Anderlecht: la fin de l’union sacrée autour de Vincent Kompany

Un score nul et vierge contre Waasland-Beveren. Voilà le point de non-retour pour les supporters anderlechtois. L’instant « T » où leur soutien inconditionnel à Vincent Kompany s’est effrité. Conciliants, compréhensifs et presque amorphes dans leur réaction malgré un début de saison catastrophique – 6 sur 27 et une treizième place après neuf journées, à huit longueurs des Playoffs 1 – où les seules lueurs ont été un succès contre le Standard et une qualification au forceps en huitièmes de finale de la Coupe, les supporters bruxellois ont manifesté leur mécontentement dimanche. Et à plusieurs reprises ! Après quelques sifflets épars en cours de première période, une première bronca s’est fait entendre lorsque l’arbitre de la rencontre a renvoyé les 22 acteurs au vestiaire. Ce n’était encore rien par rapport à la réaction d’une bonne partie des fans au coup de sifflet final sanctionnant le troisième 0-0 en neuf journées d’un RSCA toujours bloqué à une victoire en D1A. « Je comprends la frustration et même la colère des supporters », affirme Simon Davies. Ce 0-0, c’en était trop pour des fans qui ont fait preuve de suffisamment de patience et de mansuétude à l’égard de leur équipe et de Vincent Kompany, présent au stade et visiblement touché, voire abattu, dans le vestiaire après la rencontre. C’était quelques minutes après les « Shame on you » entonnés par le kop anderlechtois alors que les joueurs se sont avancés timidement vers eux pour les remercier de leur soutien. Elle semble déjà loin la communion après la défaite contre l’Antwerp où les joueurs avaient réalisé un « clapping » avec les plus acharnés et les plus engagés derrière eux. En haut de la pyramide, on se demande ce qu’on peut faire… Après une autre défaite face au « Great Old » – lors des Playoffs 1 la saison dernière –, le noyau dur s’était agglutiné devant les grilles placées devant la tribune d’honneur. Bis repetita dimanche. Même si la tension était bien moins grande qu’au mois d’avril, cette action marque la fin de l’union sacrée autour du projet de Vincent Kompany, qui a donc duré un peu plus de quatre mois. Comme toujours dans pareille situation, Michael Verschueren est allé au feu. Il s’est présenté devant les supporters à l’entrée du stade pour discuter avec eux et tenter de les apaiser. Le directeur sportif a même invité certains d’entre eux à l’intérieur du stade. Un signe d’ouverture qui témoigne bien qu’on se situe à un tournant de la première année du règne de Vincent Kompany, au terme d’une énième contre-performance des Mauves, incapables de prendre la mesure d’une équipe qui jouera pour éviter la relégation. Seuls Sambi Lokonga, Nasri et Sandler ont surnagé. Le plus surprenant, c’est que cette réaction ne tombe que maintenant. Sans doute parce qu’au début de la saison, il y avait des séquences où Anderlecht parvenait à développer du football et que cela a masqué la faiblesse des résultats. Dimanche, on a eu droit à une période de 15 à 20 minutes en début de seconde période où le Sporting a été dominant et pressant, se créant cinq ou six occasions sans jamais se montrer juste dans le dernier geste, que ce soit dans le chef de Roofe, Nasri, Chadli ou Luckassen. Cela faisait suite à un premier acte synonyme de néant : pas de vitesse, pas de mouvement, peu de combinaisons réussies jusqu’au bout. Le tout face à une formation de Waasland-Beveren qui a plus souvent cadré ses envois que le Sporting et s’attendait à davantage souffrir. « Waasland-Beveren était très bien organisé avec peu d’espaces dans leur partie de terrain, mais il y a eu un manque de tempo de notre part », reconnaît Simon Davies. « C’était mieux en deuxième période mais on n’a pas été efficaces devant le but. C’était un match frustrant. » Un sentiment partagé par les supporters, mais sans doute également par les dirigeants qui doivent se demander à quel saint se vouer désormais. Généralement, après un coup dur, une annonce tombe. Mais janvier et son mercato sont encore très loin, Marc Coucke est pieds et poings liés par rapport à la toute-puissance de Vincent Kompany qu’on n’imagine pas être viré ou même rétrogradé. Et s’en prendre à l’infortuné Simon Davies serait tout simplement risible…

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