Romelu Lukaku déjà dans le coeur des fans de l’Inter

Samedi soir, la course de Romelu Lukaku vers Antonio Conte a dégagé une incroyable félicité. Non, ce n’était pas une rageuse libération après les premières contestations des tribunes samedi et mardi passés, mais bien un bonheur à partager. Entre eux, le joueur et l’entraîneur, avant que les équipiers ne submergent le Diable rouge de leur joie et de leur reconnaissance pour le 0-2 dans le derby milanais, remporté par l’Inter (premier de la Serie A). [scald=27046598:sdl_editor_representation] Oui, une incroyable félicité qui renvoie à une phrase de José Mourinho dans ses dernières semaines à Manchester United, l’automne passé. « Lukaku ne joue pas parce qu’il n’est pas heureux. » Quelques mois plus tard, alors que Solskjaer, le successeur, l’avait relégué encore plus loin dans la hiérarchie des attaquants, Lukaku a dû se souvenir de cette sentence du Portugais pour la tourner dans son sens. « Je veux jouer où je serai heureux », s’est-il sans doute promis. Le Belge n’a pas oublié l’attention que lui a toujours portée Antonio Conte. Critiqué en Angleterre pour sa timidité dans les matchs au sommet, démodé dans une Premier League où les Agüero, les Salah, aux antipodes de ses caractéristiques, ont déboulonné les colosses de leur piédestal, Lukaku s’est lié à l’Inter, le nouveau club de Conte. « J’ai besoin de Lukaku pour établir et développer mon projet », avait déclaré, publiquement, pour mieux mettre la pression sur sa direction en fait, l’ex-sélectionneur de l’Italie avant même l’ouverture du mercato. Cette main tendue et chaleureuse, Lukaku l’a saisie des deux siennes. Parce qu’il a simplement besoin de se sentir désiré. Pas par vanité, ce n’est pas le genre, mais bien pour se donner encore tant et plus. Sans compter. « Il est parfois trop gentil » « J’ai une relation très forte avec Antonio Conte », a expliqué Lukaku après avoir envoyé le Milan au tapis samedi soir. « A 26 ans, j’avais besoin d’un entraîneur comme lui, qui m’aide à devenir meilleur jour après jour. Je suis très heureux d’être avec lui. » Et l’ex-joueur d’Anderlecht est entré dans le vif du sujet dès les premiers jours de la préparation. Exigeant, Conte a apprécié qu’il se comporte déjà en leader par son exemplarité envers un groupe qu’il découvrait pourtant à peine, retardé dans son arrivée par un mois de juillet de palabres et de coups de théâtre autour de son transfert. Vis-à-vis des médias et des supporters de la « Beneamata », il avait aussi marqué son territoire et des points importants. Mais Lukaku connaît trop bien son monde : il sait bien que rien n’y dure. Il sait aussi, le concernant, qu’un but change tout. Lui, il ne vit certainement pas pour le but – au contraire de son prédécesseur, Maurito Icardi –, mais, pour l’extérieur, un match infructueux équivaut à un énième procès sur la rusticité de sa technique ! Vindicatif, Antonio Conte a dû savourer l’avis de Fabio Capello sur son « 9 ». « Il n’a rien d’extraordinaire. Sanchez, oui. Lui, il peut changer la face d’un match », avait tranché le Frioulan. On imagine le coach « nerazzurro » souffler le compliment à l’oreille de son géant. « Romelu, tu as lu ? On va lui montrer. A lui et aux autres. » Conte a réitéré sa menace dans le ventre de San Siro : « Lukaku, c’est un garçon de 26 ans à peine. Si on le travaille bien (sic), c’est un joueur d’une importance énorme. Avec lui, comme avec certains autres de ses équipiers, il m’arrive de me fâcher : ils sont trop gentils parfois, il faut absolument qu’ils soient plus roublards ! » Oui, Conte a un plan pour Lukaku. Et il ne date pas d’hier. Il y a quelques mois, alors que l’Inter et la Juventus se disputaient ses services, l’Independent avait publié une réflexion émise en octobre 2017 par l’Italien à ses adjoints. Il dénonçait la méprise de Mourinho à Manchester United de faire évoluer Lukaku dos au but tandis que lui, Conte, imaginait un rôle dans le sens du jeu pour le Belge, pour mieux exploiter ses courses balles au pied et sa force. Le derby a certes confirmé que le chantier était encore en cours, le temps que le Belge peaufine ses automatismes avec son partenaire d’attaque (Lautaro Martinez pour le moment), mais l’idée est bien celle-là, avec Martinez (ou Politano ou Sanchez) qui décroche et Lukaku qui part dans la profondeur… Qui pour lui rime avec bonheur. En attendant, « Big Rom » fait taire ses détracteurs en marquant – déjà 3 fois en 4 journées – et a haussé le ton avec les racistes : une prise de position qui l’a hissé, déjà, au rang de personnalité dans le Calcio.

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