Lutte contre Daesh: la Belgique n’a jamais approuvé d’extradition de Syrie vers l’Irak, selon Koen Geens
Le ministre fédéral de la Justice a clarifié la situation en commission de la Chambre.

La Belgique n’a jamais été consultée sur la remise aux autorités irakiennes de combattants terroristes arrêtés en Syrie et n’a donc jamais marqué son accord sur un tel transfert, a expliqué le ministre de la Justice, Koen Geens, en commission de la Chambre, en réponse à une question de Jessica Soors (Ecolo-Groen).
Deux combattants de du groupe Etat islamique de nationalité belge ont été traduits devant une juridiction irakienne et condamnés à mort. L’un d’eux, Bilal Al Marchohi, s’est rendu aux troupes américaines lors de la libération de Raqqa, une ville syrienne sous la coupe de Daesh. Interrogé par une journaliste du site américain Foreign Policy, l’homme affirme qu’il a rencontré des agents des services de renseignement belges et qu’il a coopéré avec eux. « Ils m’ont dit : on va vous emmener auprès du gouvernement local et vous attendrez de voir le juge, et peut-être que vous pourrez revenir en Belgique, peut-être pas », a-t-il expliqué. Le Belge a finalement été transféré à Bagdad après être passé par Kobane (nord de la Syrie) et Erbil (capitale du Kurdistan irakien). Il y a été jugé et condamné à mort, tout comme un autre Belge, Tarik Jadaoun.
Un tel transfert de Syrie vers l’Irak n’est pas légal, selon le site internet. La Belgique devait en être informée : il est consigné dans le cadre de l’opération Gallant Phoenix de l’armée américaine qui rassemble les données relatives aux combattants terroristes étrangers et à laquelle, selon certains médias, la Belgique a participé. Or, selon un document classifié, les services de renseignement militaires belges et les services de sécurité sont toujours « requis avant la transmission de toute information contenue dans ce document ».
Le ministre n’a pas confirmé l’entièreté du récit
« Je peux seulement confirmer que deux individus belges ont été arrêtés en Irak et condamnés pour terrorisme. Pour autant que je sache, aucune autorité belge n’a été consultée sur le transfert aux autorités irakiennes et il ne peut donc être question de quelque accord que ce soit sur ce transfert. Notre pays n’est pas au courant des circonstances pratiques et juridiques du transfert de ces personnes aux autorités irakiennes et ne peut donc se prononcer sur sa légalité », a-t-il souligné.
La Belgique n’a pas non plus adressé de demande d’extradition. « Il n’y a aujourd’hui aucune demande d’extradition de Belges qui se trouvent en Syrie et en Irak et qui sont poursuivis pour des faits de terrorisme. Une extradition de Syrie n’est de toute façon pas possible. Une extradition de l’Irak est également très compliquée en raison de l’absence de traité bilatéral », a ajouté M. Geens. Le ministre n’a guère fait d’autre commentaire, certaines informations étant classifiées. L’Irak est un Etat souverain qui a la maîtrise de ses procédures judiciaires, a-t-il précisé. La Belgique a toutefois répété aux autorités irakiennes son opposition de principe à l’application de la peine de mort.
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Posté par Dubois Raymond, mercredi 25 septembre 2019, 19:35
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