Formule 1: Mercedes décroche son sixième titre, avant Hamilton

Cela fait un moment qu’on n’attend plus grand-chose de cette saison de Formule 1. Mercedes y a exercé une telle domination en début d’exercice que son sixième titre des constructeurs consécutif ne faisait déjà plus trop de doutes à la trêve estivale. Il s’est concrétisé dimanche à Suzuka. Bravo ! Et côté pilotes, même si Valtteri Bottas a fait illusion en début de championnat, au point même de devancer (d’un point) son prestigieux équipier Lewis Hamilton après les quatre premiers Grands Prix, la mainmise exercée par le Britannique dès le début de la saison européenne a rapidement calmé les ardeurs des plus fervents supporters du pilote finlandais. Seul ce dernier pourrait encore mathématiquement le priver d’un sixième sacre. Une réalité qui prête d’emblée à sourire poliment, et qui pourrait d’ailleurs être démentie dès le prochain Grand Prix, dans quinze jours au Mexique, pour autant qu’Hamilton y inscrive 14 points de plus que son sympathique équipier qui, dimanche à Suzuka, s’est cependant rappelé au bon souvenir de tous en conquérant, grâce à un départ parfait, sa troisième victoire de l’année. Pour neuf à son leader… A 34 ans, voilà donc Lewis Hamilton très proche d’un nouveau sacre qui l’amènera à une longueur de ce fameux record de sept titres mondiaux. Un sommet que d’aucuns pensaient « impossible à atteindre une nouvelle fois » après que Michael Schumacher s’y fut promené au crépuscule de la saison 2004, il y a 15 ans. Sans avoir l’air d’y toucher, Hamilton a désormais ce prochain objectif sur sa « bucket list », lui qui a déjà engrangé 82 victoires en Grand Prix, pour 91 à l’Allemand. Cette perspective ne l’empêchait pourtant pas de tirer la tronche, dimanche sur le podium de Suzuka au pied duquel les petits hommes gris s’apprêtaient pourtant à faire la fête. Pas facile, quand on est à ce point perfectionniste et gourmand, d’accepter une 3e place finale alors que son équipier a gagné… « Je suis content pour l’équipe, mais je reste convaincu qu’on aurait pu signer un doublé ici », se lamentait-il, contrarié par le fait que son ingénieur l’avait fait rentrer une deuxième fois au stand plutôt que de tout mettre en œuvre pour entrecouper sa course d’un seul arrêt. « Nous verrons au débriefing ce que nous aurions pu faire de mieux. » Difficile d’imaginer une « défaillance » du bonhomme avant la fin de cette saison quand on voit déjà comme il peut s’accrocher à la moindre opportunité de glaner l’un ou l’autre point de plus, comme il l’a encore fait en signant le meilleur tour en fin de course, face à un Leclerc qui avait pourtant chaussé des pneus (tendres) neufs dans le but de couronner de succès cet exercice. Quel que soit l’ordre dans lequel se clôtureront les quatre derniers Grands Prix de la saison, la domination de Mercedes ne pourra de toute façon plus être contestée. En conquérant cette sixième couronne – de rang ! –, le constructeur allemand s’est respectivement approché à une, deux et trois longueurs des écuries aux noms ronflants de Lotus, McLaren et Williams, tout en restant encore à distance respectable de Ferrari (16 titres). Une belle réussite. On avait compté sur la Scuderia pour animer cette fin de saison. Sa tonitruante reprise marquée par les deux succès glanés coup sur coup par Charles Leclerc à Francorchamps puis Monza, suivi de celui de Vettel à Singapour, avaient sonné comme autant de promesses d’une deuxième moitié de championnat au moins plus spectaculaire. Mais dimanche à Suzuka, les Ferrari se sont à nouveau pris les pieds dans le tapis, offrant une nouvelle fois l’occasion aux Flèches d’argent de témoigner de leur science de la course. La victoire a changé de camp dès le départ, quand Vettel a fait mine de caler à l’extinction des feux, assez pour permettre à Bottas de débouler en tête tandis que Leclerc s’accrochait avec Verstappen dès le deuxième virage, ruinant ainsi tout espoir de classement honorable, et dégringolant même jusqu’à la 7e place finale suite à des pénalités. « Vue de l’extérieur, cette équipe Mercedes est très proche de la perfection à chaque fois qu’elle prend la piste en étant très régulière et en ne commettant pratiquement pas d’erreurs », constatait Sebastian Vettel en suscitant l’approbation de Lewis Hamilton, enfin positif. « Quand je suis arrivé ici en 2013, j’avais constaté le dévouement des gars qui la composent. Et le plus impressionnant, c’est que rien n’a changé malgré tous les succès glanés année après année. » Et ce n’est sans doute pas fini…

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