Mobilité: «On ne va pas se passer de réseau routier mais il faut une réorientation profonde»

Du climat à la mobilité, il y a une logique évidente… Là aussi, je vise des résultats, du concret. Dans les cinq ans qui viennent, on doit mesurer un vrai basculement dans la mobilité. Il n’est pas envisageable que les gens parcourent toujours le même nombre de kilomètres en voiture à la fin de la législature,. Aucune nouvelle route, dit l’accord de majorité… Il n’y aura pas de nouvelle extension du réseau, sauf quand il s’agit par exemple d’une connexion à une gare. Parce que la voiture amène la voiture et donc les embouteillages, c’est un cercle vicieux. Et un puits sans fond pour les finances. La mobilité doit être mise au service de l’enjeu climatique, tout en garantissant la sécurité ou les entretiens nécessaires. On ne va pas se passer de réseau routier mais il faut arriver à une réorientation profonde. Nous avons ainsi l’ambition de multiplier par cinq la part du vélo dans les déplacements. L’accord a-t-il été facile à atteindre sur ce point ? Il y a eu convergence, mais il faut dire que même pour les milieux économiques, la mobilité est arrivée dans une impasse. Le modèle a atteint ses limites. Même si on ne prenait pas en compte les questions climatiques et de qualité de l’air, la situation est devenue absurde pour les entreprises. Il faut changer de modèle. Mais comment faire ? Offrir une alternative à la voiture à chaque wallon ? Oui, on est dans la logique d’une offre alternative plutôt que dans l’imposition ou la sanction. Il faut une prise de conscience des citoyens et des encouragements. La fiscalité automobile sera parmi ces incitants : elle ne jouera pas sur le flux de circulation, mais bien sur la taille des véhicules, une réorientation du parc. Le gabarit des véhicules a un impact sur l’encombrement de villes. La taxe kilométrique, c’est non ? On ne travaillera pas en Wallonie sur un projet de taxe kilométrique. Bruxelles a fait un choix différent. Il n’est pas obligatoire d’avoir le même système dans tout le pays, les territoires sont différents. Mais les frontières entre Régions sont poreuses, il faut donc se parler pour harmoniser les choses au profit des citoyens. On se rend bien compte qu’arrêter un mécanisme à la limite d’une Région, cela pose d’énormes problèmes. Une discussion aura lieu. Ce qui est sûr c’est que nous partageons les mêmes objectifs : réduire l’impact environnemental de la circulation et améliorer la mobilité. S’il n’y avait pas de discussions sur la manière de faire, on irait au-devant de gros problèmes, mais je ne pense pas que l’on va vers ça. Sous le gouvernement précédent, les rapports ont été compliqués avec les TEC. L’entreprise a été réorganisée. Des sanctions sont tombées après des grèves. Où vous situez-vous ? Les pénalités financières en cas de grève sauvage seront maintenues. Mais je m’inscris dans une logique de dialogue, l’affrontement avec le groupe TEC ne sert à rien. Les membres du personnel sont nos partenaires pour l’évolution de la mobilité au quotidien. Il n’y aura pas de marche arrière sur la fusion des sociétés, mais il reste du travail pour mettre de l’huile dans les rouages et organiser la concertation locale. La fusion est une chose, mais il faut rester en phase avec les réalités de terrain. Le groupe a intérêt à ce que l’on conforte la place des transports publics.

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