Le secteur de la santé mentale, une jungle informe et illisible

Les maladies de civilisation frôlent l’épidémie. Pourtant, la vraie demande et l’offre réelle échappent aux experts fédéraux du KCE. Qui demandent qu’on fasse l’inventaire d’urgence pour mieux piloter les réformes en cours.

Article réservé aux abonnés

Les praticiens insistent : « Il faut augmenter le financement des soins de santé mentale, juste parce que, depuis cinq ou six ans, nous recevons cinq pour cent de patients de plus chaque année. »

Journaliste au service Société

Par Frédéric Soumois

Publié le 22/10/2019 à 06:00 Temps de lecture: 5 min

C’est comme un constat d’échec : sollicités par le gouvernement pour savoir si l’offre de soins de santé mentale correspond effectivement à la demande, notamment après des bouleversements dus aux réformes de l’Etat, les experts du Centre fédéral d’expertise des soins de Santé (KCE) ont été placés face à une jungle informe et illisible. A tel point que la première recommandation du rapport qu’ils publient aujourd’hui est de désormais faire l’inventaire des actes accomplis et surtout des besoins : « Des systèmes d’enregistrement efficaces devraient être mis en place pour enregistrer la prévalence et la gravité des problèmes de santé mentale, les besoins en soins, l’offre de soins, les prestataires impliqués, les usagers, l’utilisation, les trajectoires des soins, les coûts, les résultats et la qualité ».