule. » Pas de minerval caché L’équipe a été de discussions en déceptions, toujours avec la volonté de n’entrer en concurrence avec aucune autre école secondaire, mais a fini par se séparer en deux groupes. Une partie des parents est partie pour ouvrir en septembre 2018, non sans mal, la Nouvelle école secondaire à pédagogie active (Nespa), à Villers-la-Ville, dans un premier temps, tandis que l’autre s’est regroupée pour fonder l’Ecole Plurielle. « On a préféré attendre que de réelles opportunités s’ouvrent à nous car notre volonté était de notre côté de pouvoir proposer une école gratuite, sans minerval caché et en tout cas pas plus chère que l’enseignement officiel, poursuit Xavier Blondiau. Et coup sur coup en 2017, nous avons, d’une part, pu répondre à l’appel à projets lancé par la ministre Marie-Martine Schyns (CDH) pour la création d’un nouvel établissement vu qu’il apparaissait que Rixensart était devenue une zone en tension, avec un manque de 741 places secondaires pour couvrir les besoins des jeunes de l’entité. D’autre part, l’ancien site GlaxoSmithKline (GSK), à Genval, était à vendre pour environ trois millions. » Occupation précaire L’équipe a ainsi rentré et obtenu deux dossiers à la Communauté française. Le premier pour obtenir les subventions afin d’assurer le salaire des professeurs et les frais de fonctionnement de l’école. Avec, au terme de six ans de fonctionnement, un minimum de 480 élèves. Le deuxième dossier avait trait au financement d’un bâtiment, avec 1.416.000 euros à la clé. Et la promesse d’obtenir un prêt à taux zéro du Fonds des bâtiments scolaires et la possibilité de couvrir les charges d’emprunt par les frais de fonctionnement. Trop beau pour être vrai. C’est que le site GSK était au cœur d’un Plan communal d’aménagement révisionnel censé déterminer ce qu’on peut y faire et qu’un projet de maison de repos faisait déjà l’objet d’un recours au Conseil d’Etat pour cette raison. Pourtant, tous les partis poussaient à la création du nouvel établissement après avoir lu dans le Contrat de développement territorial du Brabant wallon, que les écoles implantées dans la commune de Rixensart « ne peuvent pas absorber l’ensemble des élèves domiciliés » dans cette commune. Et c’est le cas aussi pour Tubize et La Hulpe, et dans une moindre mesure pour Perwez où la création du collège da Vinci, en 2014, doit régler le déficit. Il faudra ainsi attendre le conseil communal du 3 juillet de cette année pour que Rixensart propose une concession domaniale, à 400 euros par mois, pour l’ancienne école maternelle de la Bruyère, à Genval, occupée jusque-là par Le Logis. Et c’est finalement le 26 juillet que la Commission interréseaux des inscriptions (Ciri) acceptera de lancer la procédure des inscriptions pour l’ouverture de trois classes de première secondaire le 2 septembre. Soit un maximum de 72 places. Dérogation possible « Il nous faut soixante inscriptions validées au 30 septembre, mais nous savons que nous pourrons bénéficier d’une dérogation si ce n’est pas le cas, rassure Xavier Blondiau. Nous sommes donc confiants dans l’ouverture de cette école, véritable aboutissement d’un projet. Avec deux ans d’occupation précaire avant que nous ne soyons réellement dans nos murs. » L’Ecole Plurielle propose des « humanités coopératives » : « C’est plus que de la sémantique car nous tenons vraiment aux valeurs de l’humain et de la coopération. Pour l’humain, nous voulons préparer les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures. Quant à la coopération, elle se fera y compris dans la gestion de l’école. » Trente-deux périodes de cours, en P90, soit des périodes de cours de 45 minutes permettant de la remédiation où les élèves les plus forts pourront aussi aider ceux qui ont plus de mal. Neuf professeurs pour l’instant sous la direction de la coordinatrice pédagogique Géraldine Halbart, jusqu’ici professeur à Bruxelles. Sans devoirs à la maison. Et, au final, la volonté de proposer un même programme et une même certification que dans les écoles dites classiques. Comme le disait Célestin Freinet, auteur de la pédagogie sur laquelle se base l’Ecole Plurielle, « le centre de l’école n’est plus le maître mais l’enfant. »

Votre compte

Genval: huit ans de combat pour ouvrir une école

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Brabant wallon

In BW: une politique immobilière tournée vers l’avenir

Grève générale: un automobiliste force un barrage et blesse un manifestant

24h vélo de Louvain-la-Neuve: premier bilan positif, une nuit sans incidents majeurs

24H vélo de Louvain-la-Neuve: le départ de la 43e édition a été donné

Lancement des 24 H vélo de Louvain-la-Neuve: ce qu’il faut savoir

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Séisme en Turquie et en Syrie: le bilan dépasse les 4.890 morts et risque d’encore s’alourdir

Le «big one», ce tremblement de terre hors norme qui va bientôt toucher Istanbul

Bruxelles: deux individus interpellés à la suite d’une opération dans le quartier européen

Comment l’inflation a réellement influencé notre consommation

Un jeune Belge sur cinq a déjà reçu une photo à caractère sexuel non désirée

Entretien Caroline Désir sur l’évaluation des profs: «On ne peut pas faire d’angélisme»

30 années au service d’une passion : le métier d’infirmière

Des soins intensifs polyvalents et à la pointe des technologies

L’indemnité vélo pour tous les travailleurs belges dès le mois de mai

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel