De Charleroi à Genk, Felice Mazzù n’a pas renié son passé

Pour de nombreux fans carolos, le renouveau du Sporting est avant tout le fruit du travail de Felice Mazzù. S’il est très injuste d’occulter ce qui est réalisé par la direction sambrienne depuis la reprise du club en 2012, cela témoigne tout de même l’énorme impact qu’a laissé l’ancien mentor des Zèbres à la tête de l’équipe-fanion du matricule 22. « Felice Mazzù et Charleroi ont chacun permis à l’autre de grandir ensemble », souligne d’ailleurs Mehdi Bayat, heureux de retrouver son ancien entraîneur ce vendredi soir. Un sentiment partagé par Felice Mazzù lui-même : « Mehdi Bayat a énormément compté dans ma vie d’entraîneur, mais aussi d’homme. » Capable de se réinventer après chaque mercato, lorsque les meilleurs éléments de son noyau avaient cédé aux sirènes de clubs plus huppés, sportivement et/ou financièrement, Felice Mazzù a toujours su trouver le moyen de remettre une équipe solide en place. Le résultat ? Trois qualifications pour les Playoffs 1 et deux succès en Playoffs 2 sur les cinq dernières années de son mandat. Un bilan qui a permis à Mehdi Bayat de répéter à plusieurs reprises ces derniers mois que le Sporting était actuellement le sixième club du Royaume. En 359 rencontres à la tête du RCSC, celui que certains surnommaient « le Magicien du Mambourg » lors des derniers temps de son séjour carolo a remporté 108 succès, pour 66 partages et 85 défaites. Il a aussi permis à Charleroi de redécouvrir l’Europe. Un bilan très positif donc pour un homme qui avait fait le grand saut dans l’inconnue en rejoignant Charleroi en provenance du White Star alors qu’il n’avait lui-même jamais été joueur professionnel. Né face au stade et alors qu’il a grandi dans le Pays Noir, Felice Mazzù a directement mis à profit son vécu de fils de mineur pour se rapprocher tout naturellement des supporters carolos, qu’il fréquentait dans sa jeunesse. Sérieux durant les entraînements ou les matches, il pouvait redevenir l’un des fans lorsque le travail laissait place à la fête et la décompression. « Je ne sais pas quelle sera la réaction du public à mon retour, mais on a toujours eu une bonne relation. Toutefois, je sais aussi que les fans carolos sont tellement amoureux de leur équipe que ce sera tout pour Charleroi ce vendredi soir », a confié l’entraîneur de Genk ce jeudi face à la presse. Si aucun tifo n’est prévu pour le retour de Felice Mazzù à la maison, il sera toutefois très bien accueilli par le public zébré. Et une banderole à son honneur pourrait d’ailleurs orner la T4 du stade du Pays de Charleroi. Sur le pré, ce fou de tactique a permis au Mambourg de devenir une forteresse très difficilement prenable ces dernières années, tandis que Charleroi était craint également bien au-delà de son ring. Des prouesses qui ont fait de Felice Mazzù un candidat à chacun des bancs de touche du G5 à divers moments de sa période zébrée, sans pour autant que les astres ne soient suffisamment alignés pour que son départ puisse s’opérer avant juin dernier. Mais si la tactique faisait partie de son quotidien et qu’il a réussi de nombreux coups durant son passage à la tête des Zèbres, Felice Mazzù savait aussi faire en sorte que ses joueurs ne lâchent jamais rien. C’est d’ailleurs comme ça qu’est né le « Felice Time », qui a d’ailleurs encore fait des émules après le départ de Mazzù pour Genk. Cette recherche de guerriers sur le terrain fait en effet partie des éléments qui ont survécu à Felice Mazzù, au même titre que d’autres. « Karim Belhocine n’a rien jeté », confirme d’ailleurs Pierre-Yves Hendrickx, qui souligne également que si Felice Mazzù l’a personnifié à merveille, « avant d’être la méthode Mazzù, cet état d’esprit est la méthode Charleroi ». Du côté des joueurs, on n’oublie pas non plus ce qu’a pu apporter Felice Mazzù au matricule 22. « Jusqu’à cette saison, il avait toujours été mon entraîneur au Sporting », pointe Nicolas Penneteau. « Et il a développé un esprit d’équipe au-dessus de la moyenne, nous poussant à être conquérants et solidaires. » Une manière de fonctionner très proche de celle de Karim Belhocine, dont le jeu est probablement un peu plus offensif, comme en témoignent certains remplacements en cours de match, comme lors du succès face à l’Antwerp en ce début de saison par exemple. Et alors que Felice Mazzù connaît parfaitement la majorité du noyau carolo dont le secteur offensif « n’a probablement jamais été aussi fort dans l’histoire du club », il se méfie d’un coup éventuel réalisé par son successeur. « Bien sûr que Karim Belhocine pourrait me surprendre tactiquement. Prétendre le contraire serait lui manquer de respect ! »

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