Plus d’une centaine de lieux seront plongés dans le noir complet ce samedi
Cette initiative vise à sensibiliser le public à la pollution lumineuse.

La douzième « nuit de l’obscurité » plongera samedi près d’une centaine de lieux dans le noir complet en Belgique, une initiative qui vise à sensibiliser le public à la pollution lumineuse, obstacle à la contemplation de la Voie lactée pour 60 % des Européens.
« En Belgique, les éclairages artificiels, qu’ils proviennent de l’éclairage public, commercial, industriel ou résidentiel, sont chaque année plus nombreux », observe l’association pour la sauvegarde du ciel et de l’environnement nocturnes ASCEN, à l’origine de l’événement.
Synonyme de progrès et de sécurité au fil du temps, l’éclairage artificiel n’en est pas moins devenu une nuisance pour l’environnement, la faune et la flore.
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Un impact sur les animaux et les humains
L’excès de lumière pendant la nuit peut ainsi déboussoler les oiseaux migrateurs, éblouir les chouettes et autres oiseaux nocturnes aux abords des routes et les rendre plus vulnérables aux accidents, ou encore perturber le rythme des chauves-souris, « un exemple emblématique dans nos régions », commente le président de l’ASCEN, Francis Venter. Le cycle naturel des plantes en est également affecté.
Mais la pollution lumineuse impacte aussi les humains « ne fût-ce qu’en perturbant la qualité de notre sommeil », souligne l’ASCEN.
Pour les amateurs d’astronomie, la disparition de l’obscurité complète affecte par ailleurs la qualité des observations. « Le ciel noir n’existe plus en Belgique depuis longtemps. Où que vous soyez, même au plus profond de l’Ardenne, vous n’échapperez pas à la vision des halos orangers sur l’horizon », ajoute l’association, composée essentiellement d’astronomes et de naturalistes. « En ville, l’étoile polaire est quasiment invisible et rares sont les enfants qui peuvent encore dire ’je connais la Voie lactée car je l’ai vue’! « .
De fait, selon le dernier « Atlas mondial de la luminosité artificielle du ciel nocturne » publié en 2016, quelque 60 % des Européens et 80 % des habitants d’Amérique du Nord ne peuvent plus contempler la silhouette luminescente de notre galaxie. À l’échelon global, la Voie lactée n’est plus visible que pour un tiers de l’humanité.
« Une attitude plus raisonnable et raisonnée »
Aux États-Unis, ce constat a donné naissance à la fin des années ’80 à l’International Dark-Sky Association, qui milite pour préserver la nuit noire et délivre le label international protégeant les « réserves de ciel étoilé », exemptes de toute pollution lumineuse. L’Europe en compte une dizaine, dont la plus grande est le parc national des Cévennes en France.
En Belgique, si l’ASCEN prône la modération de l’éclairage artificiel, elle n’exige en aucun cas sa suppression. « Nous demandons une attitude plus raisonnable et raisonnée : éclairer ce qu’il faut, quand il faut et comme il faut », revendique son président Francis Venter.
Organisée depuis 1995 en Flandre et 2008 dans le sud du pays, la nuit de l’obscurité vise à sensibiliser le grand public aux conséquences de la pollution lumineuse. Samedi, près d’une centaine d’activités sont organisées à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre, dont des observations du ciel, des promenades nocturnes dans la nature, des expositions et conférences sur la faune nocturne, etc. Toutes les infos sont disponibles sur le site web de l’ASCEN : http://www.ascen.be/no/index.htm
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