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Boris Johnson menace de ne pas respecter la loi sur le report du Brexit

Le Premier ministre Boris Johnson menace de passer en force.

Temps de lecture: 3 min

Dans une déclaration aux tabloïds Mail on Sunday et Sunday Express, Boris Johnson accuse «un groupe de députés, dirigé par Jeremy Corbyn», le chef du Labour, principal parti d’opposition, de vouloir «bloquer le Brexit» et «forcer ce pays à accepter encore plus de tergiversations et de retards». «Je refuse d’accepter ce report inutile de Corbyn», prévient-il.

Boris Johnson compte donner une «dernière chance» lundi à l’opposition de voter en faveur d’élections anticipées mais si c’est un échec, le gouvernement «continuera simplement».

Jeudi, Boris Johnson avait déjà déclaré qu’il préférait «mourir» plutôt que de demander un nouveau report du Brexit. Le Premier veut que le Royaume-Uni sorte de l’UE le 31 octobre «avec ou sans accord».

Selon le Sunday Times, Boris Johnson est prêt à mener bataille devant la cour suprême pour déterminer s’il peut ignorer cette loi lui imposant un report du Brexit.

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Johnson « se pliera (à la loi) ou démissionnera »

Le gouvernement a déjà tenté cette semaine de faire approuver la tenue d’élections anticipées par les députés mais ceux-ci ont rejeté cette option.

La deuxième tentative prévue lundi ne semble pas mieux partie. La co-dirigeante des Verts, Sian Berry a déclaré samedi à la BBC que les partis d’opposition étaient «absolument unis» dans leur refus d’approuver des élections anticipées jusqu’à ce que le risque d’un Brexit sans accord soit éloigné.

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L’opposition se renseigne sur les conséquences d’un éventuel passage en force de Boris Johnson. Selon l’avis d’avocats de premier plan destiné au Labour et consulté par le magazine The Observer, Boris Johnson s’exposerait à une série de sanctions. L’un des avocats consultés, Philippe Sands, a expliqué que l’ancien ministre des Affaires étrangères pourrait même se retrouver en prison s’il ne respectait pas la volonté du Parlement. «Il se pliera (à la loi) ou démissionnera», a déclaré Me Sands.

Les députés puis les Lords ont adopté cette semaine une proposition de loi qui le contraint à repousser de trois mois la date du Brexit, prévu le 31 octobre, s’il ne trouve pas un accord de divorce avec l’Union européenne d’ici le 19 octobre, soit juste après le prochain conseil européen. Le texte doit recevoir l’accord de la reine Elizabeth II, dès lundi, pour devenir loi.

La ministre du Travail démissionne

La ministre britannique chargée du Travail et des Retraites, Amber Rudd, a annoncé sa démission samedi soir en désaccord avec la stratégie de Brexit du Premier ministre Boris Johnson. «Le gouvernement consacre beaucoup d’énergie à se préparer à un ‘no deal’ mais je n’ai pas vu le même degré d’intensité dans nos discussions avec l’Union européenne», dénonce-t-elle.

C’est un nouveau coup dur pour le chef du gouvernement, qui n’a plus de majorité au Parlement et dont la stratégie sur le Brexit a été court-circuitée par le Parlement.

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12 Commentaires

  • Posté par Carré Albin, dimanche 8 septembre 2019, 19:27

    Il n'est pas à une rodomontade près, c'est son fond de commerce. Quant à l'UE, j'espère qu'elle ne cédera pas une fois de plus sous la pression de Merkel.

  • Posté par Smyers Jean-pierre, dimanche 8 septembre 2019, 13:50

    Si cela s'avère, c'est un acte de Haute Trahison. Charles Ier d'Angleterre fut condamné et exécuté en 1649 pour avoir défié le Parlement. La peine de mort n'a plus cours, mais on pourrait condamner Bojo à l'exil au Brésil.

  • Posté par Deckers Björn, dimanche 8 septembre 2019, 12:11

    L'autoritarisme désormais avéré du Premier ministre britannique devrait inspiré une seule décision, le déposer. Les partis de l'opposition et les ex-conservateurs devraient s'unir pour un gouvernement alternatif d'Union nationale. Celui-ci ne peut à priori pas être dirigé par Jeremy Corbyn mais il pourrait être dirigé soit par un travailliste plus consensuel soit pour neutraliser la question par un LibDem ou par une personnalité de la société civile. Par deux fois (déjà une fois lors de la crise autour du 29 mars date initiale de sortie de l'UE), le Parlement a voté le refus que la Grande-Bretagne quitte l'UE sans accord (étant entendu un accord approuvé par le Parlement). Ces votes engagent évidemment tous gouvernements, sauf renouvellement de la Chambre des communes qui viendrait à invalidé ces votes. Aucun gouvernement ne peut s’asseoir sur la loi. Et un gouvernement qui cherche à s'affranchir de la constitutionnalité est toujours un gouvernement dangereux. Je n'avais pas à ce stade d'à priori trop dur sur Boris Johnson car je pensais que passé la campagne interne qui autorise à dire tout et n'importe quoi (hélas!), il deviendrait un dirigeant responsable. Les britanniques et en particulier les militants conservateurs ont fait un choix irresponsables. Pourvu que le pays ne paye pas trop cher le prix de cette coupable légèreté.

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